« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Espace Kamite

Un auteur / un jour : Au pays de Um (texte inspiré de la chanson Na Koki de Franklin Boukaka)

Cette musique est entraînante, le ménestrel chante en dialecte congolais, le Lingala si je ne m’abuse ?
Vous ne connaissez pas cette chanson, demanda médusé le chauffeur de taxi. C’est NAKOKI de Franklin Boukaka. Qui est-ce Franklin Boukaka ? Pardonnez mon ignorance.

Le chauffeur détourna son regard de la route et jeta un regard estomaqué sur le jeune homme et manqua par étourderie de faire un accident à la grande stupéfaction de Bertrand Moussango apeuré et guère rassuré par la tenue de route de cette vieille voiture de marque japonaise dont la plaque numérologique matérialisait encore l’immatriculation allemande. Je sais bien que vous êtes jeune embraya le taximan, mais à l’heure d’internet, vous devez connaître les chansons historiques, furent-elles anciennes, surtout si elles sont frappées du sceau de l’engagement politique.

Franklin Boukaka était un chanteur originaire du Congo-Brazzaville. Panafricaniste invétéré, il fut assassiné par la soldatesque du président Marien Ngouabi en 1972. Il fut fusillé à la suite d’un coup d’état avorté contre ce président. Il prônait l’indépendance des pays Africains et la fin du colonialisme. C’était un précurseur de la lutte des peuples africains pour leur indépendance. Bertrand Moussango fut étonné par l’érudition du chauffeur, la soixantaine révolue et dont l’aspect physique négligé ne laissait rien transparaître de sa culture générale. Il jeta un regard admiratif sur le chauffeur qui apprenait un fait historique important à l’historien en devenir qu’il était.
Touché par le démon de la curiosité, le jeune homme pria le chauffeur de lui traduire exhaustivement cette chanson à la mélodie rythmée. Le chauffeur enthousiasmé par cette proposition ne se fit pas prier. Jeune homme, NAKOKI en Lingala veut littéralement dire : Je peux… Je peux dire que le peuple s’est levé, le drapeau des travailleurs est hissé très haut. Je suis maintenant convaincu du Congo d’André Matsoua dont le sang des martyrs Pierre Ndzoko, Moussikanda, les petits frères de Lumumba a coulé. Nous pleurons nos morts, mais nous continuons à travailler. Toute L’Afrique a reconnu le combat des travailleurs congolais. L’Afrique veut vraiment être indépendante. C’est un dithyrambe à l’adresse des martyrs Congolais et d’Afrique, osa Bertrand Moussango subjugué par la traduction de cette chanson frappée du sceau de l’engagement politique […]
Patrick Kouoh

 

Sun, 29 Dec 2019 21:14:00 +0100

0
La Dépêche d'Abidjan

Recent Posts

Côte d’Ivoire : Fête du Travail au pays des Atchans calmes et reconnaissants.

Ivoiriennes, Ivoiriens et chers Amis ! Marquons tous cette pause mondiale du 1er mai, célébration…

14 heures ago

Côte d’Ivoire – Zouglou : Les Dirigeants brillent à nouveau avec « Ça Réussit »

Dans les années 90, à Divo, une poignée de jeunes passionnés de musique « woyo…

2 jours ago

Côte d’Ivoire : Nous devons aider le père et le fils à se remettre ensemble

Les partisans de Charles Blé Goudé soutiennent que leur leader a fait Laurent Gbagbo. C’est…

2 jours ago

Côte d’Ivoire : LES PRIX EBONY 2023

LES PRIX EBONY 2023 Prix spéciaux et prix sectoriels 1 Prix spécial de l’innovation et…

2 jours ago

This website uses cookies.