Violence contre le meeting de Yopougon: Les attaques ont précédé les discours

Les réactions de protestation et de condamnation qu’ont provoquées, à travers le monde, les violences perpétrées sur la rentrée politique du Fpi par les miliciens du Rdr ont suscité la panique au niveau du pouvoir Ouattara. Aussi, le régime tente-t-il, vainement, à travers les journaux qui lui sont proches, de justifier cette barbarie digne d’un autre âge. L’argument qu’ils avancent est que ce sont les discours tenus par les responsables du Fpi qui auraient allumé le feu. Pour la presse pro-Ouattara, c’est la violence des déclarations qui aurait poussé les miliciens de Ouattara à attaquer le meeting du Fpi. Cet argument est inopérant. D’abord, il ne reflète pas la réalité des faits. Ensuite, parce qu’il n’y a pas de discours standard pour une opposition.

Le mensonge du Rdr

En effet, c’est faux de dire que c’est la violence des discours des responsables du Fpi qui a provoqué les attaques des miliciens du Rdr. Bien au contraire, les attaques des miliciens pro-Ouattara ont précédé les deux interventions faites par le secrétaire fédéral Fpi de Yopougon, Zaba Zadi, et le président par intérim du Fpi, Miaka Oureto. Les premières attaques ont même eu lieu avant l’arrivée des responsables Fpi sur le lieu du meeting. En effet, les premières attaques des miliciens du Rdr contre le meeting ont eu lieu exactement à 10h30 mn. Alors que les responsables du Fpi sont arrivés sur le lieu à 13h.

Pas de discours standard pour l’opposition

Par ailleurs, exiger du Fpi qu’il change de discours s’il ne veut pas que ses manifestations soient attaquées par les miliciens pro-Ouattara est irresponsable de la part du Rdr. Car il n’y a pas de discours standard pour l’opposition en Côte d’Ivoire comme partout ailleurs dans le monde. A moins que le Rdr ne veuille refaire les règles de la démocratie à son image en dictant à l’opposition ce qu’elle doit dire à l’endroit de Ouattara. Il est bon de rappeler que le Fpi est aujourd’hui dans l’opposition. Et comme tel, son rôle est d’ouvrir les yeux des Ivoiriens sur les dérives du pouvoir Ouattara et de faire des propositions alternatives.
Le Rdr ne doit donc pas s’attendre à ce que les responsables du Fpi caressent Ouattara dans le sens du poil. Surtout au moment où le fondateur de ce parti, Laurent Gbagbo, a été déporté à la Cpi et où son président, Affi NGuessan et ses vice-présidents, Sangaré Abou Drahamane et Simone Gbagbo, sont arbitrairement détenus dans des conditions inhumaines dans le nord du pays par le régime Ouattara.

Le Rdr, auteur de la violence

De la violence, parlons-en ! Le Rdr est, en effet, disqualifié pour accuser le Fpi de violent. Car c’est le parti d’Alassane Dramane Ouattara qui a introduit la violence sous toutes ses formes dans la vie politique nationale. Et ce, depuis que Ouattara a pris les commandes de ce parti suite au décès de son fondateur, Djéni Kobena. Déjà en 1995, Ouattara déclarait à propos du pouvoir Bédié, «je frapperai ce pouvoir moribond et il tombera». C’était un discours violent, antirépublicain et attentatoire à la sûreté de l’Etat. «Je rendrai ce pays ingouvernable» ; «je mélangerai ce pays» ou encore «je n’attendrai pas 2005 pour arriver au pouvoir». Tels sont les propos tenus en 2000 par Ouattara alors qu’il était toujours dans l’opposition. On se souvient également de la marche interdite mais organisée de force par le Rdr en 2004. Une marche au cours de laquelle les militants de ce parti se sont violemment attaqués aux forces de l’ordre et aux édifices de l’Etat avec à la clé, l’assassinat d’un fonctionnaire de l’Etat égorgé aux impôts de Treichville. Pour tout dire, le Rdr a inscrit la violence dans sa stratégie de conquête du pouvoir d’Etat. C’est conformément à cela qu’il a créé une rébellion armée qui a conduit Ouattara au pouvoir avec l’aide de l’armée française. Un tel parti est forcément mal placé pour donner des leçons de non-violence.

Boga Sivori in Notre Voie
bogasivo@yahoo.fr

Thu, 26 Jan 2012 12:07:00 +0100

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