L’évolution de la couleur de peau au fil des générations en Europe n’a rien à voir avec la «race».
N’en déplaise à Nadine Morano, certains de ses aïeux, notamment transalpins, devaient sûrement avoir la peau un peu plus foncée que sa permanente. Nombre de ses plus lointains ancêtres ont même toutes les chances d’avoir été… noirs. Et pour cause : l’unique foyer d’émigration de l’homo sapiens, seul genre Homo aujourd’hui présent sur la planète, est l’Afrique. Quand, il y a 70 000 ans, celui-ci a quitté le continent africain, il s’est progressivement répandu sur l’ensemble de la Terre, dont l’Europe.
Mais comment donc ces «noirs» sont-ils devenus aussi «blancs» que cette petite-fille d’immigré italien ? Par le simple jeu de la sélection naturelle. «La peau noire empêche de recevoir les rayons du soleil. Or c’est indispensable pour activer la vitamine D, qui elle-même évite le rachitisme, rappelait, mercredi, le généticien Axel Kahn sur France Inter. Donc, peu à peu, l’évolution a sélectionné des gens dont la peau était moins noire, et d’autant moins noire qu’ils étaient plus au nord, de telle sorte qu’ils ne soient pas rachitiques.» Bref, l’ensoleillement étant moins fort en Europe qu’en Afrique, ce sont les individus aux peaux les plus claires qui, au fil du renouvellement des générations et pour une question de vitamine, ont fini par se reproduire davantage. «C’est uniquement cela, et ça n’a rien à voir avec une affaire de race», explique Kahn. Le contact de Sapiens avec Néandertal, qui nous a légué une petite partie de son code génétique, a également pu jouer, selon certains chercheurs, ce qui ne fut pas le cas pour ceux restés en Afrique.
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