LA SECONDE VIE DES ÉGLISES, TRANSFORMÉES EN HÔTEL DE LUXE, BOÎTE DE NUIT OU CAVE À VIN

Reconvertis en salle de spectacles, hôtel, bar, résidence pour personnes âgées ou boîte de nuit, certains couvents, églises et chapelles connaissent parfois une étonnante seconde vie.

Rouen doit décider ce mercredi quel sera l’avenir de quatre de ses églises qui seront vendues. Parmi les propositions reçues par la ville: un projet de brasserie avec musée de la bière. Ces quatre églises, propriété de la commune – comme 40.000 des quelque 42.200 églises que compte la France, selon la Conférence des évêques – ont donc été désacralisées.

“C’est une cérémonie au cours de laquelle on enlève les objets du culte et les reliques et qui marque la désaffectation au culte, explique à BFMTV.com Maxime Cumunel, secrétaire général de l’Observatoire du patrimoine religieux, qui recense les édifices vendus et transformés. Chaque année, cela concerne quelques bâtiments. Mais rapporté à l’ensemble des édifices, cela représente un phénomène croissant et cumulatif relativement important.”

Depuis 1905, quelque 277 églises ont été désaffectées, assurait en 2016 lors d’une conférence Jacques Habert, évêque de Séez en charge du dossier à la Conférence des évêques de France. Il reconnaissait “une accentuation dans les vingt dernières années”. Ce qui signifie qu’en moyenne, un peu plus de deux églises par an ont fait l’objet d’un décret d’exécration, c’est-à-dire de désaffectation, et sont revenues dans le giron profane.

“Certaines églises sont désaffectées depuis des décennies, voire des siècles, note pour BFMTV.com Benoit de Sagazan, journaliste spécialiste du patrimoine religieux. À Nantes, une discothèque s’est installée dans une église qui a été désacralisée à la Révolution.”

Une piscine dans la chapelle

À bon entendeur. Des lieux de culte sont ainsi à vendre, notamment à Foix, dans l’Ariège. La chapelle Saint-Jacques – où plus aucune messe n’a été célébrée depuis une vingtaine d’années comme le précise La Dépêche – qui comprend également un ancien hospice, cherche repreneur pour 400.000 euros. Il est précisé, dans l’annonce publiée sur un site de ventes en ligne, que le nouveau propriétaire pourra jouir d’une “architecture unique” comprenant clocher, cloches et vitraux.

À Cauvigny, dans l’Oise, la chapelle Sainte-Restitute, qui date du XVIIe siècle est également à vendre. Une tourelle, beaucoup de cachet, 143 m2 au rez-de-chaussée, 120 au premier étage et un studio sous les combles pour 257.000 euros, indique Le Courrier picard. Inutile de le préciser, ces bâtiments nécessitent de lourds travaux d’adaptation et d’aménagement. Pour ceux que cela rebuterait, il est également possible de s’offrir une église déjà transformée. C’est le cas à Ablaincourt-Pressoir, dans la Somme, où la petite église désacralisée en 1976 a été rénovée en une habitation “étonnante”, met en avant le vendeur.

Si certains édifices sont ainsi transformés en habitation individuelle, d’autres ont des destinées fastueuses. À Pabu, dans les Côtes-d’Armor, le couvent des Capucins s’apprête à devenir une résidence haut de gamme pour seniors. À Caluire-et-Cuire, dans la métropole de Lyon, l’abbaye de la Rochette a elle aussi été transformée en “résidence de prestige”. Au total: 51 habitations dont un appartement dans la chapelle comprenant une piscine de 3,50m sur 7m construite dans son sous-sol, remarque Le Progrès. Et à Millau, dans l’Aveyron, le couvent de la Salette est devenu un hôtel de luxe comprenant six chambres “inspirées d’une collection de minéraux et de pierres semi-précieuses” avec spa, hammam et sauna.

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