Affaire Tagro / Mamadou Koulibaly à propos de l’enquête parlementaire : ‘’Si le ministre de la justice nous répond…, notre procédure s’arrête autotiquement’’

Photo : DR
‘’J’ai reçu quatre propositions de résolution des groupes parlementaires PDCI, Solidarité, FPI et UDPCI. La conférence des présidents que j’ai saisie a discuté de la recevabilité de ces résolutions et après un long débat, les a reçues et a décidé d’attribuer les différentes résolutions aux différentes commissions techniques permanentes. La commission des affaires sociales et culturelles a eu en charge trois des résolutions portant sur les affaires liées au concours d’entrée à la Fonction Publique, à l’Ecole de police, de gendarmerie et à l’Ena. La commission des affaires économiques et financières a eu une résolution portant sur les trafics de diamants, d’or et de cacao des zones CNO, sur la téléphonie cellulaire et le foncier urbain à Abidjan. La conférence des présidents a adopté un calendrier de travail de ces différentes commissions. C’est à elle maintenant de débattre du fond de la question. La conférence des présidents n’a pas discuté du fond. Les commissions techniques vont en débattre et nous dire si les commissions d’enquêtes parlementaires seront oui ou non mises en place. Une fois que les commissions techniques auront terminé, la plénière se réunira pour examiner les rapports que les commissions vont faire et c’est la plénière qui décidera de la mise en place des commissions d’enquête parlementaires. La conférence des présidents m’a demandé conformément à nos textes d’écrire immédiatement au garde des sceaux, ministre de la Justice pour l’informer de la procédure qui vient d’être engagée à l’Assemblée nationale. Ce sera fait dès demain.

Saisine du procureur et ouverture d’une enquête parlementaire

Nous n’en avons pas discuté. Quand le garde des sceaux sera saisi, nos règlements disent que si une information ou procédure judiciaire est en cours, le garde des sceaux répondra à mon courrier pour signaler que la poursuite judiciaire et l’information judiciaire sont en cours. Et automatiquement notre procédure ici s’arrêtera.

Rapport affaire Tagro et ouverture d’enquête dans la filière café cacao

Je n’en ai aucune idée. Je n’ai fait aucune proposition de résolution. Ce sont les groupes parlementaires qui ont proposé les résolutions. Il faut les approcher et ils vous donneront plus d’éléments. Moi je suis le délégué de l’Assemblée, le porte-parole et j’ai reçu les résolutions des quatre groupes parlementaires. Je n’ai fait que réunir les députés pour leur demander ce qu’on doit en faire. Je vous invite à aller voir les calendriers et vous verrez les délais. Mais les commissions se réunissent plus tôt.

L’enjeu politique de la résolution du groupe parlementaire FPI

Je pense que le groupe parlementaire FPI qui soutient le Président de la République Laurent Gbagbo n’a pas voulu rester en dehors de la dynamique qui est créée par le Président lui-même sur la moralisation de la vie publique et c’est ainsi que ce groupe a introduit comme les autres une proposition de résolution. Il y a une résolution du groupe parlementaire Fpi, c’est une instance différente de l’autre (Ndlr : Secrétariat exécutif du FPI qui s’est réunie la dernière fois

Propos recueillis par S. Débailly et JMT

Encadré (1)

Soro, Bakayoko, Amadou Gon et Amon Tano dans le collimateur du FPI, le RHDP va-t-il reculer ?

Le coup de théâtre est passé presque inaperçu : la résolution du FPI complétant celle des autres groupes parlementaires a été endossée hier. Le FPI va donc tenter de voir clair dans les conditions d’attribution des licences GSM dans les NTIC, le trafic de diamant et de cacao en zones CNO, le foncier urbain. Il s’agit d’investiguer sur la gestion de ministères dirigés par des cadres RHDP, à savoir Hamed Bakayoko, Amon Tanoh, Amadou Gon. Sans oublier les Forces nouvelles et Adama Bictogo. Le ministre Achi Patrick et les activités de son ministère n’ont pas été pris en compte dans la résolution du FPI. C’est, apprend-t-on auprès de sources FPI, le seul moyen de contourner l’enquête du Procureur Tchimou et rendre acceptable une initiative des députés, sans que cela soit considéré par les gardiens de l’orthodoxie, comme une défiance à l’égard du chef de l’Etat. Au niveau du RHDP, l’heure est aux interrogations. La tournure que les choses pourraient prendre ne fait pas du tout plaisir à certains cadres, qui estiment qu’il ne faut pas tomber dans le piège du FPI. Pour le RHDP, l’enquête doit être circonscrite. Il est donc à craindre que le Président Mamadou Koulibaly n’ait plus de troupes pour continuer le combat parlementaire, pour cause de calculs politiciens. Malgré tout, le RHDP n’aura juste qu’un sursis et un peu de répit, puisque même sans les députés, Laurent Gbagbo qui n’a jamais fait mystère de voir clair et de poursuivre la moralisation de la vie publique, pourra toujours actionner d’autres leviers.

Charles Kouassi

Encadré (2)

La contre-attaque de Koulibaly : ‘’ Je ne suis pas propre, je suis aussi pourri mais…’’

Le président de l’assemblée nationale le professeur Mamadou Koulibaly est plus que jamais engagé dans la ‘’dynamique de moralisation de la vie publique en Côte d’Ivoire’’. Depuis sa bombe du 2 juin 2010 on assiste à une sorte de branle-bas dans les écuries politiques toutes tendances confondues. Mais contre vents et marées, l’homme ne veut rien lâcher, car convaincu qu’il tient le bon bout. Dans ce combat qu’il croit noble pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly ne se reconnait point l’âme d’un enfant de cœur, blanc comme neige. Il a tenu à le faire savoir aux Ivoiriens. Morceaux choisis : ‘’il ne faut surtout pas considérer que Mamadou Koulibaly est « Monsieur propre ». Je ne suis pas propre du tout, je suis pourri comme tout le monde : je triche, je vole, je mens. Mais, ce sur quoi je suis convaincu, c’est que ce comportement n’est pas le propre d’un pays qui veut marcher. Ce n’est pas parce que je suis pourri que je dois me contenter de vivre dans la pourriture. Je suis pourri, mais j’aspire à la propreté. Ma conviction personnelle, chaque jour que je me réveille, je ne me regarde pas comme « monsieur propre », je suis un homme sale, mais je pense que comme je me lave chaque matin, je m’habille proprement, je passe la journée et que le soir je me lave de nouveau, je dors dans des draps propres mais que le matin je me relave, c’est la propreté qui me semble être l’idéal. Et c’est derrière cet idéal là que nous courons et que nous devons courir. Ceux qui disent que nous sommes sales, c’est bon, restons dedans comme ça, ce n’est pas nous qui allons changer le monde, je ne suis pas sûr qu’ils aient raison si nous voulons que la Côte d’Ivoire change, si nous voulons que l’Afrique change’’. Un message qui sonne comme une défensive quand on sait que ses propos du 2 juin ont constitué un lever de bouclier à toute sortes de controverses. Les plus acerbes lui prêtent une attitude séditieuse. Les précisions ci-dessus éclaireront peut-être

S. Débailly

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan

Wed, 30 Jun 2010 01:51:00 +0200

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