AUDIENCE À HUIS-CLOS : LES « VRAIS PATRIOTES » À LA HAYE. LE NPR RÉPOND À PHILIPPE KOUHON
LE PATRIOTISME COMME FONDS DE COMMERCE
Le patriotisme depuis la naissance de la rébellion politico-armée, est devenu un terme galvaudé. On a vu, tour à tour, naitre des mouvements qui se réclamaient du patriotisme et qui se sont mis à la solde de l’impérialisme. Dans ce lot, l’on peut mettre le MPCI, baptisé Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire par la grâce de Pierre Mazeaud et de Blaise Compaoré, avec à sa tête, un homme, Guillaume Soro, qui s’enorgueillit d’être devenu rebelle, ou encore le MPIGO, Mouvement Patriotique du Grand-Ouest, de véritables assassins dont le patriotisme sanguinaire rime paradoxalement avec les meurtres et autres violations des droits de l’Homme. A ce patriotisme, nous opposons le souverainisme, dans une approche postmoderne et panafricaniste du terme. Mais, certains entendent faire de la résistance un véritable fonds de commerce, faisant croire que la seule exhibition suffirait à leur réserver une place au panthéon. Comme disait Socrate à Hippias, « j’ai secoué le joug, Hippias, tu restes sourd à mes appels, tu ne comprends rien, pauvre Hippias ». Dans une cité politique qui est à l’image du corps humain, ne commande pas qui veut. C’est un monde hiérarchisé, qui veut que l’autorité soit acquise par la connaissance et la compétence. Dans cette structure pyramidale, l’autorité hiérarchique est située en haut de l’échelle, avec ceux qui possèdent un maximum de savoir-faire dans la direction des affaires publiques. Au milieu, ceux qui se trouvent au cœur de la société, nous avons les défenseurs de la cité, qui font preuve de courage et de bravoure et qui la défendent lorsqu’elle est attaquée, et en bas seront les parties les plus viles du corps, celles qui sont le lieu de passion et qui nous perdent.
CONMME TANTALE : LE CULTE DU MOI, JE
Claude Roy fait partie des plus grands écrivains français de la résistance. L’une des œuvres majeures de cet auteur s’intitule « moi, je », « moi » souvent haïssable qui se distingue et s’oppose au « Nous ». Face à la prétention de vouloir connaitre les autres et les juger, juger qui consiste à lier un objet à une copule, connaissance qui devient subjective, au sens où le jugement est souvent la traduction de l’affect, c’est-à-dire l’expression des rapports intimes que l’on entretient avec tel ou tel individu. Devant l’impossibilité de juger en toute objectivité les choses sensibles, choses que sont les « ob-jets », ce qui est jeté devant moi, arrêté devant moi, qui brille et m’éblouit, la sagesse hellénistique a préconisé la mesure, la tempérance et le fameux, connais-toi, toi-même. Ce précepte, est une invitation à connaitre sa place et à y demeurer. Cette adresse, est une exhortation à ne rien commettre qui soit de trop, et de savoir rester à sa place. En un mot, ne pas pêcher par ignorance, mère de tous les vices, ne pas tomber dans une posture proche de l’hybris, c’est-à-dire la démesure, ce qui est souillé négativement, à l’instar de Tantale qui se prend pour ce qu’il n’est pas, démesure qui entraine une prétention aveugle dans ses capacités. Il faudrait par conséquent éviter de faire comme Icare, qui prétend vouloir voler très haut, qui, non seulement se brûle les ailes au fur et à mesure qu’il approche du soleil, mais est obligé de redescendre sur terre afin de retrouver ses forces. Ajoutons par ailleurs que la sagesse chrétienne nous enseigne que « l’orgueil précède la chute, et que l’humilité, arme des forts, précède la gloire ». Rappelons qu’en 2008, lorsque le NPR, alors dénommé COPACI, avait effectué le déplacement de la HAYE, avec une délégation de deux personnes devant la COUR PENALE INTERNATIONALE, les moralisateurs d’aujourd’hui étaient ceux-là même, qui, hier, jetaient aux orties le Nouveau Parti Pour le Rassemblement, en les taxant de rêveurs aux étoiles. Nous nous inscrivons en faux contre les propos qui ont souligné que les absents ont décidé de privilégier le déplacement de Genève par rapport à la Haye, car, l’engouement que l’on ressent autour du voyage de Genève est le résultat d’un travail de concertation, entrepris il y a de cela plus de deux mois.
MINISTRE JE SERAI
« Que puis-je connaitre, que m’est-il permis d’espérer, et que dois je faire ? », tels sont les fondements de la philosophie kantienne, celui que David Hume a sorti de son « sommeil dogmatique ». Le Privatdozent de Königsberg, soutient que l’action morale, bonne soit faite pour elle-même, et non pour escompter quelque bien en retour. En négligeant un tel principe, l’on le fait pour nous-mêmes, et non pour l’œuvre bonne en soi. Or, il n’est un secret pour personne que les autoproclamés bons résistants, nourrissent jalousement le rêve, d’être nommés ministres en Côte d’ivoire. Vivre, dit-on, c’est baigner dans un océan de possibles, nul ne peut être empêché de rêver. Si la rébellion politico-armée nous a habitués au règne de l’incompétence, avec le ministre Ahmed Bakayoko, Guillaume Soro, qui « a traversé l’université au lieu de la faire » selon les termes du Président Laurent Gbagbo, et surtout Kandia Camara, incarnation et symbole de la médiocrité absolue, le gouvernement du Président Laurent Gbagbo est une équipe où nul n’entre s’il n’est une sommité. D’autre part, quand on se réclame du Gbagboisme, on a en héritage le sens de la mesure, la tempérance, la tolérance, la commisération et le pardon. Bien que chaque personne porte un masque, la politique n’est pas du théâtre ou une question de thaumaturgie, encore moins de l’exhibitionnisme, qui nous ouvrirait la porte des paradis perdus, que l’on voudrait récupérer ailleurs en Côte d’ivoire. Nous ne saurions terminer en réitérant notre appel pour le 6 octobre à Genève, afin d’exiger à la communauté internationale que l’humanisme des droits de l’Homme, principe aujourd’hui bafoué en Côte d’ivoire, soit appliqué sans trêve.
ZADI JONAS
PORTE-PAROLE DU NPR
PARIS LE 27 SEPTEMBRE 2012
Wed, 26 Sep 2012 22:39:00 +0200
0