Je regrette de ne pouvoir être parmi vous ce soir. Enseignante moi-même et par le passé investie dans le syndicalisme étudiant, la situation de la Côte d’Ivoire et particulièrement la situation des étudiants et des enseignants des universités publiques ivoiriennes, fermées par Alassane Ouattara, me préoccupe. C’est pourquoi j’ai interpellé le deux mars dernier le ministre des Affaires Étrangères à ce sujet par un courrier dont je vous joins des copies.
L’emprisonnement arbitraire d’universitaires ainsi que de nombreux autres prisonniers d’opinion – comme le président du syndicat "Dignité" – de journalistes, de cadres et d’ex-députés de l’ancienne majorité présidentielle, ne peut que contribuer à l’aggravation de la crise politique et sociale que subit la Côte d’Ivoire.
J’espère par ailleurs que mon pays finira par porter réellement assistance à mon compatriote Michel Gbagbo, enseignant universitaire, dont l’état de santé s’est récemment dégradé et dont la seule raison de détention semble être sa filiation avec Laurent Gbagbo et sa présence auprès de lui au moment de son arrestation.
J’espère enfin que la mort par balles du professeur de sciences industrielles à l’institut national polytechnique de Yamoussoukro, le Français Philippe Rémond, abattu le 31 mars 2011 à Yamoussoukro, à la faveur de l’entrée dans la ville des forces pro-Ouattara trouvera un éclaircissement. À ma connaissance ni les autorité ivoiriennes, ni les autorités françaises ne l’ont estimé nécessaire jusqu’ici. Je finirai en émettant le souhait qu’au plus vite les universités publiques ivoiriennes accueillent à nouveau les étudiants et enseignants.
Cécile CUKIERMAN, Sénatrice communiste de la Loire
Unieux, 15 mars 2012
Transcription : Axel Illary