Commémoration de la guerre de mars-avril 2011 en Côte d’Ivoire: Des milliers d’Ivoiriens “investissent” le QG de campagne de Nicolas Sarkozy

Cette guerre impitoyable a fait de nombreuses victimes au sein de la population civile. Des crimes de tous genres ont été perpétrés contre d’innocentes personnes. Des femmes violées, des enfants tués, des hommes égorgés, brûlés vifs, torturés, de jeunes gens massacrés, etc… A tous ces faits s’ajoutent le bombardement des camps militaires, du palais présidentiel au Plateau et de la résidence du chef de l’État à Cocody.
Cette guerre injuste, pour le moins qu’on puisse dire, a fait de nombreuses victimes sur tout le territoire ivoirien. A l’ouest, dans la ville de Duékoué, il y a eu le génocide des Wê, plus de 1000 morts, selon certaines ONG.
Les patriotes ivoiriens n’ont pas voulu manifester une amnésie face à cette tragédie, dont les marques resteront à jamais indélébiles. Ils ont plutôt tenu à manifester un devoir de mémoire. Et ils l’ont fait très bruyamment, comme de coutume. Ils voulaient ainsi exprimer leur indignation et dénoncer cette tragédie sans précédent dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Ils sont partis du métro Vaugirard pour se rendre à la place Javel, dans le 15ème arrondissement. Ils portaient plusieurs pancartes présentant les images de l’horreur et de la barbarie des forces du mal en Côte d’Ivoire. Toutefois, la place Javel n’a pu accueillir les manifestants. Ces derniers ont décidé de marquer un arrêt définitif à l’intersection de l’avenue Émile Zola et de la rue Auguste Vitu. A quelques mètres de là se trouve le QG de campagne de Nicolas Sarkozy situé au 18 rue de la Convention.
Encerclés par les policiers gardant précieusement le QG sarkozien, les manifestants n’ont pas voulu se laisser intimider. Ils ont choisi ce lieu pour s’adresser «directement» à Sarko. Ils lui ont signifié que les patriotes ivoiriens et tous les panafricanistes, opposés au néo-colonialisme de la France en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, travailleront à sa défaite électorale au soir du 6 mai prochain. Leur message a été très clair, qu’ils espèrent avoir été entendu par le concerné. Ils espèrent que la défaite électorale de Sarkozy sera porteuse d’un changement positivement remarquable en Afrique. Ainsi, pour Willy Bla, porte-parole du Cri panafricain, «Toute l’Afrique sera libérée avec la défaite de Sarkozy». Selon lui, la réélection de Sarkozy signifiera le prolongement d’un quinquennat des souffrances et des crimes en Afrique. Il convient de se demander si l’Afrique n’est pas capable de se libérer malgré un Nicolas Sarkozy reconduit pour un mandat de cinq ans à la tête de l’État français. Quel président français de gauche comme de droite, ou de leurs extrêmes, osera mettre fin au système françafricain et néo-néocolonial, qui contribue à la prospérité économique et à la grandeur de la France? Pour le moins qu’on puisse dire, Nicolas Sarkozy fera l’objet d’un véritable vote sanction sévère de la part de tous ces français d’origine africaine opposés à sa politique étrangère en Afrique.
Des leaders de la Coalition pour la libération du Président Gbagbo et de la Côte d’Ivoire sont intervenus à la tribune pour dénoncer et condamner encore une fois tous les crimes commis en Côte d’Ivoire. Il s’agit de Blaise Pascal Logbo, président du COPACI, Pacôme Zégbé président du CRD, Christine Zékou responsable du CODESCI, Mme Anne Gnizako, présidente de 3000 Femmes pour la Côte d’Ivoire. Le président du COPACI a justifié leur présence dans les rues en ces termes: «La France a installé une dictature en Afrique. C’est pour cela que nous sommes là. La France a installé monsieur Alassane Dramane Ouattara, sous prétexte de nous installer la démocratie. Mais à la place de la démocratie, elle nous a semé la violence, elle nous a semé les tueries. Et la France nous installe sur notre sol une armée d’occupation à qui nous demandons de quitter la Côte d’Ivoire. (…) Ivoiriens et ivoiriennes, que Nicolas Sarkozy soit là… Mais nous devons continuer notre combat. Nous devons continuer à occuper les rues de Paris, jusqu’à ce que le président Gbagbo soit libéré, jusqu’à ce que la Côte d’Ivoire occupée par la France soit libérée.»
Anne Gnizako, qui assure depuis ce week-end la présidence tournante de la Coalition pour un mandat d’un mois, a lancé un appel à la mobilisation pour la prochaine grande manifestation du 21 avril, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle française. Sans doute, toujours mobilisés, déterminés et inlassables, ils seront encore nombreux pour recevoir l’ultime consigne du «Tout sauf Sarkozy!».

ZEKA TOGUI

Sun, 01 Apr 2012 15:34:00 +0200

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