COTE D’IVOIRE – La peur, encore

Trois mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire est loin d’avoir retrouvé la sérénité. Au contraire, selon un récent rapport d’Amnesty International, un "climat de peur" accompagné de représailles serait toujours entretenu par les forces républicaines ivoiriennes et les milices pro-Ouattara, le président en place
Amnesty International a publié ce jeudi un rapport alarmant sur la situation en Côté d’Ivoire qui dénonce le "climat de peur" entretenu désormais par les Forces républicaines ivoiriennes et les milices pro-Ouattara."Si, fin avril et début mai 2011, les crimes au regard du droit international pouvaient être attribués aux deux parties en conflit, note l’organisation internationale en référence aux violences postélectorales qui ont opposé les forces de Laurent Gbagbo, président sortant aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de son adversaire Allasane Ouattara, à partir de la mi-mai, ce sont les FRCI et les Dozos (chasseurs traditionnels du Nord, pro-Ouattara, Ndlr) qui se sont rendus responsables de la majorité de ces crimes".
Des violences ciblées contre certains groupes ethniques
"Maintenant que le président Ouattara est au pouvoir, il règne une atmosphère de représailles" note Amnesty International qui a recueilli deux semaines durant en juin, des témoignages accablants d’exécutions, d’arrestations arbitraires, de tortures, de viols et de mauvais traitements. Mais surtout l’ONG dénonce le caractère ethnique des violences, accusant tout particulièrement les FCRI et les Dozos pro-Ouattara de s’en prendre aux jeunes hommes du groupe ethnique des Guérés, considérés comme favorables à Laurent Gbagbo. En tout, un demi-million d’Ivoiriens partis en raison des violences postélectorales seraient actuellement dans l’impossibilité de rentrer chez eux. Non seulement, parce que les forces officielles ont confié aux Dozos la surveillance de postes de contrôle sur les routes principales à l’ouest du pays mais aussi parce que bien souvent leurs maisons et plantations sont désormais occupées par ces mêmes milices.
Création d’une commission d’enquête ivoirienne
Afin d’aider au retour des populations déplacées, Amnesty demande maintenant au gouvernement en place que "justice et réparation soient faites aux victimes" indépendamment de leur croyance politique ou appartenance ethnique. Un vœu pieu déjà promis par Alassane Ouattara qui a signé la semaine passée un décret créant une commission d’enquête baptisée commission "vérité et réconciliation" sur les violences survenues récemment et qui aura aussi pour mission de juger Laurent Gbagbo et ses principaux collaborateurs, détenus dans le nord du pays, pour crimes de guerre. "Il n’y aura pas d’exception. Les Ivoiriens seront traités de façon égale, spécialement dans la partie Ouest du pays.", a répété le nouvel homme fort ivoirien ce mercredi au cours d’une conférence de presse donnée au siège de l’ONU, à New York.
Pour sa part, la Cour pénale internationale a démarré des recherches préliminaires et pourrait ouvrir prochainement une enquête sur les crimes les plus graves commis par les deux camps.

Julie Ketkosol in lepetitjournal.com

Fri, 29 Jul 2011 11:01:00 +0200

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