Côte- d’Ivoire: la réconciliation doit commencer « immédiatement » selon International Crisis Group
Le processus de réconciliation doit commencer « immédiatement » en Côte d`Ivoire, toujours « fragile et instable » après une sanglante crise post-électorale, a estimé mardi le centre de réflexions International Crisis Group (ICG). Dans un rapport intitulé « Une période critique pour stabiliser la Côte d`Ivoire », l`ONG basée à Bruxelles juge « indispensable que le processus de réconciliation commence immédiatement ». La Commission Dialogue, vérité et réconciliation, créée par le nouveau président Alassane Ouattara n`a pas encore pris fonction mais « doit rapidement donner des gages dindépendance et de crédibilité », affirme ICG. « Les autorités judiciaires doivent enquêter sur les crimes » commis par le camp de l`ex-chef d`Etat Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril, et le camp Ouattara, insiste-t-il, jugeant qu` »une justice de vainqueur semble se mettre en place » au profit des partisans du régime. M. Ouattara « devrait demander à la Cour pénale internationale de se pencher sur les atrocités les plus graves depuis (le putsch raté de) 2002 et pas seulement sur celles qui ont suivi » la présidentielle de novembre 2010, selon l`organisation. « Le nouveau gouvernement doit créer un espace politique pour lopposition », pour permettre sa pleine participation aux législatives attendues fin 2011, poursuit-elle. Selon ICG, l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de 2002, qui a formé le gros des Forces républicaines (FRCI) ayant permis à M. Ouattara d`accéder au pouvoir, doit être « démantelée », de même que son « mécanisme de contrôle économique ». « Si le gouvernement narrive pas à rétablir totalement lordre dans les mois à venir, et avant les élections législatives, et à prendre l`ascendant sur les +commandants de zone+ des FN (les « chefs de guerre » ex-rebelles, ndlr), l`autorité du nouveau président et sa crédibilité seront fortement et irrémédiablement diminuées », avertit l`ONG. La crise née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la dernière élection a fait au moins 3.000 morts et s`est conclue par l`arrestation de l`ex-chef d`Etat le 11 avril après deux semaines de guerre.
AFP
Tue, 02 Aug 2011 21:50:00 +0200
0