mars 24, 2023

Cour pénale internationale Le RHDP veut couler Gbagbo Comment Ouattara a déclenché le processus

Cette nouvelle posture des Houphouëtistes, qui semblaient hypnotisés par les campagnes de communication et autres actions menées par les pro-Gbagbo pour présenter le président Ouattara comme un bourreau, n’est pas le fruit du hasard. De bonnes sources, le président de la République n’aurait pas apprécié qu’il soit traité par les partisans de l’ex-président comme l’acteur principal de la crise post-électorale, sans qu’aucun de ses lieutenants ne lèvent le doigt. Ouattara aurait trouvé injuste que malgré « les ressources humaines et les informations dont ses collaborateurs disposent sur les crimes commis par le camp de son prédécesseur », personne ne veuille le défendre. Pis, ceux qui sont cooptés par les chaînes étrangères comme pro-Ouattara pour laver son image, font souvent piètre figure. Conséquence : de plus en plus de personnes croient qu’il est parvenu au pouvoir dans des conditions antidémocratiques. Il a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. A cet effet, il a demandé à ses collaborateurs de mettre tout en œuvre pour équilibrer ou tout au plus retourner le débat en leur faveur. Une réunion de crise a été organisée à cet effet au haut sommet en présence d’avocats, de spécialistes en communication pour mettre en place une stratégie commune. Son parti, le Rassemblement des républicains (RDR), est chargé d’appuyer toutes les initiatives qui seront prises. Il s’agit de mener une série d’actions visant à réduire les partisans de Gbagbo au silence. C’est cette stratégie qui est actuellement mise en musique. Une équipe a d’abord été envoyée en Europe pour équilibrer le débat sur le transfèrement de Gbagbo à la Haye et la nécessité de l’y maintenir. A Abidjan, il a été prévu de déposer des gerbes de fleurs sur le carré des martyrs au cimetière d’Abobo, de mettre à contribution les victimes de la crise post-électorale, qui devront revenir sur les circonstances de leurs drames sous l’ancien régime. Ensuite, des conférences de presse et des tables-rondes sur la crise post-électorale et enfin une marche dite silencieuse des victimes d’Adjamé jusqu’au palais de la justice au Plateau. Toutes ces actions devraient être médiatisées pour montrer aux yeux du monde entier que la réconciliation ne peut être véritable que si la justice est rendue aux victimes.

Ces preuves contre Gbagbo…

Même si l’audience de confirmation des charges contre l’ancien président a été reportée au 13 août prochain, le RHDP reste convaincu qu’il aura « la peau » de Laurent Gbagbo. Et il est conforté ces derniers temps par plusieurs éléments. D’abord, le rapport de l’Ong internationale de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch. Dans son dernier rapport, cette Ong a indexé les pro-Gbagbo exilés au Ghana comme des comploteurs. Le rapport révèle l’existence de camps d’entrainement au Liberia avec des chiens de guerre recrutés par des collaborateurs de l’ancien président au Ghana. Mieux, le rapport reprend des témoignages de soldats recrutés qui disent bosser pour le compte des pro-Gbagbo dans le but de renverser les autorités ivoiriennes. Quelques jours après la publication de ce rapport, l’Ouest est à feu et à sang. Sept (7) casques bleus, 8 civils et un soldat des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) perdent la vie. Du coup, les regards sont tournés vers les pro-Gbagbo, d’autant plus qu’un des leurs, un baron, en l’occurrence Lida Kouassi Moïse, est arrêté au Togo et extradé en Côte d’Ivoire. Il est accusé par le pouvoir en place d’être l’un des cerveaux d’une opération de déstabilisation. Laquelle opération est mise en rapport avec les affrontements de l’Ouest. La coalition au pouvoir dispose donc « d’arguments solides » contre l’ancien président. Elle a dévoilé l’une de ses capacités par la présentation, à la télévision nationale, par le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, de preuves qui accablent les proches de l’ancien président. Une vidéo a même été diffusée, présentant d’anciens militaires en train de déclarer la fin du nouveau pouvoir. L’orateur principal, le colonel Katé Gnatoa, arrêté en mars dernier, a même été présenté à la télévision. Egalement Lida Kouassi Moïse, qui tenait des propos de repenti et implorait la clémence des autorités. Tous ces dossiers constituent autant d’arguments que les partisans de Ouattara entendent exploiter à fond pour couler l’ancien président. L’objectif étant de le présenter comme « quelqu’un qui a non seulement refusé le verdict des urnes en entrainant son pays dans une crise meurtrière, mais surtout de le faire passer pour un homme qui n’a jamais renoncé à sa volonté de déstabiliser le nouveau pouvoir. En dépit des efforts réalisés par le chef de l’État pour relancer l’économie, réconcilier les Ivoiriens et sécuriser la Côte d’Ivoire », selon un proche collaborateur du président Ouattara. C’est pourquoi, confiant, le secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro a affirmé que « Gbagbo ne sera pas acquitté ». Après une réunion avec les élus et cadres de son parti, il est apparu plus confiant que jamais, prédisant la victoire de son camp.

YACOUBA DOUMBIA in L’inter

Fri, 15 Jun 2012 00:11:00 +0200

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