Démission de Koulibaly du Front populaire ivoirien : Révélations sur les dernières tractations

Preuve qu`il avait délibérément choisi de ne pas se rendre à la réunion avec les jeunes socialistes, Koulibaly se trouvait dans les locaux du Cnrd le même jour, dans l`après-midi pour une réunion du Congrès. Il a présidé cette réunion puis est retourné chez lui. Tout est allé vite. Koulibaly Mamadou avait reçu un refus poli de la part de ses camarades face à son souhait de tenir un congrès-bilan et remettre le parti à flot. Il voulait d`un changement profond et trouvait que le congrès serait le lieu « d`autopsier » une formation politique suffisamment décapitée. Le désir de partir devenait de plus en plus fort.
Rien n`y fit
Le dimanche 10 juillet, dans les locaux du Cnrd, Koulibaly a eu une réunion à caractère privé avec certains amis et camarades. Quelques noms connus parmi les participants : le député et président de Conseil général Célestin Noutoua Youdé, les députés Guipié Charles, Brissi Claude Takaléa… Gnapo Charles, Séry Dehoua. La réunion a duré de 15 heures à 18 heures. Entre partisans d`une « rupture » et défenseurs d`une attitude faite de réserve prudente, une ligne constante n`a pu se dégager. Il était acquis que les réflexions se poursuivraient. Le mercredi 13 juillet, les mêmes acteurs devaient se retrouver pour tenter de déterminer une posture définitive. C`était sans compter avec un Koulibaly Mamadou extrêmement imprévisible. Dimanche 10 juillet, autour de 23 heures, alors qu`il se trouvait à sa résidence, Koulibaly appelle son homme à tout faire. Il lui demande de caler une conférence de presse pour le lendemain. Il explique qu`il compte faire une déclaration importante. Dans la nuit, il a le temps de travailler sur son discours de « rupture ». La déclaration était prévue pour 14 heures. C`était un choix de la part de celui qui continuait d`être 3e vice-président du Fpi que de ne pas avertir ses camarades d`une telle déclaration. « On ne demande pas la permission de démissionner d`une formation politique », commente-t-on dans son entourage.
Avant 14 heures, ce lundi 11 juillet, Koulibaly était à l`Assemblée nationale enfermé dans son bureau. Tout en gérant le stress, il attendait ce moment fatidique. Etait-il encore possible à l`homme de tout laisser tomber : sa déclaration, son départ, la création de sa formation politique ? Brissi Takaléa Claude, l`ami de Koulibaly savait bien qu`il était impossible de faire changer d`avis à un dirigeantAvec son équi qui paraissait avoir bien mûri son idée. Augustin Guéhoun, secrétaire national à la Communication et au marketing politique qui- au hasard d`une discussion avec un de ses anciens étudiants- a appris ce qui était en préparation, s`est déporté à l`Assemblée nationale. Il espérait à la dernière minute obtenir de son camarade qu`il renonce à son terrible projet de quitter leur « maison commune ». Il n`y parviendra jamais. A 14 heures, Koulibaly est sorti de son bureau. Journalistes et photographes étaient mobilisés, attendant de voir le contenu d`une déclaration tenue longtemps secrète. « Mon engagement au sein du front populaire ivoirien étant allé jusqu`à l`épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j`ai décidé d`y mettre un terme », a lu Koulibaly Mamadou dans un sentiment apparent de mélancolie et face à un Augustin Guéhoun profondément affligé.
L`envie de partir du 3e vice-président aura eu raison de multiples tractations qui ont rythmé ce mois singulier de juillet 2011.
Kisselminan COULIBALY in Soir Info
Tue, 19 Jul 2011 23:49:00 +0200
0