Détention des cadres Lmp à Boundiali : Les populations ont peur / Ce qu`elles recommandent à Alassane Ouattara

Inquiétudes et souhaits
Si ce train-train quotidien entretient l’indifférence de certains Boundialikas quant à la présence dans cette ville des prisonniers politiques, tous proches de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, déchu le 11 avril 2011, il ne fait pas oublier à d’autres que le Premier ministre Aké N’Gbo, les ministres Alcide Djédjé, Danielle Boni et autres sont détenus à la prison civile de la ville. Relativement d’ailleurs à cette présence, des habitants expriment quelques inquiétudes. ” Depuis qu’ils sont ici à Boundiali, on sent que la ville est bien protégée par nos soldats et cela nous rappelle que des ministres de Gbagbo sont là”, souligne Remi Perna Coulibaly, couturier, qui précise que cette présence n’a rien changé aux habitudes des populations. Pour Soro Salimata, institutrice, ” on a entendu dire que des mercenaires se préparent à lancer une offensive au nord, notamment Odienné, Korhogo, Boundiali, Bouna pour libérer tous les prisonniers politiques. Vrai ou faux, en tout cas, cela nous donne quelques frayeurs ”. Cette préoccupation est partagée par Gervais Touré, vendeur de tissus au marché de la ville. ” Quelques jours après la déportation des prisonniers politiques ici à Boundiali, une folle rumeur nous a plongé dans la peur. On racontait partout dans la ville que des gens s’apprêtent à venir les libérer par les armes. J’avoue que j’ai quelques craintes même si je constate que la ville est bien surveillée ”, fait savoir le vendeur de tissus. Enseignant dans un des établissements secondaires de Boundiali, Tuo V. pense qu’il est urgent d’achever les travaux de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) afin que y soient incarcérés tous ces prisonniers politiques. ” Pour nous, tant qu’ils seront à Boundiali, tout est possible comme attaque pour les libérer ”, estime l’enseignant bien qu’il juge une telle offensive périlleuse. ” J’ai appris comme tous les habitants de cette commune que l’ancien Premier ministre de Gbagbo et certains de ses ministres sont à la prison civile. Moi je sais que cette prison n’a pas toutes les garanties pour mieux les surveiller. Alors, je demande au président Alassane Ouattara de les emprisonner dans un endroit plus sécurisé ”, recommande un opérateur économique, natif de Boundiali. Claude Soro, transporteur, partage cet avis et ne souhaite pas que ces prisonniers durent plus longtemps dans cette localité.
Alain BOUABRE in Soir Info
Envoyé spécial
Sat, 23 Jul 2011 01:47:00 +0200
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