Gratuité des soins : l’aveu d’échec

«C’est une opération qui n’a pas marché, parce que la conception, dès le départ, n’était pas bonne. C’est un dossier que nous avions imaginé lors de notre séjour à l’hôtel du Golf.» Voici ce que Alassane Ouattara a répondu à la question sur la gratuité des soins lors de son interview télévisée. Deux observations peuvent être faites à la suite de cette sortie. La première est que l’homme reconnait qu’il a échoué dans la mise en place de la gratuité des soins de santé. C’est une lapalissade. On savait depuis longtemps Que cette politique allait échouer dès son annonce et elle a effectivement échoué. La raison ? Ouattara le dit lui-même : «la conception, dès le départ n’était pas bonne», révèle-t-il après coup. Mais, au-delà, de la conception qui n’était pas bonne, c’est l’esprit même de cette politique qui était mauvais. Car, nulle part au monde la santé est gratuite. Les populations participent toujours à leur santé. Faire le contraire, c’est amener le système sanitaire à vau-l’eau. Et c’est ce qui a failli arriver dans le cas de la Côte d’Ivoire. En fait, Ouattara a voulu faire du sensationnel et est tombé dans un mirage. La deuxième observation, est que le chef de l’Etat quand il affirme que la conception de l’opération n’était pas bonne dès le départ, disqualifie les cadres de la santé qui ont travaillé avec lui sur ce dossier. En effet, à l’hôtel du Golf où il était retranché, Ouattara y était avec au moins quatre ancien ministre de la santé (Allah Kouadio, Aka Aoulè, Maurice Guikahué et Mabri Toikeusse). Comment comprendre qu’avec toutes ces personnalités qui ont dirigé la politique de santé en Côte d’Ivoire Ouattara a pu concevoir une telle opération ? Des deux choses l’une : soit c’est Ouattara qui a refusé de suivre les conseils de ces personnalités et là il est directement responsable de cette gabegie (l’opération a-t-il rappelé a coûté 4 à 5 milliards f cfa/mois) qui a failli tuer le système sanitaire. Soit, ce sont ces anciens ministres de la santé qui l’ont induit en erreur et là c’est lamentable pour la Côte d’Ivoire.

Coulibaly Zié Oumar in Notre Voie