Les évadés ont profité de ce trou qui débouche sur l’arrière-cour de la prison, mal éclairée, prolongée par un terrain vague sans clôture, pour prendre la fuite. Lorsque nous l’avons rencontrée, notre source nous a donné les circonstances de cette évasion spectaculaire. « Le régisseur étant absent pour un séminaire à Abidjan, nous avons été joint par le chef de poste aux environs de 04h30. Il a entendu des bruits et c’est ainsi qu’il est sorti pour voir ce qui se passait. Il s’est rendu compte que le mur de la prison qui fait face à la broussaille, était troué et que les détenus sortaient en grand nombre. Il a alors alerté les autres forces avec lesquelles nous prenons la garde. Il s’agit des éléments des FRCI, de la police et de la gendarmerie », a-t-elle informé, ajoutant que ces forces d’appui ont envoyé des tirs de sommation pour dissuader les détenus de sortir de la prison. « Mais les prisonniers sortaient en grand nombre. Sur le champ, nos patrouilles nous ont permis de reprendre 06 prisonniers, malheureusement l’un d’entre eux à trouvé la mort après avoir reçu une balle perdue. Il y a eu 43 évadés dans la cellule qui comptait 65 détenus », nous a révélé notre source. Elle a décrié le manque de moyens des gardes pénitentiaires, notant qu’impuissants, ils n’avaient que leurs « bouches » pour crier espérant qu’au moins un prisonnier s’arrête. « Lorsque la prison a été ouverte, nous avons tenu une séance de travail avec le procureur de la République, les commandants de la gendarmerie, de la police et des FRCI. Nous avons situé les responsabilités. Nous avions dit que la responsabilité intérieure incombait à l’administration et aux agents de la sécurité pénitentiaire, ce que nous faisons. Nous avons un mirador qui est occupé 24 h sur 24h. La sécurité extérieure revenait aux autres forces sœurs. Mais pour qu’elles soient efficaces, il fallait leur construire des guérites pour qu’on ait une visibilité sur tous les contours de la prison.
Ces guérites n’ont jamais été construites faute de moyens », explique notre interlocuteur, soulignant que les gardes pénitentiaires n’avaient aucun moyen logistique pour neutraliser les fuyards. « Lorsque l’évasion s’est produite, il n’y avait pas d’arme pour pouvoir circonscrire un tel événement. Il faut prendre les mesures sécuritaires adéquates pour prévenir ce genre d’événements. Il n’y avait pas d’arme, les gardes pénitentiaires n’avaient que leur bouche pour crier. Le manque de matériel de sécurité est criant. Ce matin, il était bienséant que nous menions les patrouilles avec les autres forces mais nous n’avons pas de véhicule», ont déploré des agents de l’administration pénitentiaire interrogés. Dans la ville de Gagnoa, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, créant la psychose au sein des populations. Les soldats des FRCI, la police, la gendarmerie et l’ONUCI continuent de patrouiller dans les quartiers, dans l’optique de rattraper d’autres fugitifs.
Venance KOKORA à Gagnoa in L’Inter
Sat, 30 Mar 2013 14:50:00 +0100
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