« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

Meeting de la CNC à la place Ficgayo/Une gifle au Rhdp

2000, 3000, 4000…Combien étaient-ils, les militants et sympathisants de l’opposition en général et de la CNC en particulier qui ont pris d’assaut la mythique place Ficgayo le samedi 20 juin 2015 ? Bien malin qui pourrait répondre avec certitude. Toutefois, de sources proches de la police et des organisateurs, ce sont environ entre 3000 et 5000 militants et sympathisants de l’opposition qui ont effectué le déplacement de la place Ficgayo.
Pour montrer au peuple de Côte d’Ivoire et à la face du monde entier que l’opposition politique ivoirienne est bel et bien vivante avec des hommes et des femmes pour reconquérir le pouvoir idéologique d’Etat, perdu en 2011 après la chute de Laurent Gbagbo. Une mobilisation qualifiée d’historique par certains observateurs qui soutiennent par ailleurs que ce pari réussi est une gifle et un camouflet pour le pouvoir d’Abidjan.

Une belle gifle au pouvoir

Pour leur première véritable sortie, les responsables de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) ont frappé un grand coup. Primo, sans moyens financiers conséquents, parce que ne disposant pas des moyens de l’Etat comme le RHDP, Mamadou Koulibaly et ses camarades de la CNC on réussi le pari de mobiliser environ 5000 personnes.

Et ce, en dépit de la peur qui habitait les uns et les autres à la veille de la date indiquée. En raison de la menace de répression qui planait, telle l’épée de Damoclès sur leurs têtes. En effet, contrairement au RHDP qui pendant ses manifestations s’appuie sur les moyens de communication de l’Etat (Spots Télé, Radio, encarts dans Frat-Mat…), de moyens de transports de l’Etat (syndicats des transporteurs, Société de transport abidjanais-SOTRA-billets d’avion pour certains militants vivant à l’extérieur) et autres moyens, dont dispose l’Etat de Côte d’Ivoire, l’opposition a fait d’énormes sacrifices pour organiser cette manifestation.
Toute chose qui a fait dire à certains observateurs que la manifestation aurait pu avoir un plus grand succès si le président de LIDER et ses camarades avaient un peu plus de moyens. Secundo : La majorité des militants étaient très timorés. Fort de la répression au gaz lacrymogène des marches éclatées de la jeunesse de l’opposition, regroupée au sein de la CNC, qui a officiellement fait un mort à Guiglo (Ouest), selon les autorités ivoiriennes il y’a environ deux semaines, c’est avec la peur au ventre que les militants de l’opposition sont sortis le samedi 20 juin 2015.
Ainsi, a-t-on noté que c’est timidement que les opposants à Alassane Ouattara ont rallié la place Ficgayo de Yopougon. Au final, cette peur s’est vite dissipée. Dans la mesure où, ils (militants) sont arrivés pour les uns, des autres communes de la capitale économique (Abidjan) et pour d’ autres de villes environnantes et même de l’intérieur du pays, comme Sikensi, Anyama, Dabou, pour ne citer que celles-là. Tercio : S’il est un fait qui restera longtemps gravé dans l’esprit des observateurs, c’est inéluctablement le courage, dont ont fait preuve les initiateurs de ce meeting.
En effet, en aucun moment, ils n’ont reculé devant les menaces brandies par les tenants actuels de l’exécutif ivoirien. Bien au contraire, ils ont affiché un optimisme à nul autre pareil. Que dire de l’incertitude qui a entouré la tenue de cet évènement ? Rien. Sinon qu’à 12 heures du jour-j, rien ne garantissait l’effectivité de ce rendez-vous, encore moins une éventuelle volte-face du pouvoir qui a qualifié cette manifestation d’insurrectionnelle.
Mamadou Koulibaly, Charles Konan Banny, Aboudramane Sangaré, KKB…convaincus du bien fondé de cette lutte ont pu réunir le peuple de Côte d’Ivoire et plusieurs chancelleries, à qui ils ont livré leurs différents messages. « Notre coalition dans sa composition actuelle n’est pas encore forte. Il y a actuellement un peu de Fpi, un peu de Pdci et d’autres partis. Lorsque nous arriverons à faire venir avec nous des militants du Rdr et une grande partie du Pdci et du Fpi, alors nous pourrons aller occuper la place de la République et exiger le départ d’Alassane Ouattara. Ce rassemblement n’est pas encore suffisant pour lui faire peur… » a indiqué le président de LIDER, par ailleurs, porte-parole de la Coalition Nationale du Changement (CNC). Lui emboîtant le pas, le député de Port-Bouet, Kouadio Konan Bertin, alias KKB n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger le mandat de Alassane Ouattara. « En 5 ans, Ouattara n’a rien fait (… ) Nous sommes nombreux, nous sommes une force, nous sommes capables de chasser Ouattara du pouvoir», a martelé l’ex-président de la jeunesse du PDCI-RDA.

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Sun, 21 Jun 2015 13:33:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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