Ouattara – Cpi : la grande comédie de l’impunité

Dans ces conditions de vraie-fausse confusions, Ouattara sort la carte du NON à un «probable transfèrement à la Cpi d’autres Ivoiriens». Et le martèle haut et fort dans son interview-fleuve sur la Rti. Mais bien avant, une mise en scène digne des films hollywoodiens et qui visait à faire croire à l’opinion nationale qu’un mandat d’arrêt de la Cpi contre l’ex-première Dame, Simone Ehivet Gbagbo, était sur la table du Procureur. Mais la «magnanimité» de Ouattara étant passée par là, l’épée de «Damoclès» s’est plus ou moins éloignée de la tête de Simone Gbagbo. Mais à y voir de prêt, le chef de l’Etat préparait tout simplement les esprits des Ivoiriens à l’idée que des pro-Ouattara n’iront pas à La Haye. Et il a presque réussi son coup avec sa plaidoirie sur les antennes de la Rti, de pouvoir juger les Ivoiriens dans leur pays.
Les dessous de la visite de Bensouda
On se souvient encore que quelques jours avant le transfèrement du président Gbagbo à La Haye, Alassane Ouattara, en séjour privé à Paris, avait rencontré le procureur Moreno Ocampo. On croirait au même scénario, si et seulement si, quelques jours plus tôt, le chef de l’Etat, dans son one-man-show télévisé, n’avait pas révélé lui-même la «mascarade». La venue de Fatou Bensouda, qui va prendre officiellement le relais, après le départ en juin de Ocampo, n’est rien d’autre qu’une légitimation du projet de Ouattara. La justice internationale, même si en amont elle avait déjà pris partie pour le camp Ouattara au plus fort de la crise dite post-électorale avec les sorties fracassantes de Ocampo, est en train de confirmer qu’elle n’est que le relais des grandes puissances.
Ouattara, dans sa volonté d’éviter la Cpi aux siens, va déclarer certainement à l’issue de sa rencontre avec la procureure qu’au nom de la réconciliation, il a décidé de ne pas exécuter de mandats d’arrêts de la Cpi. Et que mieux, la justice ivoirienne est habilitée – maintenant comme par hasard – à juger des Ivoiriens en Côte d’Ivoire. Dans un tel scénario, Soro et ses Com’zones peuvent dormir tranquilles pour l’instant. Puisqu’ils vont continuer à jouir d’un règne de l’impunité, au grand dam des nombreuses victimes.
Gérard Koné in Le nouveau courrier
Thu, 05 Apr 2012 01:25:00 +0200
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