Reportage / Dans l’antre des cordonniers de Daloa : Les chaussures de Daloa, véritable label mal exploité

Krou Patrick, envoyé spécial
Encadré
3 Questions à Kakou Guillaume, Sg de la Chambre de métiers de Daloa
‘’L’artisanat est la base du développement industriel’’
Quel état des lieux pouvez-vous établir à ce jour ?
A notre arrivée, nous avons contacté une inorganisation au niveau des artisans dans l’ensemble. Au niveau de la région du Haut-Sassandra, nous avons recensé plus de 8000 artisans. Du coup, nous ne pouvions pas mettre tous les corps de métiers en association. La chambre de métiers est rattachée au Ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Elle est en plus une chambre consulaire, car elle est chargée d’organiser et d’identifier les acteurs exerçant les activités artisanales. C’est-à-dire les recenser et faire connaître leurs besoins. Une fois ce travail d’identification réalisé, nous les consignons dans un document qui est déposé au ministère de tutelle. Aussi son rôle est-il de trouver des débouchés pour les artisans et de les aider à travers des expositions-ventes. Au niveau de Daloa, nous sommes en train de préparer une exposition des cordonniers. C’est pourquoi, la chambre de métiers de Daloa entend amener les artisans à s’inscrire massivement.
Quelles sont les difficultés que rencontre la chambre de métiers de Daloa dans l’accomplissement de sa tâche ?
La chambre de métiers de Daloa n’a pas suffisamment de moyens financiers et logistiques pour visiter et rechercher tous les artisans. Il faut noter aussi un manque de communication. La chambre de métiers n’a pas de moyens pour communiquer et se faire connaître des artisans. Nous faisons notre effort pour regrouper ceux qui sont à portée de main. C’est ainsi que nous avons rencontré les cordonniers pour leur proposer la mise sur pied d’une association. Au départ, ils n’en voyaient pas l’importance jusqu’au jour où les cordonniers m’ont approché pour me demander de les aider à créer une association. Les chaussures de Daloa sont connues à l’extérieur de nos frontières. Nous avons ensemble suscité des réunions pendant deux (2) mois. Plus tard, l’association des cordonniers de Daloa est née, avec à leur tête Barry Mamadou comme président.
Où en est-on avec le fonds d’appui à la promotion artisanale ?
Le code de l’artisanat a été validé en Conseil des ministres, le jeudi 25 août dernier. On nous a dit que le fonds d’appui à la promotion artisanale est disponible mais vous connaissez l’Etat ivoirien… C’est un grand handicap parce que si on en avait connaissance, on aurait eu les documents s’y afférents, et on serait mieux outiller pour encadrer nos artisans. Par exemple, on pourrait dire voici les conditions de financement. Aujourd’hui, le ministère a inclu des chauffeurs de Gbaka et de Wôrô-wôrô dans la nomenclature des corps de métiers. Parce qu’ils sont pour la plus part des anciens mécaniciens. L’Etat ivoirien a fait l’expérience de l’Agriculture. Moi, je pense que l’artisanat est un secteur porteur, pour les années à venir. Il faudrait que l’Etat mette les moyens à la disposition du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, et de la chambre de métiers pour véritablement financer les activités artisanales. Je pense qu’en développant l’activité artisanale, on réduit le chômage. L’artisanat est une grande école de formation
Recueillis par K.P
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan
Mon, 27 Sep 2010 10:51:00 +0200
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