« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Solution instable

Cela fait bientôt trois mois, si nous comptons à partir de la fin des dernières législatives de décembre 2011, que Dramane Ouattara essaie par tous les moyens de sortir un autre gouvernement de son chapeau. En fait, ce n’est pas bon pour les investisseurs, nous a confié un observateur attentif. L’annonce d’un nouveau gouvernement est toujours un tunnel d’incertitude et pour le gouvernement et pour tous les partenaires économiques. En mettant toute cette hésitation sur le compte de la réticence de Guillaume Soro à lâcher la primature, peut-on objectivement penser que nous sortons du tunnel avec la formation de ce troisième gouvernement de l’ère Ouattara ? Si Dramane Ouattara ajuste son image de ‘’bravetchè’’ qui fait ce qu’il dit en accordant enfin la primature au Pdci, il est certainement conscient que par ce forcing il se met à dos le plus dangereux des scorpions. Dans ce jeu de rôles, en satisfaisant Konan Bédié à qui il doit d’être ″élu″, il mécontente Guillaume Soro à qui il doit d’être installé dans le fauteuil de président et qui revendique lui aussi la même promesse du poste de premier ministre durant tout le mandat présidentiel. La question qu’on se pose aujourd’hui est la suivante : pour la stabilité du pays, Dramane Ouattara a-t-il misé sur le bon cheval ? N’y a-t-il pas danger plus grand à frustrer le fougueux chef rebelle qui se félicitait, il n’y a pas deux jours, d’avoir pris les armes, pour contenter le sphinx de Daoukro ? Dans les deux cas, le régime de Dramane Ouattara à un sérieux problème congénital d’instabilité. Guillaume Soro a pris les armes parce qu’il avait simplement l’impression d’être exclu par le régime de Bédié ou de Laurent Gbagbo. Que va-t-il faire contre un régime qui lui arrache carrément son butin sur fond de trahison ? D’après les bruits d’alcôve, Guillaume Soro ne serait pas content. Et il y a de quoi. Perdre 35 milliards de budget de souveraineté qui lui permettait d’entretenir ses hommes et l’illusion d’une niche de sécurité, est tout, sauf une aide pour quelqu’un sur qui plane l’épée de la CPI.



Joseph Marat

Thu, 08 Mar 2012 21:54:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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