L’historien Olivier Grenouilleau revient sur le lent cheminement de la pensée chrétienne, qui a tour à tour combattu et légitimé la traite des êtres humains.
Les liens entre christianisme – compris dans le double sens de religion et d’institution ecclésiale – et esclavage sont complexes. Comme le souligne Olivier Grenouilleau, on peut aussi bien critiquer la longue tolérance, pour ne pas dire plus, de l’Eglise envers l’esclavage qu’admirer le courage de certains théologiens pour sa dénonciation très précoce.
Puisqu’il considère que tous les êtres humains sont des enfants de Dieu, le christianisme à ses débuts n’a pas de difficulté à reprendre le principe déjà établi par les stoïciens de l’égalité entre tous. Ce qui ne le conduit aucunement à remettre en cause l’institution esclavagiste, alors présente dans presque toutes les sociétés. Pour la plupart des auteurs chrétiens, l’homme étant esclave de Dieu, il peut aussi être esclave des hommes. Avec cet argument théologique, écrit Olivier Grenouilleau, «la légitimation de l’esclavage terrestre se fait plus forte». L’obtention du salut pour les esclaves est considérée comme de première importance par les théologiens, à l’instar du jésuite espagnol Alonso de Sandoval au XVIe siècle qui incite les esclaves à l’obéissance envers leur maître s’ils veulent être sauvés.
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