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    Homosexualité et Cultures : De la Grèce antique à l’Afrique contemporaine

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Août 30, 2024

    L’homosexualité est un sujet controversé qui suscite des opinions divergentes entre la société occidentale et la société africaine. Cela résulte des différences culturelles et est associé à l’histoire.

    Loin d’être un phénomène moderne, cette pratique fait partie intégrante de l’histoire culturelle de l’Occident. En Grèce antique, cœur de la civilisation occidentale, les relations homosexuelles, notamment entre hommes, étaient largement acceptées et intégrées dans la vie sociale et éducative. Les relations entre un homme adulte et un jeune homme étaient courantes et généralement liées à des rituels initiatiques et philosophiques. Ces rapports, appelées pédérastie, étaient intégrés à l’éducation civique et militaire, où le mentorat entre un homme plus âgé et un jeune homme servait de rite de passage à l’âge adulte.

    Les philosophes grecs, tels que Platon dans « Le Banquet », ont même exploré l’amour homosexuel comme une forme supérieure d’affection et de lien spirituel. L’art et la littérature de l’époque témoignent également de cette normalisation, avec de nombreuses œuvres représentant des relations homosexuelles comme des éléments valorisés de la culture grecque. Cette institutionnalisation de l’homosexualité dans la Grèce antique, qui a influencé les conceptions de la sexualité à travers les siècles, a eu un impact durable sur la culture occidentale.

    Cependant, avec l’essor du christianisme, en particulier du catholicisme, les normes sexuelles ont évolué vers une condamnation de l’homosexualité. Pourtant, les prêtres catholiques, tenus par un vœu de chasteté et interdits de mariage, sont parfois impliqués dans des scandales sexuels, dont des relations homosexuels. L’Église catholique a été confrontée à de nombreuses affaires d’abus sexuels sur des mineurs, fréquemment de même sexe, perpétrés par des membres du clergé. Ces comportements soulignent la complexité de la sexualité au sein de cette institution qui prêche la chasteté et condamne officiellement l’homosexualité. Cela engendre des contradictions internes au catholicisme, une religion fortement liée aux sociétés occidentales, et révèle les paradoxes dans les attitudes de ces sociétés envers l’homosexualité : un mélange d’acceptation et de répression religieuse.

    En Afrique, l’homosexualité est perçue comme une importation étrangère, incompatible avec les valeurs culturelles et religieuses locales. Cependant, des preuves montrent que certaines pratiques homosexuelles ont existé, bien que celles-ci ne soient pas comparables à l’institutionnalisation observée en Grèce antique. Par exemple, chez les Azande (1) du Soudan du Sud,  les relations homosexuelles entre guerriers faisaient partie des pratiques initiatiques et militaires, mais sans les formalités ou le prestige associés à la pédérastie grecque. Ces relations étaient tolérées dans un cadre particulier, mais elles n’étaient pas institutionnalisées.

    Malgré cet exemple, il est important de noter qu’il existe un manque de documentation et de preuves solides concernant l’homosexualité dans les sociétés africaines traditionnelles. Les informations disponibles sont souvent limitées à des données qui ne montrent pas une institutionnalisation comparable à celle de l’Antiquité grecque. Les pratiques homosexuelles, lorsqu’elles sont observées, tendent à être informelles et intégrées dans des contextes rituels ou spirituels précis, plutôt que dans des structures sociales ou éducatives établies.

    En Afrique, les colonisateurs européens ont introduit des lois pénales contre l’homosexualité. Ces réglementations, issues des codes pénaux européens, ont perduré après les indépendances des pays africains.

    Le christianisme et l’islam interviennent également dans la répression des relations entre personnes de même sexe. Ces religions étrangères prônent une moralité sexuelle qui ne laisse pas de place à l’homosexualité.

    L’histoire de l’homosexualité en Occident et en Afrique est marquée par des points de vue contrastés, en raison des particularités culturelles.

    Aujourd’hui, en Afrique, les relations entre personnes de même sexe sont souvent rejetées comme une influence occidentale. Cette perception est renforcée par des discours politiques et religieux.

    En Occident, la reconnaissance des droits LGBTQ+ et l’institutionnalisation de l’homosexualité à travers des lois sur le mariage et des protections contre la discrimination s’opposent fortement à la situation en Afrique. Ces mesures sont considérés comme des symboles de progrès social en Occident, tandis qu’en Afrique, la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ se heurte à de vives résistances.

    En effet,  cette question doit être avec beaucoup de tact, car l’Afrique, avec ses propres valeurs culturelles, ne peut pas recevoir ces changements de manière brutale ou imposée. Les normes occidentales ne sont pas des standards universels ; il est essentiel de respecter les réalités africaines pour éviter de renforcer le sentiment de néocolonialisme.

    Toutefois, accepter les choix de chacun est crucial, et les personnes homosexuelles doivent être protégées par l’État, comme tous les autres citoyens.

    Axel Illary

     

    1. Documentations disponibles sur Wikipedia, Cairn.info, Anthropologie en ligne, Courrier International, etc.

     

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