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    La Liberté d'Informer

    Francafrique… Albert Bourgi, un bourgeon qui fleurira mal…

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Oct 23, 2024

    Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis !

    Depuis quelques semaines, un élément bien connu de la nébuleuse des relations très particulières que les Présidents de la République de France entretiennent avec tous leurs << assimilo-homologues >> des pays d’Afrique Noire, qui furent leurs colonies, a ravi la vedette à tout et tous.
    Il vient de signer et publier un livre qui a eu la une de tous les médias écrits et télévisés ; mais, c’est surtout, dans l’immense monde des réseaux sociaux qu’il a suscité, tout ce qui pouvait s’imaginer être entendu sur la France et la Francafrique qui a pointé.

    Et, c’est donc, au jour le jour, que nous avons redécouvert que le nœud gordien du lien hégémonique du colonisateur au colonisé, ce dernier voué à la servitude, non seulement n’a jamais été sectionné, mais, au contraire, s’est raffermi en trames et filins d’acier au long des décennies d’indépendance africaine.
    C’est parce qu’il s’est créé un écosystème, très particulier et spécifique, où s’entrelacent des pieuvres qui font vivre l’univers dit de la Francafrique, qu’il peut y avoir une affaire Bourgi, ou un scoop << Révélations Bourgi ! >>

    Pour y voir un tant soit peu clair, il faut savoir que Bourgi est un go-between, formaté sur mesure, pour exécuter toutes les tâches vénéneuses et souterraines que les Chefs d’Etat Français ne pouvaient que mettre sous le boisseau.

    Et, la bonne exécution de ces tâches exige toujours beaucoup d’argent, un argent discret ou sale, qui ne peut être mentionné dans les comptes publics.
    Mais cela obéissait à de stricts principes et règles, à une véritable déontologie.
    Ainsi, lorsqu’un Président de la République de France appuyait sur le bouton Bourgi pour se faire ramener en espèces et sans signatures ou traces comptables des milliards de francs CFA, dont il avait besoin en urgence pour booster les caisses de son parti, par exemple, à l’aube d’une grande campagne électorale, ce n’est nullement en quémandeur ou nécessiteux qu’il déclenchait le processus.

    Bien à l’avance, ses ministères de la coopération et des finances, lui faisaient déposer en nombre des projets spéciaux d’appui au développement concernant les différents pays ex-colonies, pour lesquels l’urgence exceptionnelle pouvait être invoquée à tout instant.

    Et, avant que les services de Bourgi ne soient requis, le gros montant d’aide financière exceptionnelle de l’Etat Français était porté au crédit du compte d’opérations du pays d’Afrique Noire à la Banque de France, qui est la Banque Centrale de tout le système CFA.

    Le montant à remettre à Bourgi se lisait dans les comptes, et, c’est souvent directement des coffres de la Banque Centrale Locale que les fonds étaient transférés dans le vol de Bourgi sur Paris.
    Comprenons donc, chères sœurs et frères d’Afrique Noire, que le Président ou Responsable Français ne nous volait pas, ne venait pas “racketter” nos pays aux budgets très modestes ou insignifiants, par rapport aux siens.

    De Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac, Sarkozy, Hollande ou Macron ne faisaient que reprendre leur propre mise, les rigueurs de leurs comptes publics ne leur permettant pas de se servir dans les caisses de l’état Français, comme chez nous, en Afrique, l’on irait puiser de l’eau au marigot !

    Et le fait que Bourgi lui-même révèle que le Président Africain le plus sollicité était Omar Bongo Odimba, du Gabon, en est la parfaite confirmation ! La multinationale Total/Elf Gabon avait en permanence des montagnes de cash à la discrétion du grand Président Batéké, concomitament avec les redevances et taxes dues aux deux États, la France et le Gabon !

    Ceci pour dire que, même en des démarches de bas de ligne, le grand colonisateur sait tenir son rang vis à vis de son vassal colonisé, et ne baissera jamais le regard en face de lui ! Noblesse oblige !
    Nos chefs d’état d’Afrique Noire s’y sont tous pliés, que cela soit su ou non.

    Il n’y a pas de reproche pudibond à leur faire ; ils ne dépouillaient pas leurs peuples, déjà si démunis.
    Notre seul regret est que, si les Présidents Africains avaient pris un peu de leur temps pour se demander qu’est-ce qui, diantre, pouvait obliger le Grand Chef Toubabou à recourir à ce type de mascarade, ils auraient compris pourquoi leurs pays ne seront jamais développés tant qu’ils ne se doteront pas d’institutions fortes aux lois desquelles ils œuvreront à ce que tout le monde se plie, à commencer par eux-mêmes !

    Et cela résume bien le premier et grand message qu’en 2009 , le Président en exercice aux USA, Première Puissance au monde, adressa à l’Afrique, à l’occasion de son premier voyage sur notre continent. Le marigot est là, humide et débordant, et à côté, il y a un code long et tatillon de procédures qui règlent le retrait ou le dépôt de toute somme dans les comptes de l’état. Avec le marigot, les choses sont simples et rapides, et les

    Présidents ou Ministres seront immédiatement contentés et mis à l’aise. Sauf qu’au fil du temps et des saisons, les marigots tournent souvent en boue putride et gluante. Les pays, qui aujourd’hui mènent le monde, ont mis des siècles à l’expérimenter et à en tirer les conséquences.

    Pour en revenir au Bourgi qui est celui par lequel tous les scandales peuvent arriver, son portrait psychologique et son rôle dans la nébuleuse auraient dû faire comprendre à tous les responsables africains, qui liront leur nom dans son ouvrage, tout comme dans ceux qui pourraient suivre, qu’il aurait été plus sain pour tous de l’ignorer totalement, de ne lui accorder aucun retour, car ce sont les retours qui vont lui valoir intérêt, et servir de sève de vie pour la poursuite de son œuvre de sape.

    Il semble qu’il n’a plus de Boss en France pour l’envoyer en mission et collecter les grandes malles de cash ; opérations pour lesquelles il était doublement rémunéré : d’abord à la source par le Chef d’Etat Africain qui sait comment “traiter” à l’africaine un tel plenipotentiaire pour en faire un ami et allié qui demeurera un canal réactif toutes les fois qu’il y aura crise ; et, ensuite, à l’arrivée, par l’autorité française qui sait que tout travail mérite rémunération.

    Bourgi va désormais réveiller et entretenir à chaud le contact avec tous ceux qui feront retour à ses allégations et montreront ainsi que sa voix à porté, surtout qu’il a l’art de toujours exposer comme s’il prenait fait et cause pour les leaders africains, ses frères et amis, victimes de chantage colonialiste !

    La relation colonisateur/colonisé, surtout à la griffe française, a été si complexe et invasive qu’il n’est pas raisonnable de croire que la Corporation Bourgi vit ses derniers moments sur l’axe Paris/Afrique Noire.
    Les leaders qui arrivent, ou vont accéder au pouvoir d’état dans nos pays, seront toujours tentés, à la première grande difficulté ou impasse, de regarder vers tout ce qui a constitué le grand engrenage “France Africain” qui, comme l’hydre, se réveille et régénère à la moindre sollicitation.

    Surtout que ses bronches disposent déjà du souffle dynamique des “Bourgi-nègres”, à savoir les nombreux ressortissants d’Afrique Noire établis en Europe, bien intégrés, et qui ne demandent qu’à jouer les relais discrets et efficaces, toujours nécessaires, et qui se feront rémunérer beaucoup moins cher leurs entreprenariats de Lobbying.
    Les meilleurs sont déjà connus et ont pignon sur rue à Paris ou à Bruxelles.

    Nous pouvons ici clore ce chapitre, qui répond au mouvement d’humeur largement partagé, dans toute l’Afrique Noire, devant la désinvolture, sinon même l’outrecuidance, d’un individu qui s’est permis de se positionner dans l’espace public et médiatique en interpellant les Présidents Africains comme s’ils étaient des partenaires de belote. Il a ainsi déployé un manque d’égard que ses commanditaires en France eux-mêmes ne se seraient jamais permis d’afficher.

    Que l’Afrique Noire poursuive avec patience et grande foi le difficile cheminement de son destin !

    Fait à Abidjan, le 23 octobre 2024

    Ministre Kobena I. ANAKY
    Président du MFA

    Retrouvez La Chronique du Président Kobena I. ANAKY tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info
     

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