LIVRE – POISON BLANC : UN NOIR CHRÉTIEN EST UN TRAÎTRE À LA MÉMOIRE DE SES ANCÊTRES (KAYEMB NAWEJ “URIËL)

Introduction

Ce livre n’est pas du tout une incitation à la haine raciale ou à la vengeance par rapport aux crimes que la race blanche a pu commettre à l’égard de la race noire, en aucun cas. La race blanche a déjà payé le prix de ses crimes : elle a perdu sa pureté, son innocence et justement tout cela est dû aux crimes qu’elle a commis. Un peuple qui est responsable et coupable de tels crimes devient aigri et sa civilisation s’étrique. Mais, nombreux sont, parmi les gens de race blanche, ceux qui ont honte de cette ignoble partie de leur histoire et qui œuvrent pour rétablir un juste équilibre. Ceux-ci se reconnaîtront dans cet ouvrage ; l’Afrique entière les porte en elle et leur réservera toujours une place spéciale dans son cœur.

Car cette Afrique a gardé sa pureté, elle qui n’a jamais cherché à se venger vis-à-vis des blancs. Cette Afrique, malgré toute la cruauté subie, n’a jamais voulu faire appel à une guerre interraciale des noirs contre les blancs. C’est ça qui fait la grandeur du peuple africain, et c’est sûrement ce qui fait que ce peuple est tellement apprécié par ceux-là qui ‘‘… du haut des cieux’’ dirigent vers notre humanité un regard plein d’amour.

Il faut que cette généreuse attitude de l’Afrique demeure telle qu’elle est.

Aujourd’hui il n’appartient pas à l’Afrique de dire à la race blanche qu’elle doit faire son examen de conscience, il lui appartient surtout de faire, elle, son propre examen de conscience. Il lui appartient de pardonner une fois pour toutes, de cesser de se lamenter et de reporter sur les blancs la faute commise et les causes de tout son malheur. Qu”elle ose enfin se regarder elle-même droit dans les yeux, voir les choses telles quelles sont aujourd’hui dans sa propre maison et que les Africains, entre eux, aient le courage de se dire ce qu’ils voient.

Combien de fois n’avons-nous pas entendu s’exprimer un haut responsable africain, une ‘‘autorité noire’’ disant : « nous les noirs nous sommes maudits, c’est comme si nous étions voués à rester inférieurs, en retard, à rester des nègres ! Oui, nous sommes maudits, nous n’allons jamais nous développer comme peuvent le faire les Asiatiques ou les blancs, nous n’en sommes pas capables, ni mentalement, ni intellectuellement, nous sommes condamnés à demeurer perpétuellement des nègres… toujours en retard ! ». J’ai entendu des paroles de ce genre sortant de la bouche de ministres, d’ambassadeurs, de diplomates africains, dont certains s’exprimaient en présence de leurs jeunes enfants, lesquels buvaient leurs paroles ! Quels exemples ! Et quel espoir offert aux jeunes générations africaines ! Mais pardonnons-leur, ils ne savent pas ce qu’ils disent et par conséquent… ‘‘ils ne savent pas ce qu’ils font’’ !

Mais, d’où vient donc cette mentalité de colonisé éternel, d’éternel esclave, cette mentalité manifestement nourrie par un complexe d’infériorité énorme, terrible et permanent ? Les racines de ce mal profond doivent bien se trouver quelque part, cela ne peut pas être dû simplement au ‘‘hasard’’, car pour qu’une collectivité aussi vaste que la population africaine puisse, dans la majeure partie d’elle-même, être contaminée par un tel complexe, c’est que l’injection de ce poison à l’intérieur de son corps a été bien planifiée, parfaitement orchestrée à des moments précis de son histoire et réalisée par certains acteurs dont le but était que ce grand corps soit parasité, affaibli, paralysé et rendu malade par ce poison, afin qu’il ne se développe que lentement ou même pas du tout. Ce fait est clair et net, sinon jamais un tel malaise n’aurait pu se produire dans un corps pareil.

Ce mal est profond en Afrique et s’il nous atteint aussi profondément, c’est parce que ce continent a été complètement assimilé et ceci aux niveaux de tous les ordres : religieux, politique, économique et social. Aucun autre peuple sur terre n’a vécu une telle assimilation, aucun !

De ce fait il est intéressant de faire une analyse approfondie des maux qui habitent ce corps et d’en détruire une fois pour toutes les importants germes responsables de cet état de fait.

C’est l’objectif essentiel de ce livre.

Dès lors, il est question dans cet ouvrage de regarder, d’aussi près que possible, les grands éléments responsables de ce mal africain. Avant tout commençons par étudier l’assimilation religieuse de l’Afrique, car elle a été la porte ouverte à ses autres assimilations : politique, économique et sociale. En effet l’assimilation religieuse a été l’instrument par excellence de ces autres assimilations. Elle a servi – durant l’esclavagisme comme durant la colonisation – à engendrer la perte d’une très grande partie du patrimoine culturel authentique de l’Afrique ; elle a suscité le racisme continuel à l’égard de la race noire, mis en place le statut d’infériorité des noirs dans la société actuelle et, en général, tous les préjugés à l’encontre de l’homme noir.

L’étude du passé n’est intéressante que pour savoir où nous en sommes aujourd’hui… justement à cause de ce passé, et quelles mesures sont à prendre, maintenant, pour aboutir à une réelle décolonisation. Car l’état de ‘‘colonisé’’ est avant tout d’ordre mental, et qui dit mental, dit obli- gatoirement ‘‘spirituel’’ et/ou ‘‘religieux’’ ; la colonisation économique et politique ne peut être rendue possible que si l’on est, en amont, déjà ‘‘mentalement’’ colonisé.

Comme l’écrivait récemment le prix Nobel de Littérature Wole SOYINKA – dans le ‘‘Courrier International’’ N° 433 du 8 au 24 février 999 – : « l’Afrique ne peut pas se permettre de passer un autre siècle à satisfaire l’Occident, sans parvenir à discipliner ses propres dirigeants. Elle ne peut passer un autre siècle à glisser en douceur de la ‘‘vérité’’ reconnue à une ‘‘réconciliation’’ bien commode, sans s’observer elle-même de façon plus rigoureuse et se dresser plus énergiquement face à ses anciens maîtres coloniaux. »

Qui étaient-ils ces anciens maîtres coloniaux : c’était avant tout des mis- sionnaires… des Catholiques pour la plupart et, dans une moindre mesure, des Protestants. Mais concentrons-nous sur l’Assimilation du continent noir par le Christianisme, c’est nettement plus intéressant. Car la véritable décolonisation consistera, en fait, à remettre l’Afrique dans l’état où elle était avant que la colonisation ne l’ait polluée politiquement et religieuse- ment, à lui permettre de retrouver ses racines – les traditions authentiques africaines – et de les regarder aujourd’hui sous la lumière des technologies du futur, sous la lumière de la science.

Une des meilleures choses qui puissent arriver à l’Afrique, c’est une dé- christianisation progressive de ses populations, car le christianisme a été utilisé comme un instrument pour mieux asservir les peuples africains conquis, en s’employant à leur faire perdre leur identité.

En tenant compte de cet aspect des choses, il est tout à fait répugnant qu’il y ait eu en Afrique des Présidents Chrétiens, donc ‘‘colonisés’’ et que nous ayons pu les voir agir tels jadis Houphouët-Boigny, de Côte d’Ivoire, construisant en pleine brousse une copie conforme – et même agrandie – de la Basilique Saint-Pierre de Rome ! Coût : 10 milliards de dollars US, avec air filtré et climatisé, vitraux les plus grands du monde, moquettes les plus profondes, arbre, or, etc. Le tout au milieu d’un jardin de plu- sieurs hectares, ‘‘à la française’’ et entouré de grilles dorées à l’or fin … Et tout cela ceinturé de villages regroupant quelques cases africaines sans eau, sans électricité et sans égouts, dans lesquelles s’entassent des familles sans ressource, rongées par les maladies parasitaires qui sapent le peuple africain.

La question fondamentale qu’il faut se poser c’est « comment peut-on en être arriver là en Afrique ? » autrement dit : « comment est-il possible que des africains acceptent de pareilles choses, ou laissent se vivre de tels scandales ? », « comment est-ce possible que cela ne soit pour eux qu’une chose normale parmi d’autres ? », « comment se peut-il que l’Afrique se soit aussi facilement ‘‘auto-colonisée’’ avec ses propres dirigeants… eux-mêmes ‘‘colonisés’’ mentalement ? », « comment est-il pensable que pareilles choses, réalisées au nom de la religion du colonisateur, soient acceptées et vécues comme normales ? »

Cet ouvrage va essayer de donner réponse aux questions posées, en es- pérant que les Africains se libèreront un jour complètement, qu’ils se- ront enfin totalement décolonisés et qu’ils le prouveront, par exemple, en transformant cette Basilique en une superbe Université laïque… où ils pourront offrir à la jeunesse africaine ce dont elle a réellement besoin, c’est-à-dire, la connaissance par la science : ils pourraient, par exemple, remplir cette espace d’ordinateurs reliés à l’Internet, afin d’éveiller les esprits, au lieu de les endormir comme c’est le cas maintenant à l’inté- rieur de cet immense édifice.

Reste qu’une question fondamentale se promène dans mon esprit : Pourquoi et comment la religion chrétienne est-elle devenue, en quelque sorte, un recours essentiel dans une société restée par ailleurs si profondément ‘‘africaine’’ ?

Source : academia.edu

 

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