• lun. Déc 9th, 2024

    La Liberté d'Informer

    Cette semaine nous allons inviter les Ivoiriennes, et les Ivoiriens, et ceux qui vivent à leur côtés, à réellement s’inquiéter des effets déjà visibles et sensibles du dérèglement climatique sur notre planète terre, rien que sur les trois ou quatre dernières années.

    Les ouragans et tornades sont devenus chose courante sur le continent Nord atlantique, leur fréquence se multipliant en même temps que leur violence. D’où les sécheresses et inondations qui y frappent toutes les régions.

    Les Espagnols ne se sont pas encore remis des inondations et coulées de boues qui ont déferlé sur le sud est de leur pays, et le grand nombre de morts et disparus les a presque relégués au niveau des pays de l’espace des moussons de l’Asie du Sud Est. Sous nos yeux, des régions entières du Soudan du Sud, qui ne survivaient qu’en combattant la sécheresse, se retrouvent inondées, et encore plus durement sinistrées avec le bétail et les récoltes perdues, et les épidémies qui pointent déjà.

    De quoi faire passer les récentes inondations chez nous, en Côte d’Ivoire, pour une simple alerte qui nous signale ce qui pourra désormais survenir, puisque le phénomène ne fait que commencer à s’installer.
    Nous sommes à la seconde moitié de Novembre, et avons enduré des mois de juin, juillet, août, septembre, octobre et jusqu’à mi novembre anormalement pluvieux, avec un ciel couvert.
    L’heure est donc venue d’anticiper en prévoyant comment revoir les axes majeurs de la politique touristique de notre pays.

    Les pays du Nord continent, à revenu confortable, auront une part de plus en plus importante de leur population dotée des moyens de se permettre deux périodes de vacances ou congés prolongés chaque année, du fait de l’économie en heures de présence au travail que permet l’inclusion de l’intelligence artificielle.
    Les grandes destinations touristiques habituelles d’Afrique Noire (Afrique de l’Est et du Sud) laisseront une grande place à l’Afrique de l’Ouest, et la Côte d’Ivoire a un concentré d’attraits ( paysages, forêts, plans d’eau et patrimoine culturel varié) qui, bien mis en exergue, la place en pôle position par rapport au Sénégal, à la Mauritanie, à la Gambie, aux îles du Cap Vert, etc.

    Mais sur quelle population cible miser, en tenant compte du fait que notre période de grand ensoleillement et de bonne chaleur, qui est ce pourquoi cet étranger se déplace pour changer de son cadre de vie, va continuer à se réduire en peau de chagrin ?

    Débarrassons nous, déjà, de ce qui peut être brandi en réponse par des experts, à savoir que toutes les constructions touristiques d’État ont comme base ou fondation les mouvements internes, à savoir l’énorme potentiel de voyageurs et visiteurs que constitue la population qui vit dans le pays.

    Beaucoup a été dit sur le sujet, et il est évident qu’à un moment donné, la société Ivoirienne générera une nouvelle classe moyenne, urbaine, jeune et éduquée qui, faute de pouvoir passer ses vacances à l’étranger chaque année, accordera de l’attention au beau potentiel pour le déplacement ludique dont notre territoire est généreusement doté.

    Après une semaine ou deux au village, ils seront tentés de vouloir découvrir, à chaque fois, un aspect différent et spécifique de leur pays, avant de rejoindre leur base à Abidjan, Daloa, San Pedro, etc.
    Il s’agit là, certes, d’une belle vision, et nous ne demandons tous qu’à nous l’accaparer.

    Mais, c’est la mort dans l’âme, que nous avons dû nous résigner et accepter le fait que, dans la réalité des faits, l’appauvrissement généralisé du pays, qui contredit toutes les annonces triomphales du Président Alassane Ouattara et de son écosystème de relais médiatique, ne permet plus de croire que cette nouvelle classe sociale intermédiaire est effectivement encore en cours de gestation.

    Il y a, en Côte d’Ivoire, assez peu d’enseignants des cours secondaires, de médecins en début de carrière et d’autres jeunes cadres de la fonction publique, pour ne retenir que ces trois spécimen de la classe moyenne, qui peuvent spontanément envisager d’emmener l’épouse et les deux enfants, pour un tour de 7 à 10 jours, à la découverte de notre beau pays, à bord du véhicule personnel ou en transport public bien organisé, la carte bancaire couvrant l’hôtellerie et la restauration.

    La Côte d’Ivoire est condamnée à tenir à tout prix le challenge de réussir sa conversion touristique, et d’amener ce pan d’activité au niveau de premier contributeur à son produit intérieur brut, dépassant le cacao, le café, le cajou. Mais, dans cette compétition, elle démarre avec deux lourds facteurs pénalisants : à savoir, les conséquences déjà perceptibles du dérèglement climatique mondial d’une part, et ensuite la faible “sinon même négligeable” contribution des nationaux au déroulé de l’économie touristique.

    Peut être devrions-nous alors être très attentifs à toutes les évolutions de l’univers du tourisme et du loisir, de culture à culture, d’individu à individu, et de prendre en grande considération les mouvements de la classe moyenne inférieure des pays à développement économique et social avancé. Ces pays dans lesquels un mois de vacances s’entend par un mois de plongée dans un contexte différent et autre.
    C’est ce qui est porté par la vague de l’économie et des échanges RNB, que notre pays va de plus en plus intéresser, et qui a commencé à nous envahir.

    Nos 550 km de littoral Atlantique donnent une idée des milliers de cases et de studettes que les municipalités et autorités traditionnelles locales pourraient aménager pour “héberger” les nombreux résidents des pays du Nord qui, dans leur immense diversité, seraient heureux de voir Bondoukou, la Réserve de la Comoe, Kong et sa mosquée historique, le pays Senoufo typique, la région des Montagnes de l’Ouest, l’incontournable Basilique de Yamoussoukro au cœur du V Baoulé, et clore par 2 semaines en forêt, ou entre océan et lagune, au Sud.

    La métropole du grand Abidjan et ses 6 millions d’âmes entassées les unes sur les autres ne les intéressera que très peu, puisque c’est le reflet de ce qu’ils ont en horreur chez eux.
    Mettons à profit ces journées annuelles du tourisme, et les rencontres à venir avec nos frères de la Diaspora, pour réfléchir et inventer la nouvelle charpente de notre tourisme, colonne vertébrale de notre économie de demain !
    Ivoiriennes, Ivoiriens, sans relâche, repensons et anticipons sur tout pour nous élever et être incontournables à l’avenir !

    Fait à Abidjan, le 13 Novembre 2024

    Le Ministre Kobena I. ANAKY
    Président du MFA

    Retrouvez La Chronique du Président Kobena I. ANAKY tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info

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