Depuis des siècles, les sociétés africaines noires ont vu leur paysage religieux transformé par l’introduction forcée de l’islam et du christianisme en Afrique. Pourtant, ces deux religions, issues de civilisations étrangères, sont considérées comme des piliers identitaires et culturels dans de nombreuses communautés, tandis que les traditions spirituelles autochtones sont marginalisées par une grande partie des Noirs.
En effet, pour de nombreux Noirs pratiquant ces religions, l’islam et le christianisme constituent des socles fondamentaux de leur culture, et sont donc indissociables de leur identité. Ces religions définissent leur vision du monde et influencent ainsi leur mode de vie.
Cet état de choses s’explique par une longue histoire de domination culturelle, marquée par l’arrivée par la violence de l’islam et du christianisme en Afrique noire. Ces religions ont réussi à diaboliser les valeurs spirituelles indigènes, injustement qualifiées de « barbares ».
Ainsi, certains Noirs adoptent une posture de rejet envers leurs propres traditions ancestrales, défendant ce qu’ils estiment être un héritage spirituel légitime, et allant jusqu’à juger les pratiques indigènes incompatibles avec leur foi.
En réalité, ce phénomène témoigne d’un trouble identitaire, nourri par l’ignorance de l’histoire de ces cultes.
L’islam et le christianisme, bien qu’ayant façonné de nombreux aspects de la vie en Afrique contemporaine, proviennent de civilisations étrangères, arabe et européenne respectivement. L’idée selon laquelle ces religions font partie du patrimoine culturel noir ou doivent être pratiquées par les Africains sous prétexte d’universalité est une tromperie flagrante qui encourage un effacement progressif des traditions indigènes.
Il est essentiel de rappeler que l’Afrique est le berceau de l’humanité et de la civilisation. Les premiers concepts religieux ont vu le jour en Afrique noire. L’islam et le christianisme se sont largement inspirés des croyances de l’Égypte antique, une civilisation fondée par les Noirs.
À cet effet, selon le célèbre savant Cheikh Anta Diop, le personnage de Jésus-Christ présente des similitudes frappantes avec les dieux égyptiens Osiris et Horus. De même, la figure de Marie dans le christianisme trouve des parallèles manifestes avec la déesse noire Isis. Cette analyse met en évidence l’influence de l’Afrique noire sur les religions abrahamiques,, qui dominent de nos jours sur le Continent.
Axel Illary
