• jeu. Mai 22nd, 2025

    La Liberté d'Informer

    Côte d’Ivoire : les grands patrons de l’agriculture noyés dans l’océan de solutions qui s offrent à eux ?

    Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis !

    En même temps que tout Ivoirien, nous avons eu mal d’entendre, de la voix même de notre Ministre d’État en charge de l’agriculture, que << environ 30 à 40% de notre production en vivrier est perdue et n’arrive pas aux consommateurs ». !

    Surtout que, chaque année, nos villes et campagnes connaissent des semaines, et même des mois, où le déficit des mêmes produits, à savoir tomates, aubergines, gombos, manioc, plantain, igname, etc., entraîne une flambée des prix qui fait vivre à la grande majorité de nos compatriotes des situations de quasi famine.

    La Côte d’Ivoire est en droit de se demander pourquoi ce problème, déjà évoqué par les administrations et agents économiques du vivant du Président Houphouet Boigny, n’a pas trouvé de solution , plus de 35 années plus tard !

    Mais c’est justement là que les paradoxes de la fameuse exception ivoirienne éclatent et s’affichent !

    Oui, il se trouve que les solutions au problème que le plus fringant et volubile des ministres du gouvernement Alassane Ouattara a dû confesser au Salon International de l’Agriculture de Paris existent !

    Oui, Les programmes, les infrastructures et les équipements qui permettraient de réduire les pertes de l’agriculture vivrière ivoirienne à zéro  existent ! Et les pays qui en sont référence au niveau mondial sont connus de nos ministères techniques et de nos missions diplomatiques et économiques à l’étranger ! L’Allemagne, la Chine, l’Indonésie, Singapour, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et enfin le Brésil, les USA et le Canada exposent en permanence leur savoir-faire en la matière !

    Et c’est l’assurance de disposer d’un minimum d’autonomie alimentaire qui leur a permis d’investir massivement dans les secteurs industriels de pointe.

    Et puisque ce ministre exceptionnel est en charge des mêmes fonctions depuis plus de 15 années, ses propos laissent sans voix tout citoyen de notre pays ! mais estimons nous heureux qu’enfin, il reconnaisse que le pays saigne de ce bàt qui blesse !

    Et il a fallu que ce soit une vedette de nos médias, répondeur automatique infatigable pour vendre l’image sublimée du Président Alassane Ouattara, qui, dans son éditorial de la semaine, dans le quotidien d’état, rappelle à tous, surtout aux jeunes générations de décideurs, que Félix Houphouet Boigny, qui suivait et vivait les hauts et bas des agriculteurs Ivoiriens, avait déjà engagé une amorce de solution.

    Le Président Houphouet avait fait sien le concept de fédérer et encadrer les sciences et les technologies qui devaient assurer la préservation et la mise en valeur marchande des produits de l’agriculture, après récolte.

    Il y eu C2T, IDT, et enfin, pour coiffer le tout, l’INSA et l’INHPT de Yamoussoukro pour former les meilleurs des élèves à cette spécialisation d’élite, vitale pour tout pays désireux d’assurer la sécurité alimentaire à ses populations.

    Et ce n’est certainement pas fortuit que, dans la même semaine, le jeudi 27 Février 2025, la coopération au développement Allemande (G.I.Z) organise à Abidjan une journée de renforcement du cadre collaboratif entre les Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique et l’ensemble du secteur Industriel Ivoirien

    Qu’est ce qui n’a pas marché ? Quel obstacle infranchissable paralyse l’éléphant Ivoirien ? ce sont les moyens financiers à injecter dans 5 à 6 grandes unités agro industrielles, de 100 à 200 milliards CFA chacune qui ont fait défaut au pays du Président Alassane Ouattara qui déclare fièrement un PIB approchant les 40000 milliards cfa prochaines années ? Quel investissement pourrait être trop élevé ou excessif pour l’agriculture ivoirienne, elle qui assure l’essentiel de la richesse du pays et du bien-être de ses populations ?

    C’est le lieu d’enchaîner sur cet autre point faible de la gouvernance du Président Alassane Ouattara, à savoir la flagrante stérilité de son système économique à générer des entrepreneurs nationaux de haut vol,éléments qui seront les futures locomotives de son développement.

    De grands groupes industriels financiers étrangers des pays cités plus haut, sont certainement prêts à entrer dans des partenariats avec des intérêts Ivoiriens, (investisseurs, ingénieurs, financiers). L’Etat de Côte d’Ivoire assurera un apport conséquent au départ, pour ensuite se retirer et céder ses parts aux nationaux. C’est de cette seule manière que la Côte d’Ivoire, comme tous les grands pays développés aujourd’hui, aura le plaisir, dans la durée, de voir se dessiner et s’affirmer une classe de vrais bâtisseurs d’empires économiques et financiers.

    Et pourquoi ne pas anticiper par rapport au fait, inévitable, que dans une ou deux décennies, les produits agricoles et animaux traités en usine représenteront plus de 80% de nos achats en alimentation ?

    Aller au marché pour acheter les vivres et produits animaux pour la cuisine familiale du jour est une belle tradition qui disparaitra hélas sous peu, puisque l’industrie va s’inviter dans l’alimentation au quotidien.

    Les multinationales de distribution européennes ont commencé à nous inonder de grandes, moyennes et mini surfaces/markets, mais ils passent le temps, avec l’intelligence artificielle, à suivre nos goûts de consommation et à les diriger vers les formules les plus rentables pour eux. N’attendons pas que ceux là nous proposent un beau matin tous nos vivriers, légumes et fruits conditionnés dans des emballages agréables et sains, et vendus moins cher que sur nos marchés. La vocation agricole de la Côte d’Ivoire, que nous revendiquons depuis toujours, nous invite à prendre la tête de ce phénomène qui s’est déjà imposé partout dans le monde, et même dans des pays d’Afrique Noire à forte densité de population.

    En Côte d’Ivoire, l’agriculture et les ressources animales et halieutiques sont trop importantes pour que leur gestion par l’autorité d’état,  les gros intérêts privés et les millions de nos compatriotes qui y travaillent et en vivent, ne représentent pas un véritable enjeu national, valant priorité sur tout ; car il est acquis que plus l’humanité brillera en avancées technologiques, plus il s’imposera à elle que tout commence par la terre, la nature, les êtres vivants , l’eau , et y retourne.

    Tous les programmes des leaders politiques candidats à gouverner notre pays après 2015 devraient privilégier cette vision.

    Fait à Abidjan le 5 Mars 2025

    Le Ministre Kobena I. Anaky

    Président du MFA

    Retrouvez La Chronique du Président Kobena I. Anaky tous les mercredis sur www.ladepechedabidjan.info

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