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    Les religions abrahamiques en Afrique : des outils de domination culturelle 

    L’Afrique, berceau de l’humanité et terre de grandes civilisations, est aujourd’hui largement dominée par les religions abrahamiques, christianisme et islam en tête. Cette réalité est tellement ancrée dans les mentalités que peu de Noirs prennent le temps d’interroger l’origine de ces croyances et leurs conséquences historiques. Pourtant, un regard critique sur le passé révèle que ces religions ont été influencées par l’Égypte antique et qu’elles ont joué un rôle dans l’histoire de l’asservissement du peuple noir.

    Des religions introduites par la force

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le christianisme et l’islam, même s’ils ont leurs racines dans l’Égypte ancienne, ne sont pas des traditions africaines ancestrales. Le christianisme est arrivé avec les missionnaires européens et la colonisation, tandis que l’islam s’est diffusé à travers les conquêtes arabes et la traite transsaharienne. Ces religions ont bien souvent été introduites par la force, sous couvert de « civilisation » et de « salut des âmes ».

    Les puissances dominantes ont utilisé la religion comme un instrument de contrôle, enseignant aux Noirs la soumission et la résignation. En remplaçant la spiritualité africaine, centrée sur la notion de Dieu, l’harmonie avec la nature et l’ancestralité, par des dogmes étrangers, on a coupé le peuple de ses racines culturelles.

    La malédiction de Cham : un instrument de légitimation du racisme

    Un des récits bibliques les plus pernicieux à l’encontre des Noirs est celui de la malédiction de Cham. Selon une interprétation biaisée de la Bible, Cham, fils de Noé, a été maudit et ses descendants condamnés à l’esclavage. Cette légende, largement instrumentalisée, a servi de justification théologique à la traite négrière, à l’esclavage et à la colonisation des Noirs pendant des siècles.

    Cette lecture erronée a profondément marqué l’imaginaire collectif et nourri un complexe d’infériorité parmi les Africains et leurs descendants. Encore aujourd’hui, l’impact psychologique de cette affabulation pèse sur les mentalités et continue de maintenir les Noirs dans un état de soumission idéologique.

    Un effacement de la spiritualité africaine

    Avec la colonisation et l’islamisation, la spiritualité africaine a été diabolisée. Les traditions, les rites et les croyances ancestrales ont été qualifiés de « païens » ou de « sorcellerie », tandis que les religions importées étaient présentées comme les seules légitimes. Ce processus a conduit à un rejet progressif de l’identité africaine et à une dépendance culturelle envers des doctrines étrangères.

    De nos jours, nombreux sont ceux qui prient un dieu qui leur a été imposé, en méprisant leurs propres traditions. Cette aliénation spirituelle empêche une réelle émancipation et maintient l’Afrique dans un état de dépendance mentale vis-à-vis de ses anciens oppresseurs.

    Se réapproprier l’histoire et la spiritualité africaine

    L’Afrique et sa diaspora doivent absolument revisiter leur histoire et remettre en question l’héritage religieux qui leur a été imposé. Cela implique une prise de conscience du rôle du christianisme et de l’islam dans l’oppression des Noirs.

    Redécouvrir les traditions spirituelles africaines, étudier l’histoire précoloniale de l’Afrique et comprendre les mécanismes d’aliénation culturelle sont des étapes essentielles vers une véritable libération mentale. Ce n’est qu’en se réappropriant leur héritage que les Noirs pourront véritablement briser les chaînes invisibles qui les maintiennent sous l’influence des puissances dominantes.

    L’avenir de l’Afrique ne peut se construire que sur la base d’une identité retrouvée, affranchie des dogmes imposés et ancrée dans la richesse de son passé.

    Axel Illary

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