2ème tour / Soro prévient Gbagbo et Ouattara : ‘’Personne n’a intérêt à être mal élu’’

Les Ivoiriens ont fait preuve d’une extraordinaire maturité lors du premier tour. Nous continuons de faire confiance aux deux can- didats et à leur sens des respon- sabilités pour assurer la tranquilli- té de ces élections. Il faut laisser le jeu démocratique se dérouler : que celui qui aura gagné dirige le pays et que le vaincu puisse féli- citer le vainqueur.
A quelle date aura finalement lieu le second tour de l’élection?
Il revient à ma commission électorale indépendante (CEI) de nous proposer un décret pour fixer la date du second tour. J’ai eu des échanges avec son président, Youssouf Bakayoko, comme avec le Chef de l’Etat et je peux vous annoncer que le second tour se déroulera bien le 28 novembre, comme initialement prévu par la CEI et comme cela devrait être of- ficiellement arrêté lors du Conseil
des ministres qui se tiendra (Ndlr: l’interview a eu lieu avant la tenue du Conseil des Ministres). Concer- nant un recomptage des voix, le Conseil constitutionnel a tranché au motif qu’il n’a pas été saisi en temps utile et n’a reçu aucune re- quête dans les trois jours du délai légal. C’est le Droit. Tous les Ivoi- riens sont donc d’accord pour al- ler au second tour le 28 novembre. Se disant « sûr de gagner », le président Gbagbo dit craindre des violences des perdants…
Je pense que ce sont des propos de campagne. Le plus important, c’est que les citoyens se rendent aux urnes et choisissent en toute liberté celui qui va gagner. Les Ivoi- riens ont surpris le monde entier en allant à ces élections dans la tranquillité, la discipline et la res- ponsabilité. Les deux candidats doivent faire preuve de responsa- bilité et apaiser leurs états-majors et leurs électeurs.
Vous espérez donc que le second tour se déroule aussi bien que le premier ?
En tant que Premier ministre, j’ai bon espoir. Avec plus de 83 % de participation, les Ivoiriens ont montré qu’ils savent aller aux élections. La liste électorale est propre et transparente et le dé- compte des voix se fera dans la sincérité sans possibilité de mani- pulations. Il n’y a donc aucune rai- son de créer demain des violences inutiles. De toute façon, aucun des deux candidats n’a intérêt à
être mal élu !
Avec ce scrutin, la Côte d’Ivoire a-t-elle enfin sur- monté la crise politique qu’elle connaît depuis dix ans ?
C’est un pas irréversible dans le rè- glement de la crise que la Côte d’Ivoire a connue. Avec l’émergen- ce demain d’institutions légitimes et quelle légitimité avec ce taux de participation ! , il faut bien admettre que les Ivoiriens ont pris leur destin en main. C’est de surcroît une satisfaction personnel- le, car la question de l’identité qui était la cause préjudicielle de cet- te guerre a ainsi été réglée. C’est un pas important et irréversible vers la nécessaire réconciliation entre Ivoiriens.
Seriez-vous prêt, demain, à rempiler comme Premier ministre ?
Le président élu aura la responsa- bilité de former un nouveau gou- vernement. Pour ma part, je consi- dère que ma mission sera achevée dans le cadre de l’accord de Oua- gadougou. Je ne rempilerai pas !
In le Parisien du 9-11-2010 / NB: Le titre est de la Rédaction
Wed, 10 Nov 2010 01:27:00 +0100
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