À quand les sanctions contre Paul Koffi Koffi et Hamed Bakayoko ?

«Effectivement, au niveau de ces hommes, il y avait de vrais militaires. C’est cela le drame qu’il faut indiquer. À savoir qu’il y a des infiltrations et des implications. Les assaillants ont pratiquement désarmé les éléments des forces de défense et de sécurité qui gardaient la centrale, dans la nuit de dimanche à lundi. Ce sont des choses qui sont inacceptables dans le système militaire. Conséquence, le commandant d’escadron de Yopougon, responsable de la sécurité de la centrale sera relevé de ses fonctions parce qu’il y a eu manquement. Le chef de l’Etat a trouvé cela inadmissible. Nous insistons auprès de nos hommes. Chaque fois qu’il y aura défaillance, nous prendrons les mesures qui conviennent ». Ces propos sont ceux du ministre de la défense, Paul Koffi Koffi. Il les a tenus, lundi, au journal de 20 h de la télévision nationale, au moment où il rendait compte des attaques survenues la veille à Abidjan et à Bonoua. Ainsi donc, toute honte bue, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, de la bouche de son ministre, a jeté son dévolu sur le pauvre commandant d’escadron de Yopougon. Parce que, selon notre cher ministre, « le chef de l’Etat a trouvé cela inadmissible ». Mais, lui, ministre de la défense, que pense-t-il de la situation ? De quels moyens disposait le commandant d’escadron pour accomplir efficacement sa mission ? Les éléments qui ont été désarmés à Azito sont-ils des gendarmes ou des Frci analphabètes envoyés sur les lieux par d’autres personnes ? Surtout quand on sait l’état de désorganisation avancé dans lequel se trouve aujourd’hui notre système de défense. Paul Koffi Koffi ne dit rien de tout ça. Et puis, est-ce sérieux de sanctionner un subalterne alors que tous les autres responsables, à commencer par le ministre, lui-même, ne sont pas inquiétés ? On n’en est à se demander comment fonctionne Ouattara et son mode d’évaluation de ses collaborateurs. En effet, voilà un chef d’Etat, qui veut se donner des dehors de rigueur, qui ne sanctionne que les exécutants pendant qu’il cajole les premiers responsables. Sinon, comment comprendre, qu’après plus d’une dizaine d’attaques sur l’ensemble du territoire national, plus meurtrières les unes que les autres, le ministre de la défense continue de plastronner à la télé, entrain de répéter les mêmes histoires qu’il sert aux Ivoiriens depuis sa nomination. Dans un pays sérieux, tous les ministres en charge des questions sécuritaires auraient démissionné depuis longtemps. Ou, tout simplement remerciés par leur patron. Mais sous Ouattara, les ministres se donnent en spectacle, à chaque gaffe, et ce sont les pauvres fonctionnaires qui payent pour leur incompétence. Il n’y a pas longtemps, Ouattara nous avait annoncé, le plus solennellement du monde, avoir mis fin aux fonctions
du directeur des affaires administratives et financières (DAAF) du ministère de l’enseignement supérieur pour malversations. Mais depuis, le ministre Cissé Bacongo dont le DAAF est censé exécuter les instructions, participe, sans la moindre gêne, à toutes les séances du conseil des ministres. Une, bien curieuse, conception de la responsabilité, qui fera certainement date dans l’histoire de la gouvernance dans le monde. Mais que voulez-vous ? Ainsi va un pays qui sera émergent à l’horizon 2020.

Guillaume T. Gbato in Notre Voie
gtgbato@yahoo

Fri, 19 Oct 2012 10:28:00 +0200

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