
Déjà en octobre dernier, lorsqu’ils ont été mis aux arrêts, le commandant de brigade d’Adjamé, l’adjudant Gnandou, avait orienté son interrogatoire sur les supposés liens des gendarmes avec l’ex-patron du Geb. Ce, en présence du lieutenant-colonel Konan Konan Stanislas, commandant de la première légion mobile et du commandant Tangba Koffi de la compagnie Abidjan sud. Depuis le 30 avril dernier, date à laquelle ils ont été mis aux arrêts, suite à des rumeurs de coups d’Etat ventilées par l’actuel régime, les 21 gendarmes continuent de faire l’objet d’un véritable harcèlement de la part de leur hiérarchie sur le lieu de refuge de leur ex-patron qui, en réalité, n’a qu’une dizaine de collaborateurs parmi les détenus. Les autres appartenant à d’autres unités (musique, brigade mobile…).
Le juge d’instruction opte pour la liberté provisoire
Peut-on accorder une liberté provisoire à des gendarmes accusés ouvertement de vouloir déstabiliser le régime Ouattara? C’est cette question qui discrédite la démarche de la hiérarchie de la gendarmerie qui tient à maintenir au cachot les 21 gendarmes. Déférés à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan contre la volonté du commandant Gervais Kouassi et le procureur Ange militaire qui voulaient les voir séjourner au camp commando de Koumassi, selon une source proche du dossier, le juge d’instruction Alexis Gozé a pris sur lui la décision d’accorder la liberté aux détenus. Parallèlement à la poursuite de l’enquête. A cet effet, une première vague de cinq gendarmes ont «rompu les rangs» des 21 depuis mercredi. Et d’autres, toujours selon notre source, suivront dans les prochains jours. Mis aux arrêts pour atteinte à la sûreté de l’Etat, détention illégale d’armes de guerre, violation de consignes et trouble à l’ordre, suite à des tirs dans la caserne de gendarmerie d’Agban dans la nuit du 14 au 15 octobre 2011, le juge avait noté «la nullité de la citation directe» des 21 et les avait mis en liberté. «C’est une ordonnance de renvoi. Nous sommes passés par la citation directe qui n’était pas le chemin idéal. Dans la mesure où en matière de crime, l’instruction est obligatoire.
Donc, on n’a pas respecté le formalisme juridique. Nous allons reprendre le dossier. Il sera conduit devant un juge d’instruction. Le magistrat instructeur va faire son enquête et il va prendre une ordonnance pour renvoyer ceux qui sont en liberté aujourd’hui devant le tribunal militaire.», avait déclaré le substitut du procureur militaire, le capitaine Dosso Lossény. La mise en liberté provisoire des gendarmes accusés pour des faits aussi graves qui leur sont repprochés, par le juge d’instruction, démontre que le dossier n’est pas aussi accablant comme le présente la hiérarchie de la gendarmerie qui semble s’inscrire dans un processus d’épuration au sein de ce corps d’élite.
Benjamin Silué
Sun, 03 Jun 2012 13:25:00 +0200
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