Atteinte à la sûreté de l’Etat – La guerre des preuves fragilise la Côte d’Ivoire

Guerre des preuves

Qui dit la vérité dans cette affaire de coup d’Etat de Lida Kouassi déjoué par le régime Ouattara ? Trois jours après les explications du ministre de l’Intérieur, d’autres preuves contradictoires voient le jour. "Prétendus coup d’Etat déjoué, le document qui confond Hamed Bakayoko", écrit Notre Voie, "Hamed Bakayoko a menti aux Ivoiriens : Voici la preuve !", dit Le Nouveau Courrier et Aujourd’hui de conclure: "Voici les fausses preuves d’Hamed Bakayoko". Ces trois journaux ont publié le document sur la base duquel, selon eux, le ministre de l’Intérieur a dit que le FPI préparait un coup d’Etat contre le pouvoir d’Abidjan. En fait, il s’agit d’une esquisse de stratégie de communication rédigée par la personne présentée comme responsable de la communication de l’équipe des putschistes, Ousmane Sy Savané gérant du journal Le Temps, qui date de juin 2011. Cette stratégie de communication viserait à soigner l’image de Laurent Gbagbo après sa capture, afin de lui éviter la Cour pénale Internationale et consisterait à faire du lobbying auprès des pays cités comme soutiens du coup d’Etat. L’Intelligent d’Abidjan a fait également écho de ce document en indiquant: "Déstabilisation de la Côte d’Ivoire, le document confidentiel qui révèle tout". Mais cette preuve se présente comme un feu de paille en croire L’Inter qui écrit: "Deux semaines après son arrestation, le régime togolais enfonce Lida Kouassi. En effet, le gouvernement togolais affirme que "la perquisition effectuée à son domicile a permis la saisie de certains documents révélant l’existence d’activités subversives tendant à la déstabilisation du régime en place". Et dans Soir Info, l’avocat du RDR, Me Soungalo Coulibaly est formel: "Hamed Bakayoko ne peut pas sortir pour raconter n’importe quoi. Il a porté des accusations parce qu’il a des preuves solides". C’est pourquoi, pour Le Patriote, les auteurs de ce coup déjoué "sont sans pitié pour les Ivoiriens". Il a retracé le parcours militaire des hommes en armes impliqués dans le complot et qui auraient participé à plusieurs coups tordus en Côte d’Ivoire depuis Guéi. Le Nouveau Réveil, quant à lui, explique les conditions dans lesquelles a été réalisée l’audition filmée de Lida Kouassi. Il cite une source anonyme qui révèle qu’elle a eu lieu cinq jours après l’extradition de l’ex-ministre de Gbagbo au pays et qu’il n’ a pas été torturé pour l’obtention de ses aveux, car "à la DST, on ne torture pas on ne violente pas".

L’ouest toujours instable

Le feu couve toujours dans cette partie du pays. Dans Soir Info, le préfet de Guiglo dit qu’une rébellion se prépare à l’ouest et serait l’oeuvre de Bob Marley, le dirigeant de l’ex-Front de Libération du Grand Ouest (FLGO). Le jour Plus enfonce le clou et avance qu’après les attaques de Taï, les mercenaires libériens sont aperçus à Guessabo et Zoukougbeu. Ils pavanent dans les rues de ces deux localités le jour et la nuit tombée, ils disparaissent dans la forêt, raconte t-il. Mais pourront-ils faire long feu? Puisque, d’après Le Mandat, un commando apuuyé d’une dizaine de fins limiers va s’engager dans la région pour le nettoyage. Ils partent aujourd’hui pour une opération d’envergure. Dans le même temps, le Liberia veut extrader vers la Côte d’Ivoire quarante et un miliciens libériens soupçonnés d’être impliqués dans la crise ivoirienne, nous disent L’Inter et Nord-Sud Quotidien. Cependant, concernant la responsabilité des pro-Gbagbo dans lesdites attaques, Rinaldo Depagne, analyste en chef pour la Côte d’Ivoire à l’Ong américaine Internatiuonal Crisis Group, a décalré dans une interview à L’Inter "qu’il n’y a aucune preuve contre les pro-Gbagbo". Par ailleurs, hier, la Côte d’Ivoire a rendu hommage aux sept casques bleus Nigériens tués à l’ouest. A cette occasion, le président Ouattara a dit à l’endroit des défunts "grâce à vous, la Côte d’Ivoire a réussi à préserver la stabilité et à sauvegarder la paix et le retour à la normalité", nous rapporte Fraternité Matin.

Situation des pro-Gbagbo

"Le procureur à Boundiali depuis hier, 9 pro-Gbagbo entendus ce matin" informe Nord-Sud Quotidien. En effet, les minsitres Aké N’gbo, Désiiré Dallo, Alcie Djédé et d’autres cadres du FPI vont passer devant le juge dans le cadre d’un procès qui devait démarrer le 29 mai 2012 mais qui a été repoussé à la demande des avocats de la Défense. Quant à Blé Goudé, son avenir est davantage menacé. Le gouvernement libérien vient de lancer un mandat d’arrêt contre lui en raison des attaques qui ont eu lieu la semaine dernière dans l’ouest ivoirien indiquent L’Expression et L’Inter. Tandis que son intérimaire à la présidence du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP) est arrêté depuis le mercredi dernier par des hommes de Koné Zackaria qui le détiennent au Génie, nous dit Le Temps. On y lit également que l’ancien gouverneur de la BECEAO détenu au nord du pays a été déféré à la MACA. Quant à Lida, Kouassi, "détenu au secret, il est dans le coma", d’après Notre Voie.

CÉSAR DJEDJE MEL in linfodrome.com

Fri, 15 Jun 2012 18:54:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy