Bataille pour le second rond du procès de Gbagbo Le «Commando» des avocats en rang serré / Un collectif vigilant

ls ont répondu spontanément à l’appel du combat pour l’éclatement de la vérité. Ce sont les avocats réunis au sein du «Commando pour Gbagbo». A quelques semaines de la seconde audience à La Haye, ces hommes de Droit venus du monde entier fourbissent leurs armes. De même que la mobilisation des démocrates du monde entier pour la libération de Gbagbo va croissante, la détermination des avocats engagés bénévolement et spontanément aux côtés de Gbagbo dans son combat contre l’arbitraire ne faiblit pas. Eux, ce sont ces hommes de Droit qu’on a baptisés le «collectif» ou encore le «commando» des avocats pour Gbagbo. Depuis la détention de l’illustre prisonnier politique de Ouattara à Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire, ils sont actifs pour dénoncer «un procès politique» basé sur «un dossier d’accusation sans réel contenu juridique». Et donc vide. Aujourd’hui, ce collectif d’avocats, issus de la Côte d’ivoire, des pays africains, de la France et conduit par Me Emmanuel Altit, l’avocat principal, demande «la relaxe pure et simple de Laurent Gbagbo». A partir du moment où «les charges contenues dans le document de notifications des charges» déposé sur la table de la Cpi par l’ex-procureur compromis, luis Moreno Ocampo, n’est qu’une compilation de faux témoignages. Comme Me Altit l’a si brillamment démontré. Avant de rappeler que «la Cpi est incompétente pour juger Gbagbo» dans la mesure où «la Côte d’Ivoire n’a pas ratifié le traité de Rome».
Une mobilisation spontanée, pour une noble cause
La machine est tirée par Mes jacques Vergès (Avocat au barreau de Paris), Roland Dumas (Avocat au barreau de Paris), Gilbert Collard (Avocat au barreau de Paris), François Epoma (Avocat au barreau de Paris) et Abiba Touré (Avocat au barreau de Paris). Si les deux premiers étaient déjà engagés pour défendre la République lors de la crise postélectorale, toutes ces grandes figures du Droit en France se sont spontanément mobilisées dès l’arrestation du Président Laurent Gbagbo et des siens, juste après leur déportation au nord. une mobilisation spontanée, pour une noble cause. Ils ont rejoint le camp de la vérité à l’appel de Marie Antoinette Singleton, fille du président Gbagbo et de la Première Dame Simone, depuis les Etats unis. Elle s’est engagée à «constituer un collectif d’Avocats pour la défense de (son) père le Président Laurent Gbagbo et de sa mère la Première Dame Simone Gbagbo, ainsi que les autres membres de (sa) famille et les collaborateurs illégalement détenus par les (ex-) rebelles». S’indignant contre le fait que : «la détention de ses parents et de leurs proches est un calvaire de violences et d’humiliations », Marie Antoinette Singleton a «demandé à ces avocats d’étudier les conditions de la légalité au sens international de «l’arrestation» du Président Laurent Gbagbo et de la Première Dame Simone et aussi la légalité internationale de l’intervention de l’armée française qui a agi en dehors de cadre de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’Onu». l’avant-garde d’avocats français a été rejointe, pour la même cause, par le bataillon africain vivant ou non sur le continent. Il s’agit de Mes Josette Kadjis (Cameroun), Michel noulowé (Cameroun), Aref Mohamed Aref (Djibouti), Simplice Séri Zokou (Bruxelles) jean-Charles Tchikaya (Congo), Charles Tchougang (Cameroun) Ciré Clédor Ly (Sénégal), Thomas nuakoward- Brew (Ghana) et Elesy nuakoward- Brew (Ghana). Et bien sûr Me joseph Kokou Koffigoh (Togo). un collectif domicilié à Abidjan. Par ailleurs, le communiqué publié à cet effet en mai 2011 par Marie Antoinette Singleton indique que ledit collectif, basé en Côte d’Ivoire, «comptera en outre deux (2) avocats Sud-Africains, un (1) avocat Angolais et un (1) avocat Cap-Verdien». A cette équipe s’ajoutent une pléiade d’avocats ivoiriens, connus ou moins connus, indignés par le complot contre leur client. Dont Mes Dadjè Rodrigue, connu comme avocat de la Première
Dame Simone Gbagbo et qui a séjourné arbitrairement à la Maca en cette qualité sous un faux prétexte. Ainsi que Me jean Serges Gbougnon, membre du «commando» des avocats, qui a asséné récemment que : «d’un point de vue juridique… les charges ne sont pas fondées. C’est ce que nous avons défendu depuis le début et c’est ce que nous allons défendre. Nous allons démontrer que M. Laurent Gbagbo n’a jamais fait ce qu’on lui reproche, d’un point de vue factuel et d’un point de vue juridique ».
Un collectif vigilant
l’homme de Droit, qui se veut optimiste quant à la libération de laurent Gbagbo à l’issue de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges, avait fait cette déclaration peu avant le procès reporté du 18 juin 2012. Il n’en demeure pas moins que le commando qui va en rang serré sous la conduite de Me Altit, qui va bénéficier du soutien de l’avocat britannique, Me David Hooper, garde l’oeil ouvert. Le collectif des avocats chargés de défendre le président Gbagbo et les siens reste vigilant. Ils sont constamment sur leur garde, en dépit de la chute de Nicolas Sarkozy, maître d’œuvre de tout ce complot, et du départ à la retraite d’Ocampo. Maître joseph Kokou Koffigoh, ancien Premier ministre togolais, s’est, depuis Lomé le 03 juillet 2012, élevé contre les abus du pouvoir en place en Côte d’Ivoire en indiquant que : «Si le Gouvernement de Côte d’Ivoire parvenu au pouvoir par un…(complot) conduit par la France de Sarkozy, n’a rien d’autre à proposer aux Ivoiriens que la chasse à l’homme, qu’il laisse la paix aux parents du Président Laurent Gbagbo notamment à sa mère suffisamment éprouvée par tant de méchancetés. La concorde nationale, le retour à un régime démocratique apaisé en Côte d’Ivoire passe par la libération du Président Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques, la fin de l’exil pour de nombreux Ivoiriens refugiés dans les pays ouest-africains, le déblocage de leurs avoirs et de leurs biens, enfin par une justice équitable». Certes les avocats sont confortés dans leur démarche par les faiblesses, les incongruités, les lacunes et contrevérités contenus dans le «document de notification des charges» du magistrat argentin. D’autant plus qu’un juge de la Cpi, l’allemand Hans- Peter Kaul, a révélé, dans le quotidien allemand «Süddeutsche Zeitung», que “Luis Moreno- Ocampo a dirigé son bureau comme un grand propriétaire
terrien argentin” avant de confirmer que le magistrat argentin a constitué une «argumentation juridique insuffisante» et présenté de «faux témoins». Autant de bons points pour Me Altit et la défense de Laurent Gbagbo. Mais le serpent n’est pas encore mort. Un comploteur, même pris en flagrant délit de mensonges, ne change jamais sa façon de s’asseoir, tant qu’on peut trouve des «Ocampo» pour s’offrir leurs services. Heureusement que la nouvelle procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, faisant allusion au parti pris et aux graves dérapages de son prédécesseur qui a discrédité la Cpi de façon retentissante, a clairement indiqué qu’elle a une «approche différente » de celle de Ocampo. On attend de voir. Tout en prônant la vigilance. C’est pourquoi le commando pour la défense de Gbagbo travaille d’arrache pied, loin des déclarations tapageuses, pour éviter les pièges contenus dans les fausses accusations d’Ocampo. Et le 13 août 2012 sera un jour de vérité à la Haye. Car les démocrates mobilisés et la défense du Président de laurent Gbagbo sont décidés à «aller jusqu’au bout». Avec le «Commando des avocats pour Gbagbo».

K. Kouassi Maurice in Le Temps
koisymaurice@yahoo.fr

Wed, 11 Jul 2012 22:46:00 +0200

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