Caravane de sensibilisation à la paix et à la réconciliation – La grande mascarade du pouvoir !

La réconciliation nationale par les arts et la culture. Le régime Ouattara semble croire en cet enjeu. Mais sans les artistes pro-Gbagbo les plus engagés. Car ils seront absents à la caravane pour la paix et la réconciliation qui démarre aujourd’hui à San Pedro.La présidence de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) présidée par Charles Konan Banny et le ministère de la Culture et de la Francophonie emmené par Maurice Kouakou Bandaman ont annoncé, jeudi, à Abidjan, une caravane dite de la paix et de la réconciliation nationale, près de deux ans après la guerre post-présidentielle de novembre 2010 qui a opposé pro-Laurent Gbagbo et pro-Alassane Ouattara – appuyés par la France et l’Onu – couronnée par l’installation de l’ex-directeur général adjoint du Fmi. Selon eux, près de 200 artistes, avec à leur tête, Alpha Blondy, A’Salfo, Tiken Jah Facoly et Meiway, prendront part à cette tournée de sensibilisation à travers 6 principales villes de Côte d’Ivoire. A commencer par San Pedro, ce samedi 20 octobre 2012, dans le sud-ouest du pays.

Les Galliets, Paul Madi’s, Gadji Céli, Aîcha Koné, John Kyffy…

Devant cette tentative de passage en force du régime d’Abidjan, des Ivoiriens s’interrogent.
Avec qui se réconcilie-t-on sur le territoire ivoirien à l’analyse – rien qu’à jeter un coup d’œil sur la liste des têtes d’affiche constitué et de la suite qui appartiennent tous au seul camp Ouattara et quel est le bienfondé de cette opération financée à hauteur de 1 milliard 300 millions, selon nos sources, par l’argent du contribuable ivoirien par ces temps de sécheresse de milliards promis lors de la présidentielle par Alassane Ouattara. Peut-on vraiment prétendre réconcilier les Ivoiriens par le truchement des arts et de la culture en Côte d’Ivoire, socle de développement de tout peuple, alors que des artistes ou groupes pro-Gbagbo tels que Les Galliets, Paul Mady’s Gadji Céli, Espoir 2000, Gédéon, Savan Allah, John Kiffy, Aïcha Koné, Serges Kassy, pour ne citer que ces poids lourds sur l’échiquier national, se trouvent contraints à l’exil depuis le renversement de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011 ? Aux yeux du pouvoir ils sont des pestiférés. Ils sont tous censurés dans les médias d’Etat. Alors, seul le retour au bercail, depuis jeudi, de Yodé & Siro dont est discutable leur proximité directe ou indirecte avec Laurent Gbagbo – c’est le crime de lèse-majesté sous nos tropiques – dont on accuse ces fils et filles qui ont échappé aux tueurs d’Alassane Ouattara, après avoir vu ou appris tous leurs biens pillés ou saccagés. «J’ai lu, hier, l’interview accordé par nos jeunes frères à Axell Hilary. J’avoue que j’ai été choqué par leurs propos. Quand on leur demande ce qu’ils pensent de ceux qui ont refusé de rentrer et dit que chacun a sa merde, qu’on ne reste pas loin pour parler. Et que par conséquent, ils rentrent pour la réconciliation. C’est vraiment dommage. A mes jeunes frères, je voudrais dire que mieux vaut rester loin et parler que de rentrer et mourir», déplorait, hier, Serges Kassy sur Facebook, tout en jurant que cette caravane ne donnera aucun effet escompté par le pouvoir Ouattara. De plus, il ne suffit pas non plus de voir figurer sur les conducteurs le nom d’un artiste natif de l’ouest, bastion naturelle de Laurent Gbagbo, pour que l’on proclame que tous les acteurs représentatifs du paysage culturel ivoirien sont réunis pour désarmer les cœurs et les esprits des Ivoiriens qui vivent encore dans un climat de méfiance réciproque. Comme en Europe, du lendemain de la Seconde guerre mondiale. Non, la magie n’opérera pas tant que Banny acceptera que des bannis de la République restent en l’état. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation parce qu’on prétend à de quelconques aides extérieur en donnant l’image d’un pays qui respire à pleins poumons, alors qu’Abobo, commune dite martyr par les nouveaux hommes forts d’Abidjan, berceau d’une certaine révolution de février 2011, se voit payée en monnaie de singe et donne les signes d’un Etat sans foi ni loi aux antipodes d’une terre promise. Un pays où tuer autrui ne relève plus de la sublimation étatique de violence, où le rêve est emprisonné, où le seul moyen de survivre est de s’en remettre à son Dieu ou fétiche ne peut vraiment faire danser ni chanter devant des publics libres de tout mouvement.

Ils craignent pour leur vie après avoir tout perdu

Le calvaire des pro-Gbagbo continue. Partout, on donne l’impression que les dix ans de pouvoir de Laurent Gbagbo est la genèse de toutes les calamités naturelles et autres malheurs de la Côte d’Ivoire. Vous avez dit caravane nationale de sensibilisation à la paix et à la réconciliation par la culture et les arts ? C’est possible. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, travaillons à l’essentiel. Charles
Konan Banny sait très bien que Tiken Jah, A’Salfo, Alpha Blondy et bien d’autres qui ont été envoyés en mission auprès des artistes exilés en vue de négocier leur retour, ont échoué. Parce que les conditions de leur sécurité ne seront pas garanties. Ils craignent pour leur vie, après avoir tout perdu. Et que doit-on, surtout, attendre d’eux quand leur leader, Laurent Gbagbo, ses proches et ses camarades résistants se trouvent encore en prison et en exil, respectivement à la Haye (Pays-Bas), en Côte d’Ivoire et à travers le monde. Et si l’on commençait par le commencement. Simple question à un Charles Konan Banny dans le bourbier Ouattara.

Schadé Adédé in Notre Voie

Mon, 22 Oct 2012 20:00:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy