Côte d’Ivoire: Pourquoi les jours de Soro sont comptés

Le nouveau député de Ferkessédougou n’est plus serein depuis que le débat sur des poursuites de la Cour pénale internationale (Cpi) à l’endroit de certains meneurs civils et militaires de la rébellion et sur la désignation du nouveau locataire de la Primature est ouvert. Guillaume Soro, selon une confidence de l’un de ses proches, a dû se retirer dans la capitale politique (Yamoussoukro), la semaine dernière pour un repos et un temps de réflexion, «loin des visites encombrantes et inopportunes». Manquant ainsi de présider un conseil de gouvernement hebdomadaire.

L’actuel Premier ministre sait qu’il est désormais sur la sellette face à l’intransigeance du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) de voir la promesse de Ouattara de lui octroyer la Primature se tenir et le doute sur la possibilité d’être élu au perchoir par ses pairs députés. Selon une indiscrétion, Alassane Ouattara a évoqué la question de la Primature avec Guillaume Soro qui lui a ouvertement donné son avis. Le patron des Forces nouvelles ne veut pas abandonner le poste qu’il occupe depuis 2007, à l’issue de l’accord politique de Ouagadougou. Il veut continuer «de mener aux côtés de Ouattara les grandes réformes en cours dans le pays, notamment la constitution d’une nouvelle armée, d’autant plus que c’est lui qui connaît ses hommes», confie une personnalité pro-Soro. Mais Guillaume Soro se rend bien compte que son mentor au profit de qui il a pris partie contre le président Laurent Gbagbo n’est plus «chaud» pour le reconduire à ce poste. Le camp Soro sait également que le leader du Rdr multiplie ses prospections pour trouver une personnalité du Pdci ou supposée proche dudit parti, avec qui il aurait des atomes crochus pour le nommer à la tête de son gouvernement.

A côté de cette nouvelle qui perturbe le patron des Forces nouvelles qui fait face à une adversité au sein du Rdr, il y a l’éventualité de ne pas se voir porter à la présidence de l’Assemblée nationale. Pour le camp Ouattara, notamment les anti-Soro, le «petit gros» pourrait se contenter de son poste de député obtenu avec le parrainage du Rdr. Mais chez la majorité des partisans de l’actuel Premier ministre, cette volonté tacite d’Alassane Ouattara de débarquer Guillaume Soro de la Primature, et les doutes sur son élection au perchoir par ses pairs députés, notamment issus des rangs du Rdr, présagent d’un lâchage pour faciliter un éventuel transfèrement à la CPI.

Gilles Naismon in Le Nouveau Courrier

Tue, 07 Feb 2012 03:11:00 +0100

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