CPI: MAUSOLÉES DU MALI ET VIES HUMAINES EN CÔTE D’IVOIRE, QUE CHOISIR?

La Procureure de cette cour, Fatou Bensouda, menace ouvertement les rebelles qui occupent le Nord du Mali de les traduire devant la CPI pour crime contre l’humanité. Elle considère ces destructions comme des crimes auxquels il faut immédiatement mettre fin. Ses menaces semblent avoir portées car apparemment ces destructions ont aussitôt cessé. Ce qui permet ainsi à la CPI de préserver ces lieux considérés saints.
Voilà donc des constructions que protège l’organe juridique de la Haye. Et pourtant, elle s’est royalement tue sur les nombreuses destructions des œuvres d’art de la ville d’Abidjan par les rebelles et mercenaires du couple Ouattara-Sarkozy à l’issue de la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire de Gbagbo . Pourquoi ce silence si discriminatoire? On comprend aisément que cette cour est un instrument partisan au service des impérialistes occidentaux. Pourquoi cette destruction des œuvres d’art en Côte d’Ivoire est-elle passée inaperçue à la CPI? Aurait-elle voulu, comme ces analphabètes destructeurs de ces œuvres le claironnaient, découvrir sous celles-ci les ossements des prétendus sacrifices humains effectués par Gbagbo, pour se maintenir indéfiniment au pouvoir? Et pourtant, aucune trace d’ossement humain n’a été trouvée sous ces édifices. On peut voir là le parti pris flagrant de cet instrument de justice international. Certes, on peut avancer que ces œuvres édifiées sous Gbagbo n’avaient pas plus de dix ans d’âge et ne dataient donc pas du 15ème ou 16ème siècle mais ces œuvres d’art embellissaient la ville d’Abidjan. De plus, ne faut-il pas des dizaines d’années pour obtenir des siècles?
Plus grave est ce silence de la CPI devant les tueries actuelles qui se perpétuent en Côte d’Ivoire. Pourquoi cette indifférence devant les massacres des autochtones Wè à l’Ouest de ce pays par ces nouveaux colons venus du Burkina Faso de Blaise Compaoré. Faut-il attendre un deuxième génocide Wè ou la revanche de ceux-ci par un autre génocide, mais cette fois-ci contre les burkinabè? Faut-il attendre une guerre des Wè pour récupérer leurs terres indûment arrachées par les hommes du Burkina Faso pour que la Procureure puisse se faire entendre? Il est urgent que la Procureure de la CPI s’intéresse sérieusement à ces exactions dont sont victimes les ivoiriens depuis l’éclatement de la rébellion du couple Ouattara-Soro, et plus particulièrement les peuples de l’Ouest de la Côte d’Ivoire:
-occupation forcée des terres des populations autochtones Wè par les nouveaux arrivants toujours plus nombreux;
-occupation des forêts classées;
-occupation des forêts sacrées;
-tueries des populations pour les chasser en masse et occuper leurs plantations et leurs forêts.
Sous la menace des armes, les populations locales sont privées de tous leurs biens, les femmes impunément violées, de nombreux jeunes torturés car accusés d’être des miliciens de Gbagbo. Ces arrivées de colons burkinabè se font avec la complicité du gouvernement de Compaoré et l’appui logistique des soldats de l’ONUCI et de certains FRCI.
La pression armée exercée par les dozos et autres miliciens burkinabè entraîne logiquement l’exil forcé des autochtones vers le pays voisin du Libéria. C‘est pourquoi, on ne trouve dans les campements et villages que des populations du pays qui se dit des hommes intègres.
Ces faits qui se déroulent à l’Ouest sont d’une extrême gravité; et pourtant le gouvernement actuel, les ONG de défense des droits de l‘homme et la CPI restent encore muets sur ces innombrables exactions.
Ces tueries, ces viols, ces occupations illicites de forêts, de plantations préparent sûrement dans l’esprit des populations autochtones de l’Ouest ivoirien des représailles et une conflagration plus meurtrière que celle subie par les Wè actuellement. C’est pourquoi la CPI devrait accorder, une attention plus grande à ces destructions de vies humaines opérées par les burkinabè à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, qu’à la destruction des mausolées effectuée par la coalition des mouvements rebelles au Mali. La CPI qui s’échine à menacer les destructeurs de bâtiments fussent-ils du 15ème, laissent des criminels se pavaner dans des capitales de pays dits démocratiques et défenseurs des droits humains, pour emprisonner injustement, hâtivement, et sur injonction des puissances occidentales, des innocents.
La vie des ivoiriens est-elle moins importante que les sépultures de Gao, Tombouctou…?
Il ne faut pas attendre un «Kosovo ivoirien» pour chercher d’autres Milosevics. C’est maintenant qu’il faut les chercher à Para, TaÏ, Sacré, Bangolo, …et dans tous les autres villages et villes de l’Ouest ivoirien. C’est maintenant, sinon le silence actuel de la CPI rend cette cour complice et coupable de ces nombreux crimes qui se perpétuent dans cette région de la Côte d’Ivoire.
Vivement que l’indignation de la nouvelle Procureure de la CPI puisse porter sur les exactions et les crimes des nouveaux colons burkinabè de Côte d’Ivoire afin que cessent les tueries. Entre les mausolées et les vies humaines la CPI n’a, à ce jour, pas fait le bon choix. C’est vraiment dommage pour cette cour.

NANWOULET G. Simone

Mon, 09 Jul 2012 03:32:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy