De passage à Abidjan Ocampo s’embrouille et s’embourbe

A l’initiative de la Coalition ivoirienne pour la CPI (CI-CPI), le procureur Luis Moreno Ocampo à accepté de donner une conférence de presse le samedi 1er juin à l’Hôtel Tiama au Plateau. Et de l’avis de l’ensemble de ses interlocuteurs, le procureur de la CPI a démontré sa partialité dans le dossier ivoirien
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Louis Moreno Ocampo, en visite à Abidjan, a animé une conférence de presse samedi dernier à l’hôtel Tiama, au Plateau. Qu’en retenir ? Rien de constructif, sinon des déclarations qui confirme la collusion avec le régime Ouattara. Florilèges : «Laurent Gbagbo est innocent, il bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’au verdict du juge… Nous sommes convaincus que les plus graves crimes commis pendant la crise post-électorale sont du ressort de Laurent Gbagbo», «Nos enquêtes ne tiennent pas compte de la quantité des personnes tuées, elles tiennent compte de la responsabilité de l’autorité», «Nous savons que des crimes ont été commis à Duékoué et à Yopougon, et nous croyons que ces crimes ont un responsable. Les juges ont ouvert une enquête sur ces crimes massifs». Ces propos tenus par Louis Moreno Ocampo trahissent aisément sa véritable partialité dans la crise ivoirienne d’autant plus que quand il s’agit d’un camp, notamment le camp du président Laurent Gbagbo, il monte sur ses grands chevaux et s’impose une véritable retenue lorsqu’il s’agit des crimes commis par le camp Ouattara. Un procureur qui, durant toute son intervention a été moins convainquant, lorsque la question de la poursuite des auteurs des massacres dans le camp Ouattara est évoquée. Ocampo a joué au chat et à la souris avec ses interlocuteurs, révélant sa collusion avec les nouveaux hommes forts d’Abidjan. «Je ne vais pas confondre la courtoisie à mon mandat», a-til déclaré, à la question de savoir si son courrier de félicitation à Guillaume Soro lorsque celui-ci a été élu président de l’Assemblée nationale ne jetais pas un voile de soupçons sur son travail dans le dossier ivoirien. Luis Moreno Ocampo démontre clairement que, connaissant les auteurs des massacres dans le camp Ouattara, il ne se hâtera pas de lancer un mandat d’arrêt contre ceux-ci à deux semaines de son départ de la Cour pénale internationale. Il se cache derrière une enquête qui a été imposée par les juges à la CPI. «De la responsabilité de l’autorité» qu’il a évoqué durant son intervention pour s’acharner sur le président Laurent Gbagbo jusqu’à sa capture par les forces coalisées, le procureur de la CPI s’est écarté de sa propre piste qui lui aurait permis de démontrer l’impartialité et la crédibilité de son institution. D’autant plus qu’Alassane Ouattara a signé un décret créant les Frci une semaine avant que celles-ci n’exécutent de milliers innocents à Duékoué et à Yopougon. Ce qui inclurait également sa responsabilité dans le massacre de ces innocents par son armée. Quand bien même que les auteurs actifs de ces crimes, à savoir Shérif Ousmane, Ben Laden et Losseni Fofana (Loss) formellement identifiés par les organisations internationales des droits de l’homme occupent des postes important dans l’entourage de Ouattara. «Si les charges sont confirmées, il (Gbagbo) va aller en procès dans le fond. Si les charges ne sont pas confirmées, il (Gbagbo) sera libéré», a déclaré Ocampo, rappelant que toute décision allant dans le sens des deux cas est du ressort des juges de la CPI. Qui prendront quelques semaines pour rendre le verdict.

Saint-Claver Oula in Le Nouveau Courrier

Mon, 04 Jun 2012 23:51:00 +0200

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