Démocratie interne contre pétaudière par Ferro Bally

Le Comité central est au FPI ce que le Bureau politique est au PDCI-RDA: le Parlement, donc l’instance, entre les congrès, qui prend les lois (décisions) qui sont opposables à tous les militants, à commencer par le président du parti. C’est pourquoi il faut s’étonner de cette couverture du quotidien Le Nouveau Réveil n°3700 de ce 3 juin 2014 qui tend à célébrer l’autocratie: «Affi signe, le Comité central dit non: Que vaut encore la parole du FPI?»
L’étonnement de ce quotidien pro-Bédié étonne. Car Pascal Affi N’Guessan n’est pas un souverain au-dessus du Comité central du FPI. Autant la reprise, le 22 mai, des discussions unilatérales avec le gouvernement sans l’autorisation préalable du Comité central qui, le 29 mars, les avait suspendues, a fait des vagues, autant le président du FPI, même s’il le désirait, ne peut venir imposer sa volonté au Comité central, pour la levée du mot d’ordre de boycott que cette instance a souverainement décidé le 20 mars. D’où les conciliabules, les concertations pour respecter le parallélisme des formes.

C’est l’exercice du jeu démocratique et la discipline du parti dont le PDCI-RDA n’est pas toujours familier. A preuve, alors que le 12è congrès du parti (3, 4 et 5 octobre 2013) a décidé que le parti soixantenaire aura un candidat en 2015 à la présidentielle, des francs tireurs et non des moindres, Pascal Abinan Kouakou (délégué départemental et président du conseil régional) et Louis Abonoua (député), ont créé des groupes de soutien à la candidature unique d’Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR, contre le probable choix de leur parti. Sans aucun risque d’être interpellés dans la pétaudière et avec, sans aucun doute, l’aval du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, qui semble se torcher des résolutions du congrès, l’instance suprême, de son parti.

Ferro Bally