Deux jours après l’expiration de l’ultimatum de Ouattara Les Frci n’ont pas bougé d’un centimètre

L’ultimatum que le régime ivoirien a fixé aux Frci pour rentrer encaserne a expiré le 30 juin à minuit. Et pourtant, ils n’ont pas bougé d’un iota.
Il est 13 heures 30 minutes quand notre équipe de reportage arrive au corridor de Yopougon Gesco à la sortie d’Abidjan ce dimanche 1er juillet. Les quelques gendarmes qui sont à cet endroit sont submergés par un nombre impressionnant de Frci. Et pourtant ils étaient censés ne plus être à cet endroit depuis 24 heures. C’est-àdire depuis le samedi 30 juin délai de rigueur fixé par le gouvernement pour entrer en caserne. A 14 heures, nous pointons à la Selmer. Le constat est le même, les Frci continuent d’occuper par force l’espace Liberté appartenant au FPI. Leur barrage fait de vieux pneus est toujours bien en place. 14 heures 10 minutes, nous voici à la BAE de Toit rouge. Là non plus la situation n’a pas évolué. Les frci continuent d’occuper de force ce camp appartenant aux policiers qu’ils ont remplacés depuis la guerre postélectorale. Et ils continuent d’ériger leur barrage au vu et au su de tous. Nous mettons ensuite le cap sur Cocody Angré 7ème tranche. A 14 heures, 30 minutes, nous sommes devant la résidence de Laurent Otro, ex-PCA de la SIR. La présence d’une bouilloire à l’entrée de cette résidence nous donne une idée claire des occupants. Et comme si cela ne suffisait pas, deux Frci en sortent aussitôt avec leurs fusils en bandoulière. Non loin de là la résidence du mi-nistre Atsé Benjamin est toujours elle aussi occupée par le combattants de l’ex-rébellion devenue Frci. Idem pour la résidence du ministre Kablan Appiah dans le même périmètre. 15 heures 10 minutes, notre équipe fait le même constat de la présence des Frci au corridor de Port- Bouet à la sortie d’Abidjan route de Bassam. Tout comme au corridor de Yopougon Gesco, les Frci sont même plus nombreux que les gendarmes qui sont dans ce corridor. Non loin de là, le grand maquis dénommé Escale des princes appartenant au président de l’équipe de football Efym est toujours occupé par les même Frci. La situation est encore plus grave à l’intérieur du pays. A Guiglo, l’immeuble de M. Gilbert Bonahin, directeur de campagne résident de Gbagbo, est devenu la propriété du chef des Frci Moses. Il occupe le haut de l’immeuble et il encaisse le loyer des magasins au bas de l’immeuble. Toujours à Guiglo, la résidence du ministre Hubert Oulaye est occupée par les Frci. A Duékoué l’hôtel Monhessia du ministre Paul Gui Dibo est occupé par les frci. Les mêmes frci occupent également la résidence du député Dégnahou. A Gagnoa, le camp de la CRS est toujours occupé par les Frci. De même la résidence de Laurent Otro est également occupée. Et pourtant, dans un communiqué datant du 22 mai 2012 et lu sur les antennes de la télévision nationale par le capitaine Allah Kouakou, porte- parole du ministère de la défense, l’Etat intimait l’ordre aux Frci de libérer tous les endroits qu’ils occupent illégalement. Le communiqué était libellé comme suit : Malgré les instructions du chef de l’Etat, en date du 19 décembre 2011 relative à la discipline militaire et ses appels à la normalisation de la vie sociale, il est donné de constater que des sites publics ou privés continuent d’être illégalement occupés par des militaires. Cette situation compromet la reprise des activités économiques et le redéploiement effectif de l’administration publique. La présente circulaire vous invite à prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’au plus tard le 30 juin 2012, tous les sites privés ou publics occupés par des militaires soient libérés. Il s’adit notamment des sites de gendarmerie et de police, des bureaux de l’administration publique, des écoles et des centres de formation, des centres de formation sanitaire, des bureaux d’entreprises privées, des usines et des plantations, des hôtels, des résidences publiques ou privées etc… Le non respect du délai sus-indiqué entrainera pour les contrevenants et leurs chefs leur expulsion de force desdits lieux, des sanctions disciplinaires et le cas échéant, des poursuites judiciaires. Je vous engage à veiller à la stricte application des présentes instructions. Ce communiqué s’adressait particulièrement au commandant supérieur de la gendarmerie et au directeur général des Eaux et Forêts. Comme on le voit donc, malgré l’ultimatum d’Alassane Ouattara et de son gouvernement leur intimant l’ordre de libérer les lieux privés ou publics, les Frci sont toujours en place. Et la sérénité qu’ils affichent autorise à penser qu’ils ne sentent même pas concernés par le communiqué du ministère de la défense.

Boga Sivori in Notre Voie
bogasivo@yahoo.fr

Tue, 03 Jul 2012 01:53:00 +0200

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