Devant les journalistes, Gnénéma craque et avoue : «L’embargo sur les médicaments est une violation des Droits de l’Homme»

La vérité finit toujours par rattraper le mensonge, a-t-on coutume de dire. Il croyait si bien le faire. Un an après, il vient de se rendre compte de la faute commise qui est d’ailleurs mortelle. Face à l’Histoire, il faudra un jour assumer en rendant compte aux Ivoiriens. Et Coulibaly Gnénéma, ministre ivoirien des Droits de l’Homme et des libertés publiques regrette certainement d’avoir cautionné en son temps que de telles mesures aux fins politiciennes soient prises à l’encontre de la population. la soif au pouvoir et celle de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir aidant. En effet, le jeudi 19 juillet 2012, devant des journalistes et répondant à une des préoccupations soulevées par cette corporation, le ministre de Ouattara dira ceci : «L’embargo est une violation des Droits de l’Homme», révèle-t-il en substance en réponse à la question de savoir si l’embargo imposé sur les médicaments en Côte d’Ivoire n’en était pas une violation aux droits humains. l’on se rappelle qu’au plus fort de la crise ivoirienne, Alassane Ouattara et son équipe, reclus à l’hôtel du Golf, ont manipulé la communauté internationale qui a imposé un embargo sur les médicaments en direction de la Côte d’Ivoire. Tout simplement parce que Laurent Gbagbo était aux affaires. Et il fallait donc «tuer les Ivoiriens» en leur privant de médicaments. Coulibaly
Mamadou Gnénéma, juriste de formation, vient de crever l’abcès. Même s’il s’est voulu mesuré dans sa sortie. «L’embargo est une violation des droits humains. Mais ce sont des questions philosophiques », a-t-il dit, fuyant à tout de moins le débat qui portait sur l’information et la sensibilisation des professionnels des médias sur les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits de l’Homme. Pouvait-il agir autrement ? Assurément pas. Vu que le cadre et le contexte s’imposent à lui. Il fallait convaincre les journalistes de l’importance du respect des droits humains dans un Etat de droit. Or, en la matière, le régime Ouattara crie à qui veut l’entendre qu’il œuvre pour cette vertu cardinale. Qui, pourtant est émaillé des agissements qui plombent l’atteinte de cet idéal. la saga des forces armées et les Dozos du régime d’Abidjan doublée du rattrapage, de corruption et de la traque des partisans ou supposés proches de l’ancien régime en disent long sur le non-respect des droits humains en Côte d’Ivoire. «Les faits ne changent pas ni avant, ni pendant, ni après une crise. Ils sont têtus et il n’y a pas donc un journaliste de crise et un autre d’après crise», nous a-t-on enseigné au cours de cette séance de rencontre du jeudi 19 à vendredi 20 juillet 2012. En clair, en imposant un embargo sur les médicaments au plus fort de la crise il y a eu violation plus flagrante du droit à la vie. Un droit sacré et reconnu par la loi fondamentale ivoirienne. «la vie est sacrée». Mais le régime Ouattara n’en avait cure. Il a violé ce droit en privant les Ivoiriens de se soigner. Aujourd’hui, face à l’Histoire, Coulibaly Gnénéma avoue qu’il y a eu bel et bien une violation aux droits humains. Ce qui n’a pas laissé indifférent le chef de la division des droits de l’Homme de l’Onuci. Eugène Nindorera demande au pouvoir un comportement allant dans le sens du respect des droits humains. Aussi, a-t-il déploré que les médias publics soient aux mains d’une seule force politique. Ce sont là des indicateurs qui mettent à nu la dictature du régime Ouattara.

Toussaint N’Gotta in Le Temps

Tue, 24 Jul 2012 01:37:00 +0200

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