Elections municipales et régionales couplées : Que vaut Ouattara sans l’Onu et Sarkozy ?

Le grand barnum électoral, le dernier du genre sous l’ère Ouattara, a grosso modo rendu son verdict. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’échec est doublement cuisant pour Alassane Ouattara. Primo, les Ivoiriens ont boudé les urnes, synonyme d’un rejet de sa politique sangsue. Deuxio, le parti qu’il continue de diriger contre les dispositions pertinentes de la Constitution, le Rdr, a subi une déculottée face à son frère ennemi le Pdci-Rda. Sur les dix (10) communes d’Abidjan, sept (7) serait déjà tombées dans l’escarcelle du Vieux parti. Même à l’intérieur du pays, la situation n’est guère reluisante pour l’ami de Sarkozy et de l’Onu. Face à cette bérézina, on ne peut s’empêcher de se poser la question de savoir ce que pèse Alassane Ouattara, sans la machine onusienne et sans ce qui reste des soutiens de son parrain de 20 ans, Nicolas Sarkozy. Questionnement d’autant plus légitime que la crise post-électorale qui l’a opposé à Laurent Gbagbo a donné lieu à toutes sortes d’abus. Convaincu que leur poulain a remporté la présidentielle de novembre 2010, ils ont décrété un embargo sur les médicaments, interdit les ports ivoiriens aux navires de l’Union européenne, avant de saboter les établissements bancaires. N’ayant pas eu les résultats escomptés, ils sont intervenus militairement en Côte d’Ivoire pour «déposer» Gbagbo.

La déportation de ce dernier à la Haye a été la cerise sur le gâteau. Les voies pacifiques de règlement de la crise ont été bottées en touche. Le monde entier a été saoulé d’un refrain : «Monsieur Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite». Dans les urnes, s’entend. Les urnes qui continuent de parler. Bruyamment. Pour dire qu’Alassane Ouattara ne pèse rien devant Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Politiquement. Les foules qu’il drainait, se recrutait essentiellement au sein des communautés ouest-africaines. Qui voyait en Ouattara, une planche de salut. Celui qui pourrait leur permettre d’avoir le sésame : la nationalité ivoirienne. Ceux-là, à la vérité, n’avaient pas la qualité d’électeur. Avec la naturalisation de masse qui a lieu en ce moment, peut-être qu’aux prochaines joutes, ils constitueront un excellent bétail électoral. Mais, lors de la présidentielle passée, ils n’étaient que des ombres qui créaient un effet optique de la popularité d’Alassane Ouattara. Or, en politique, il faut dissocier l’ombre de la réalité.

La vérité des urnes n’était pas du tout en faveur du candidat du Rdr. Mais adoubé par la machine onusienne, manipulée par l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara a obtenu au forceps le fauteuil présidentiel. Au moyen de tanks. Au prix de plusieurs vies humaines. Or, la sagesse africaine enseigne que quelle que soit la longueur du «pipi», la dernière goutte finit toujours par tomber entre les jambes du «pisseur». Le mensonge qu’on a distillé dans le monde, le mensonge des urnes bien sûr, a fini par être rattrapé par la vérité implacable : Ouattara est minoritaire en Côte d’Ivoire. Sans Ban Ki-moon qui continue lui servir de béquille, sans la realpolitik de la France, «un pays n’a pas d’ami, mais des intérêts à sauvegarder», Alassane Ouattara ne vaut pas un clou. Ses partisans conscients de cet état de fait se sont abonnés à la violence. L’arme des faibles. Au propre, comme figuré.

Tché Bi Tché, in LG Info
tbt552@yahoo.fr

Wed, 24 Apr 2013 01:29:00 +0200

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