EN VÉRITÉ – SUSPICION LÉGITIME

La suspicion légitime est une demande de dessaisissement d’une Chambre judiciaire lorsqu’une des parties fait valoir que les magistrats qui la composent ,pris collectivement, font ou risquent de faire preuve d’inimitié, ou d’animosité à son égard .Voici ce que dit le droit.
Les pro-Gbagbo n’ont-ils pas de sérieuses raisons de suspecter légitimement l’Onu et ses experts d’inimité et d’animosité à leur égard quand ils produisent un rapport sur la Côte d’Ivoire ! C‘est connu, c’est bien l’Onu qui a installé Ouattara sur le trône ivoirien. C’est elle qui a poussé , par coup de semonce, Laurent Gbagbo à la faute en allant aux élections en Octobre 2010 avec des rebelles en armes dans un pays divisé. C’est elle qui s’est invité de manière scandaleuse dans le processus électoral en proclamant son vainqueur en lieu et place de l’Institution d’Etat la seule, compétente en la matière. C’est elle qui a organisé transporté de ville en ville les hommes de troupe de la rébellion ivoirienne et fait la guerre pour installer Ouattara après d’intenses bombardements. Enfin c’est elle qui a livré par traitrise tous les prisonniers politiques éparpillés dans le Nord du pays. Comme on le voit, l’Onu n’est donc pas neutre dans la crise ivoirienne. Elle en est un acteur majeur. Quand elle produit un rapport sur la Cote d’ivoire, avant même de le parcourir, il souffre déjà de ce péché originel.
En fait ce rapport de renseignements généraux , très loin d’un rapport d’experts vise à criminaliser Gbagbo, ses Pro.et le Ghana qui refuse de livrer à la torture les exilés politiques ivoiriens réfugiés sur son territoire. Les allusions, empreintes d’hypocrisie, de violation d’embargo sur la livraison d’armes via le Burkina Faso, de trafics de diamant et de cacao, sont évoquées pour tenter d’équilibrer le rapport. Sans plus .Parce que cela fait plus de dix ans qu’existent ce trafic et ces constantes violations d’embargo .Les faits sont bien connus de l’Onu. Des soldats des forces françaises agissant, disaient-ils, sous mandat onusien ont été jugés pour leur participation aux casses des agences de la BCEAO.
Autre élément de suspicion. En 2004, l’Onu ,encore elle, avait sollicité une enquête sur l’origine de la rébellion de Guillaume Soro et l’implication du Burkina Faso dans la déstabilisation de la côte d’Ivoire. Les conclusions existent. Elles n’ont jamais été rendues publiques. Comment donc cet autre rapport, destiné au conseil de sécurité des Nations unies peut il connaitre une fuite aussi médiatisée. Il y a fort à parier que cette fuite ait été délibérément organisée par les experts eux mêmes. Dans quel but ? Surement pour ébranler suffisamment une opinion internationale frileuse sur les questions de terrorisme ,évoquées pour les besoins de la cause ,en vue de mettre la pression sur les membres du conseil de sécurité pour faire fléchir enfin le Ghana.
Pour finir, pourquoi les experts, dans leur méthodologie de travail n’ont-ils pas retenu d’interroger les mis en cause même s’ils sont par avance condamnés à mort ? Ce énième rapport sur la Côte d’ivoire, la pauvre, nous engage manifestement dans une procédure ou le juge d’instruction, le procureur et le magistrat du siège sont tous lourdement frappés de suspicion légitime.
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Aristide Silué

Mon, 22 Oct 2012 19:00:00 +0200

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