«J’AI PAYÉ 20 MILLIONS de FCFA, on dit c’est Laurent Gbagbo qui est derrière ; on a validé ma candidature, on dit c’est Gbagbo qui est derrière, mais pendant 90 mn, qui a parlé à la télévision ? Est- ce que Gbagbo était derrière ? Adama Dahico n’a pas eu de bâches ni de chaises pour faire cam- pagne, tout simplement parce qu’il roulait pour la Côte d’Ivoire. Si je roulais pour Laurent Gbagbo, j’au- rais eu des milliards de FCFA pour parcourir toute la Côte d’Ivoire, mais sans moyens, j’ai envoyé des politiciens à la retraite ». C’est propos ont été tenus par le candi- dat Dahico, qui a obtenu 0,13% des suffrages exprimés par les Ivoi- riens lors du scrutin du 31 oc- tobre 2010. Face au candidat de LMP et en présence des DDC de Bingerville et Cocody, mais sur- tout des militants de La Majorité Présidentielle, Adama Dahico a in- vité l’ensemble des Ivoiriens à vo- ter Laurent Gbagbo, le 28 no- vembre. Mme Angèle Gnonsoa, présidente intérimaire du PIT, a ré- itéré la volonté de son parti de dé- fendre les valeurs de Gauche, aux côtés du « camarade » Laurent Gbagbo. «Nous connaissons l’adversaire de notre camarade, nous l’avons vu de 1989 à 1993, mais les problèmes que connaissent la Côte d’Ivoire aujourd’hui viennent de Alassane Ouattara. La violence a commencé avec lui par le coup d’Etat du 24 décembre 1999, qui a été couronné par la rébellion, dont toutes les populations ont souf- fert, particulièrement celles du Nord, du Centre et de l’Ouest. Il nous est difficile de donner la magistrature suprême à celui qui est liée à cette guerre », a objecté Mme Gnonsoa, rejoint dans cette volonté par Mme Jacqueline Lohouès Oble, la seule femme candidate à la présidentiel- le ivoirienne d’octobre 2010. Cet- te rencontre a également permis à certains militants du PDCI qui ont rejoint La Majorité Présidentielle, de lancer un appel au sursaut national en votant pour Laurent Gbagbo. «Houphouët n’a jamais dit d’arrêter Laurent Gbagbo, en février 1992. Ce- lui qui a pris cette décision, c’est Alassane Dramane Ouattara (…)
Dieu nous a présenté le démon, c’est à nous de choisir, parce que quand Bédié est tombé en 99, les premières personnes à rire, c’étaient les militants du RDR et quand Bédié est parti, il ne croyait plus qu’il re- viendrait en Côte d’Ivoire, jusqu’à ce que Gbagbo arrive et lui dise de ren- trer dans son pays», a déclaré Gau- zé Blé Isidore, président du mouve- ment des nationalistes du PDCI.
GBAGBO FAIT DES RÉVÉLATIONS SUR LE DÉBAT TÉLÉVISÉ
« Mon adversaire ne veut pas qu’on parle des coups d’Etat et de la guer- re, or nous avons démontré que la Côte d’Ivoire est un pays solide (…) Nous étions à un taux de croissan- ce démographique de -2,3%, au- jourd’hui nous sommes à +4%. Nous pouvons faire encore mieux, mais le seul problème que nous avons, c’est la paix. Si la paix conti- nue d’être troublée, ce pays n’évo- luera pas (…) Or justement, le problème de ces onze années, c’est l’instabilité politique. D’abord le coup d’Etat de 99, le coup d’Etat manqué de septembre 2000, de janvier 2001 et de septembre 2002 qui s’est transformée en rébellion (…) Le principal objectif de l’élec- tion du 28 novembre, c’est de sor- tir de la série de coups d’Etat et de la rébellion (…) Demain (aujour- d’hui, ndlr), nous allons nous re- trouver à la télévision, nous allons discuter et voilà comment je vais poser le problème. Je vais dire, « c’est toi qui a fait le coup d’Etat. Si ce n’est pas lui, il faut qu’il explique que ce n’est pas lui, parce qu’on ne peut pas sortir de cette élection sans avoir fait la lumière sur les onze ans de crise que nous avons connus», a indiqué Laurent Gbagbo qui estime qu’il est impossible et inimagi- nable, que la Côte d’Ivoire «perde
son âme et qu’elle se renie».
Avec l’Intelligent d’Abidjan / Par Olivier Dion