Grand désordre en pays Dida

Par la présente, je voudrais renouveler mes salutations les plus respectueuses au président de notre Conseil régional du Lôh-Djiboua, à mon frère Tiékoura Zakpa Roland Komenan. Lors de mon dernier passage à Divo, j’avais échangé, au téléphone, avec son directeur de cabinet, mais nous étions en fin d’année et le président du CR ne pouvait pas se rendre disponible pour me recevoir. Après les fêtes de fin d’année, il s’est rendu dans notre nouvelle sous-préfecture de Gagoré où j’aurais pu le rencontrer, mais je ne pouvais plus retourner en Côte d’Ivoire d’où je venais de partir quelques jours plus tôt. Pourquoi je salue Zakpa Komenan en tout premier lieu ? Je le salue, d’abord et avant tout, parce que je m’apprête à parler de la région dont préside aux destinées ; et où règne un grand ‘‘désordre sociologique, linguistique et culturel’’. En le saluant donc, je lui apporte, en réalité, mon soutien fraternel parce que je sais que sa tâche n’est certainement pas facile.
Depuis le déclenchement de la guerre dans notre pays, en septembre 2002, il n’est presque plus possible de dire la vérité sans déclencher la colère des fanatiques de tous bords. La ‘‘politique-guerrière’’ qui infecte tout le pays depuis vingt ans bientôt (consultez, chaque matin les titres de vos quotidiens nationaux et vous comprendrez qu’actuellement, votre ‘‘joie de la guerre’’) semble occulter tous les autres problèmes des populations. Ainsi, s’exprimer, aujourd’hui, dans le pays, sans proclamer son appartenance politique revient à se situer en dehors de la belle mode ivoirienne du moment. Mais qui vous a dit que la politique politicienne est utile à la vie des peuples ?
Arrêtez de faire injure aux Ivoiriens : les Gens du Sud sont très accueillants, les Gens du Nord sont très hospitaliers.
La toute première vérité que le monde entier doit savoir sur la Côte d’Ivoire, c’est que ce pays n’est pas xénophobe. Pas du tout. Vous le savez très bien, mais vous dites le contraire parce que cela vous permet, juste, d’avoir à boire et à manger. C’est tout. Seuls, vous, les trafiquants pouvez le dire et tenter de le faire avaler à d’autres trafiquants de même nature que vous.
En Côte d’Ivoire, en effet, les gens du Sud sont très accueillants, et tout le monde le sait. Ils ont mis d’immenses terres arables à la disposition de millions de frères de la Cedeao. Et moi, personnellement, j’ai également accueilli, dans mon village natal, des frères Ivoiriens et des ressortissants de la Cedeao qui sont devenus, aujourd’hui, membres de ma famille. Ainsi, mes neveux et nièces sont, si l’on considère la patrilinéarité, Sénégalais, Agni, Sénoufo, Maliens, Burkinabé, Baoulé, Béninois, etc… Qui dit mieux ? Alors, qui, vous les ‘‘sorciers de la génération maudite’’ que le bon Dieu s’apprête peut-être à condamner parce qu’il vous aura suffisamment avertis de vos méfaits, qui appelez-vous xénophobes ? C’est une injure pleine d’ingratitude que je n’accepterai jamais. Et vous-mêmes, combien d’étrangers comptez-vous dans vos propres villages ou vos pays d’origine ? Hein ?… Quand le mensonge vous arrange, vous faites malicieusement croire à vos enfants déjà étourdis par le mal qu’il est la vérité. Quand la vérité vous dérange, vous sonnez toutes les cloches du monde pour dire qu’elle est mensonge. C’est ainsi que vous êtes et nous savons désormais votre mode de fonctionnement truffé de niaiserie.
Les gens du Nord sont très hospitaliers et personne ne dirait le contraire. Voici un exemple : un gamin, originaire de Gogohouri (un village du Sud) doit commencer son premier cycle, disons, sa classe de 6ème. On l’affecte dans un collège de Tiémé, dans le Denguélé (à l’extrême Nord du pays comme c’était le cas avant). Le môme prend sa petite valise, quitte ses parents analphabètes qui n’ont jamais franchi les limites de la région de Zikisso et de Lakota. Il frappe à la première porte du faubourg où il doit commencer ses classes. Et l’enfant dit : ‘‘Mamie, je voudrais rester chez-toi pour suivre mes cours au collège de la ville…’’ Sans commentaire aucun, la femme djoula lui ouvre la porte de sa maison. Elle ne pose aucune question à l’enfant sur ses origines, pas sur sa religion, ne lui demande même pas de pratiquer la religion musulmane. Et la femme djoula nous apprend que c’est cela la vraie tolérance et le vrai esprit pacifique. Et elle est vraiment belle ma dulcinée du Wourodougou, du Zanzan, du Denguelé et du doux pays du pôrô. Mais elle est surtout ‘‘belle de son cœur généreux’’. C’est pourquoi, au gamin de Gogohouri, elle ne demande ‘‘rien de rien de rien’’ comme j’aime à le dire. Mais, fait plus fantastique, durant tout le séjour que le petit garçon passe à Tiémé, la femme djoula n’exige jamais que ses parents, à lui, se présentent à elle. Et l’enfant termine son cycle scolaire, et plus tard, il devient un grand homme dans le pays. Alors, chers trafiquants ! Cet exemple n’est-il pas merveilleux ? En aurait-il un de plus édifiant ? Qui dit mieux ?
Or, voilà ce que vous avez stupidement détruit dans le pays de nos pères pour le seul plaisir de vos ventres et de leur rondeur. Et je me demande si vous trouvez le sommeil après avoir avalé toutes ces viandes huileuses et succulentes, et ingurgité vos vins raffinés. Mais l’embonpoint des membres d’une société ne signifie rien quant à la qualité de celle-ci. Si la destruction du tissu sociologique ivoirien est bien de votre fait et de votre faute, et cela reste vrai, pourquoi dites-vous, alors, que nous, Ivoiriens, nous sommes xénophobes ? Qui que vous soyez, personne ne vous empêche de prospérer en Côte d’Ivoire, mais arrêtez de prospérer dans le mensonge et par l’arnaque de l’opinion internationale. En ce me concerne, personnellement, j’ai été parmi les premiers à chanter avec Télié Gogo, dans son hommage à la femme djoula : ‘‘djoula n’hon ayo, Lago palé mon gnou. Ô, ô djoula n’hon ayoka’’. Où étiez-vous donc quand nous le chantions pour ne l’avoir pas entendu, vous, les trafiquants roublards, égoïstes et inutilement haineux ?… Plus triste pour vous, vous trafiquez, même les mœurs. Or la première coutume de la Côte d’Ivoire s’appelle : la paix. Vos mères vous l’ont pourtant dit et enseigné.
Ce n’était pas une guerre Chrétiens/Musulmans, et ça ne pourra jamais l’être parce que nous y veillons.
En votre qualité de menteurs professionnels, vous avez tenté de raconter sur les ondes corrompus de vos médias tout aussi corrompus qu’en Côte d’Ivoire, la guerre (était ou) est une guerre entre Chrétiens et Musulmans. Ah bon ! Nous savons très bien qu’à partir de ce thème de prédilection qui est le vôtre, ailleurs, d’autres bigots d’Africains déboussolés et désœuvrés répondent facilement à vos appels séculaires au meurtre du peuple africain, en se découpant joyeusement à la machette, eux-mêmes. Selon le plan d’extermination établi par vous, les trafiquants, Peter Botha enseigne que pour éliminer les Africains, point n’est besoin de chercher longtemps : ‘‘donnez-leur des armes, ils se tuent les uns les autres’’. Voici ce que certains Africains n’ont toujours pas compris. Alors lorsque, dans un pays africain, ils entendent parler d’une guerre montée de toute pièce entre des supposés Chrétiens et des prétendus Musulmans, ils se frottent les mains, à l’idée d’aller mettre leurs propres frères au supplice. Mais je répète, comme vous le savez d’ailleurs, qu’en Côte d’Ivoire, il ne s’agit pas d’une guerre Chrétiens/Musulmans ou d’une guerre Nord/Sud… Et, de toute façon, je n’ai jamais été pour la guerre comme c’est le cas de la grande majorité des Ivoiriens.

Comme tous les autres Ivoiriens, le peuple dida reste un peuple de partage

C’est bien pour cette raison qu’en pays dida, nous voulons vivre ensemble, dans la paix et dans l’harmonie. Mais, il se trouve, chez-nous, en pays dida, et je vous le signale gentiment, des hommes qui ne respectent rien, même pas une seule lettre de notre tradition africaine. Ainsi, sur les terres où ils sont accueillis, ils sèment rapidement un ‘‘désordre-sociologique’’ pour ainsi dire, en baptisant immédiatement celles-ci de nouveaux noms absolument fantaisistes. N’importe quoi ! Et, de cette façon, ils créent une vraie disharmonie, forcément étrange, dans le paysage patrimonial du pays dida. Qu’est-ce à dire ? En effet, il n’y a pas meilleur façon de disloquer intentionnellement une région que d’y créer des ‘‘zones identitaires hermétiques bien repérables’’ qui ne sont, en réalité, que ‘‘des espaces discriminatoires et des zones d’exclusion’’. Vous comprenez ? Je n’aurais donc pas souhaité que dans notre région, après chaque village dida, l’on tombe sur un espace dont l’appellation fait immédiatement penser à une ‘‘communauté particulière’’. Or, c’est malheureusement le cas, actuellement. Aujourd’hui, en pays dida, puisque certains frères n’acceptent jamais de se mêler aux autres, de ‘‘vivre ensemble avec les autres’’, n’importe quel adolescent mal élevé et effronté se lève, érige une pancarte aux portes du ‘‘campement’’ où il vit avec ses parents. Et il y affiche un nom. Ainsi, après le village de Nébo à Abouyli (partie divolaise du pays dida), par exemple, tu tomberais sur un ‘‘espace complètement fermé, donc forcément replié sur lui-même’’ avec un nom martien comme Yaobonikouassikplikro, Tanokpongbokrakro, Dindinkro, Pinpinkro, Vinvinkro, Djiminikonankouakounanancoukro, Krokrokpôdekrokro, etc…
Cela vous fait sourire ? Mais ce n’est pas tout. On a également des Diarrassoubabadougou, Konédougoubatchégbèdougou, Nabatinguétokobakrodougou.
Bon Dieu ! Dans quel pays avons-nous atterri ? Ici, un morveux fait facilement la loi devant un vieillard de quatre-vingt-dix ans.

Le peuple doit se montrer solidaire face à son destin national

Suivez-moi attentivement et vous me comprendrez mieux car je ne parle pas que du seul pays dida ; mais de toutes les régions de Côte d’Ivoire. Et voici un autre exemple : Tu es un berger nigérien. Tu arrives à Odienné, Korhogo ou à Tiébissou, à la recherche de pâturage pour ton bétail. Les Odiennekan, les Sénoufo ou les Baoulé te cèdent gentiment des terres pour faire paitre ton troupeau. Et, du jour au lendemain, sans même demander leur avis, ni celui de la chefferie villageoise ni celui du président du Conseil régional ou du gouverneur, tu décides, tout de go, que dans le worodougou, dans la région du pôrô ou dans le pays baoulé, il y a désormais un village qui s’appellent Agadem, Sabonkafi, Ayorou, etc… S’il arrivait aux Odiennekan, aux Sénoufo ou aux Baoulé de te faire remarquer que ces appellations ne rentrent pas dans l’esprit de la langue du pays et qu’il faut les changer, tu les traiterais de xénophobes ? Tu oublierais, du coup, que tu nourris ton bétail grâce à leur générosité, et tu les traiterais violemment de xénophobes, au seul motif qu’ils te demandent de modérer tes caprices ? Voilà comment vous avez délibérément choisi de vivre dans le mensonge et la haine de l’autre. Si tu es berger nigérien, norvégien ou tchadien et que tu te comportes ainsi en pays wê, malinké, gouro, lobi ou attié, par exemple, c’est une façon de prouver à tes hôtes que tu ne cultives aucun sentiment respectueux à leur endroit. Tu me comprends ? Et vous autres qui êtes toujours prêt à défendre l’indéfendable, et même les actes criminels ! Afin de tenter de banaliser cette alerte que je donne actuellement, je sais déjà que vos grands intellectuels me citeront l’exemple de la Nouvelle-Orléans, par exemple, qui a été fondée par des Français, aux Etats-Unis. Mais les Français n’ont-ils pas également fondé Grand-Bassam, Bingerville et Port-Bouët ? Dans ces différents cas, il est question d’une vraie histoire des peuples qui n’est en rien comparable à ce que vous imaginez. Savez-vous ce qui s’est déjà passé dans notre pays avec ce type de comportements irrévérencieux ? L’autre jour, des malfrats ont hissé un drapeau étranger dans le ciel de Kong. Ne l’avez-vous pas vu ? Et de qui tenaient-ils leur autorité sinon d’eux-mêmes ?… Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où l’on ne sait même pas de quelle manière il conviendrait d’engager la recherche de la paix perdue et celle de la réconciliation, je pense que face à la reconstruction de son unité nationale, le peuple doit apprendre à se fixer les mêmes objectifs. Et, ici, il s’agit de la promotion de la cohésion sociale dans nos campagnes et de nos régions.

Ce que le président Ouattara, Soro et Banny devraient faire :

Le président Ouattara devrait ne pas prendre ce problème à la légère. Car, même si nous en rions un peu maintenant, c’est tout le tissu social du pays pays dida qui risquerait d’en pâtir, à la longue. Mais je viens de dire qu’il n’y a pas que le pays dida qui est concerné. Il n’y a, en effet, aucun intérêt, en parcourant une région, de se dire, à chaque fois : ‘‘Nous sommes arrivés dans un village baoulé ; nous sommes dans un village malinké, nous sommes dans un village yoruba ; là, nous sommes arrivés dans un village dida ; prochainement ce sera un village sénégalais ; après ce sera un village mauritanien, etc…’’ Dans une même région ? Vous ne voyez pas que, de cette manière remplie de folklore, ces noms ‘‘se pointent, eux-mêmes, du doigt’’, les uns les autres ?
Certains parmi nos frères qui vivent du butin de leur guerre et qui souhaitent qu’elle soit toujours institutionnalisée dans le pays ont décidé de comprendre toujours les choses de travers. Ainsi, toute vérité, même apolitique comme celle que je suis en train d’exprimer, devient un casus belli pour eux. Mais, sachez que je suis précis : je ne demande le départ de personne du pays dida. Moi-même, je vis déjà à l’étranger et je ne me vois pas en train de soutenir un tel projet. Je voudrais seulement demander au président Ouattara, à messieurs Soro, Duncan et Banny de faire en sorte que tous les noms des villages de Côte d’Ivoire présentent une vraie ‘‘harmonie sociologique, linguistique et culturelle’’. Je l’ai même déjà suggéré au gouverneur de notre région (l’un des premiers concernés dans cette affaire et) qui m’a fait l’honneur de m’accorder une audience l’année dernière. Je pense que tout nouveau village qui s’implante en pays krou, agni ou djimini, par exemple, doit s’inscrire dans la ligne culturelle du terroir en forgeant son nom à partir de la langue locale de la région. Quel que soit son fondateur, tout village érigé en pays koyaka, lobi, gouro, tagbana, par exemple, appartient au patrimoine koyaka, lobi, gouro ou tagbana. Partant de cette idée, j’ai donné au gouverneur l’exemple d’un ‘‘campement’’ qui, chez-nous à Zikisso, s’appelle Faitaikro. Je lui ai suggéré que le nom Faitai-ko, Faitai-blé ou Faitai-lilié serait mieux indiqué pour désigner ce ‘‘campement’’ ou ce village : Faitai (du nom du fondateur de ce campement, ce qui est normal) et le suffixe ko, blé ou lilié qui indique que l’on est bien en pays dida. Car, ce ‘‘village’’, même s’il est fondé par un non-dida (et il n’y aucun problème à cela), reste bel et bien un village dida, un patrimoine du pays dida… De cette façon, toutes les parties seraient satisfaites. D’un côté, les Faitai-nwan (nom des habitants de Faitai-ko), les Faitai-boa (nom des habitants de Faitai-blé) ou les Faitaililié (nom des habitants de Faitai-lilié) seraient heureux de savoir que le nom de leur patriarche n’aura pas été ignoré dans l’appellation de leur village. De l’autre, le peuple-hôte, les Dida, en l’occurrence, seront fiers de constater que le nom de leur nouveau village obéit parfaitement à l’esprit de leur ‘‘patrimoine linguistique’’ et culturel. Oui ou non ? Ne vous taisez pas, chers frères Ivoiriens, répondez clairement à la question.
Votre village ne s’appelle plus Moussadougou, mais Moussa-dou.
A ce sujet, je viens de vous exprimer ma réponse. Mais je l’avais déjà exprimée à nos épouses malinké du Djidji à Zikisso. En effet, j’étais à Douseba, ce jour-là, pour parrainer l’investiture du chef central de la région, le chef Loblegnon (Lôh-mblé-gnon ou le tombeur d’éléphants). Et au cours du repas que je partageais avec elles, je lançais à nos épouses, dans la bonne humeur : ‘‘Votre village ne s’appelle plus Moussadougou, mais Moussa-dou…’’ Nos femmes qui comprennent et s’expriment parfaitement en dida applaudirent vivement parce qu’elles avaient immédiatement saisi le sens profond de mon propos ; sans que j’aie eu à en dire davantage. Elles aussi avaient clairement donné leur réponse, leur approbation parce qu’elles savent très bien qu’en dida, Moussa-dou veut dire : le village de Moussa, du nom du tout premier patriarche-fondateur de ce village… Et les habitants de Moussa-dou à Djidji s’appellent les : moussadou-nwan…
Voilà ce que je me permets de proposer pour tout nouveau village qui se créera désormais en Côte d’Ivoire. Mais la toute première autorité qui ne devra pas minimiser cette question relative à la cohésion sociale, à notre patrimoine linguistique et culturel, à l’harmonisation des noms de nos villages et de nos villes, c’est le président de la république. Ce sont également ses collaborateurs actuels dont messieurs Soro, Duncan et Banny.
A ce niveau, que le désordre ne s’installe dans aucune région du pays, même pas chez les wê.
Paix et Amour fraternel chez le peuple africain de Côte d’Ivoire.

Une contribution de TEBI Joachim ABLE
Théoricien de la Palabre africaine.
E-mail: palabre.africaine@yahoo.fr

Sat, 10 May 2014 21:26:00 +0200

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