HOMMAGE D’UNE MÈRE À SON FILS : HYMNE DE GADO À GBAGBO

Nous venons de passer un après-midi avec Maman Gado comme nous avons coutume de le faire. Après une bonne partie de l’Awalé, son jeu préféré et, sa somme quotidienne, elle s’était mise à fredonner quelques cantiques, chapelet à la main.
Drapée dans un très beau pagne et parée de très beaux bijoux traditionnels, sa superbe abondante chevelure grisonnante bien nattée que laissait entrevoir un foulard coquettement noué, nous avions pris le risque de la taquiner un peu, question de meubler son temps.
‘’Maman pourquoi tu t’es faite toute belle aujourd’hui comme tu l’es ?’’. La réponse ne s’est pas fait attendre : ‘’Parce que le jour de notre retour chez nous est proche !’’ Surpris par la vivacité et la spontanéité de la réponse, comme des gamins pris à défaut de leur malice, nous avions décidé de lâcher le sujet pour passer à autre chose.
Nous lui avions partant, présenté, publiée au recto du journal ‘’Le Temps’’, une photo de sa progéniture, le Président de la République, Laurent Gbagbo. Et voici que Dame Gado, forte de ses 87 ans se dresse, prend le journal en main et, dans la pure tradition des odes bété se met à le ‘’saluer’’, d’une voix fermement décidée et chaude.
En réalité, à la question de la sœur cadette du Président Laurent Gbagbo, Jeannette Djakoué, ‘’Qui est-ce ?’’.
Comme une bande sonore déroulante, nous rappelant à divers moments, le célèbre chansonnier bété Dibero, et avec un lyrisme de plus en plus rythmé et accentué, à vous couper le souffle, Maman Gado s’est mise à ‘’saluer’’ son fils :
[Cependant, n’étant pas linguiste, nous voudrions nous excuser pour la non transcription phonétique du texte et, surtout l’approximative ‘’traduction’’ de cet hymne à son fils, ne maîtrisant pas suffisamment nous-même, cette langue pure venue du terroir bété. Mais ne dit-on pas aussi que traduire c’est trahir un peu.]
Avec votre indulgence bien comprise, voici donc pour votre plaisir, notre ‘’ à-peu-près’’ :

Gbagbo Gbi …
Toi qui sais le poids des mots, la force de la lignée , l’appel du patronyme, et la charge du nom,
Je te salue!
– Gbi, fauve féroce,
Toi, digne successeur de ton grand père Gbagbo Gbi, farouche opposant à la pénétration coloniale, tombé au champ d’Honneur, les armes à la main ;
Je te salue.

Sèplou Gbêlèto…
Imprenable citadelle assiégée,
Toi protecteur du peuple, Toi, Régénérateur de pays,
Toi, porteur du génie national, Toi, qui ne transige pas avec les imposteurs,
-Toi dont le courage et l’ardeur dans le combat entrainent les autres,
Je te salue

Blèdjé Djéhouli yohouli
Bastion inviolable de la probité, de l’équité et de la justice,
– Toi, socle de la rigueur et de la droiture,
– Toi, siège de la franchise et de la loyauté,
Toi, félin qui défie temps, espace et émotions,
Toi, valeureux combattant qui fais fi de la douleur et de la souffrance à toute épreuve
Je te salue.

Djêwan wan wan wan Non houn
Farouche et intrépide guerrier à la démarche cadencée et rythmée qui ne recule jamais,
– Toi qui avance sans relâche, poitrine en avant sur le perfide ennemi obscur tapis dans les ténèbres
-Toi, Iroko indéracinable, à jamais debout,
– Toi, preux conquérant sans peur ni reproche, inapprivoisable et inapprivoisé,
– Toi, hardi Combattant indomptable, terreur des tyrans, violeurs de nos terres vierges, pilleurs avides de nos greniers
-Toi, ennemi juré de la traitrise, de l’infamie, de l’abjection, de l’avilissement, de l’aliénation…
Toi, pourfendeur des scélérats, des félons, des perfides
Je te salue.

Daelétromé assobollé mienou
Beau Sang à Combat,
– Toi, qu’on n’ose pas de peur de subir tes foudres, pointer du doigt
– Toi, qu’on montre parmi les preux, seulement, du bout de la langue
Je te salue.

Louto you na sinon non
Homme réputé de franchise intraitable, magnanime , altruiste
Toi, chevaleresque partisan dont la grandeur d’âme et la générosité résonnent au-delà de nos contrées,
Je te salue.

Gouéhé Gôgô Abakou Ayikou
– Woody, Arceau et voûte des luttes nationales pour la dignité,
– Toi , Vieux sentier qui, après l’avoir abjuré, infailliblement on y a recours de nouveau,

Je te salue.

Eeh wo èyi
– Toi Forteresse, impétueux, fougueux, belliqueux, véhément,
– Toi, Fier, digne, noble Bagnon embouche le cor victorieux du retour au pays !

Je t’attends.

Traduction et interprétation : Khalil Ali Keita

Source : Profil facebook de Khalil Ali Keita

Tue, 07 Feb 2012 19:11:00 +0100

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