Ils ont choisi l’Afrique et ont réussi

Paul Derreumaux, président d'honneur de Bank of Africa. Expatrié, il est encore en Afrique. © Capture écran France 24 / DR
"Si vous voulez une carrière, ne partez pas travailler en Afrique, restez au siège de votre institution ! En revanche, si vous avez une vision, un business qui vous passionne, partez !" C’est ainsi que parle Michel Kahn. Ex-DG de Bank of Africa au Burkina Faso et en Ouganda dans les années 2000, il a embarqué pour un aller simple dans l’inconnu, avec femme et enfants. Pour lui, l’aventure fut totale. D’un déménagement à un autre, il a accédé à des responsabilités qu’il n’aurait peut-être jamais eues en France. Il n’en garde, finalement, que de bons souvenirs. "Pour moi, c’était une époque bénie", indique-t-il alors qu’il est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise, Vital Finance & Patrimoine.

"Il faut aimer le continent et savoir s’adapter"

L’Afrique, beaucoup en parlent en bien après y avoir travaillé. Même si un tel choix de carrière implique, au moment du départ, son lot de tensions. Paul Derreumaux, économiste et président d’honneur du groupe Bank Of Africa, exerce et s’exprime aujourd’hui comme consultant indépendant. Il résume la situation d’un mot : "Dans tous les cas, il faut aimer ce continent car, pour avoir un résultat de qualité, il faut travailler très souvent plus qu’ailleurs…" Responsabilités, dépaysement, épanouissement, adrénaline. Voilà peut-être les grands enseignements de ceux qui racontent leur passage professionnel sur le continent africain. Pour Michel Kahn, le pari n’était pas sans risque. Cadre de banque en France, il n’avait pas d’attrait particulier pour l’Afrique au départ : "La réalité est parfois brutale. Tout est différent : les relations, les attitudes. Il faut vraiment établir un lien de confiance", explique-t-il. Tous ceux qui ont sauté le pas font le même constat : il faut savoir s’adapter pour réussir ! "J’ai eu la chance de créer des banques ex nihilo, parmi lesquelles la première Bank of Africa au Mali en 1982. Il fallait tout concevoir, imaginer, organiser, construire un groupe cohérent : c’était un grand challenge", détaille Paul Derreumaux, basé aujourd’hui à Bamako. Si une telle expérience est difficilement possible aujourd’hui, les secteurs de la microfinance, des assurances et des télécommunications, qui boostent la croissance africaine, permettent encore des challenges intéressants. Un fait à intégrer : les Européens expatriés sont aujourd’hui en concurrence féroce avec une diaspora africaine qui retourne en Afrique pour prendre des responsabilités.

"Surtout, soyez pragmatiques !" s’exclame Andrés Saunier, directeur financier au Congo, à la Société commune de logistique. L’entreprise pour laquelle il travaille emploie 140 salariés et assure le stockage et la logistique en aval de l’ensemble des ressources pétrolières du pays. Un rôle stratégique, donc, et un acteur-clé de l’accompagnement du développement en République du Congo. "L’Afrique est un continent en pleine croissance, qui offre d’excellentes opportunités professionnelles et de réelles perspectives", dit-il, avant d’ajouter : "Pour les jeunes, l’Afrique est trop souvent une terre de fantasmes, une terre dont l’image est construite sur une vision erronée, orientaliste, où la pudeur des anciennes colonies se mêle aux images à sensation martelées par les médias de pays en guerre, instables, en proie aux famines et aux maladies. L’Afrique fascine, et l’Afrique fait peur. Mais sortons des clichés !" L’expérience du terrain, c’est la garantie de découvrir un autre visage du continent.
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Fri, 09 May 2014 03:26:00 +0200

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