Interdiction de fumer dans les lieux publics : Une autre comédie de Ouattara

Il est désormais formellement interdit de fumer dans les lieux publics et dans les transports en commun, sous peine d’amende allant de 15 000 f cfa à 100 000 fcfa. Aux propriétaires des lieux, (bars, maquis…) il leur sera infligé des amendes allant de 50 000 à 200 000 f cfa. Ainsi en a décidé le conseil des ministres du mercredi 10 octobre 2012. Une très bonne nouvelle qui devrait être saluée par tous. Surtout que l’Etat ivoirien, selon Koné Bruno, porte-parole du gouvernement, dépense 26 milliards de fcfa (c’est à vérifier) pour la prise en charge des maladies liées à la consommation du tabac. Les statistiques relèvent que le taux de prévalence des maladies liées au tabac en Côte d’Ivoire est de 13% et que celles-ci sont responsables de près de 5000 décès dans notre pays. Ce triste tableau devrait pousser les Ivoiriens à applaudir la volonté de Ouattara de canaliser l’attitude des adeptes du tabac. Le hic, c’est que cette décision donne dans la précipitation et l’improvisation. En réalité, on installe la charrue avant les bœufs. «Des espaces fumeurs seront créés pour éviter de gêner les non-fumeurs», indique le porte-parole du gouvernement. Autrement dit, rien n’est fait pour que cette interdiction soit mise en application. La sagesse et le bon sens voudraient que les espaces fumeurs voient d’abord le jour avant toute décision. Simple question de logique. Mais bien au-delà. C’est un secret de polichinelle, la moitié de la population de notre pays est analphabète. Comment peut-on imaginer, juste un seul instant, qu’une telle mesure, sans aucune campagne de sensibilisation puisse porter ses fruits. Si ce n’est de donner l’occasion aux éléments des Frci (eux-mêmes analphabètes en majorité) de procéder à des arrestations tous azimuts et créer la chienlit. Comment expliquer et faire accepter aux chauffeurs de Gbaka d’Abobo, d’Adjamé, qu’ils ne devront plus fumer au volant de leurs véhicules. Comment réussir à mettre fin à l’usage de la cigarette dans les bars, restaurants et autres maquis. Voila toute la problématique. Une chose est de décider, une autre est de mettre en application la décision, sans tout autre forme de violence. Parce qu’elle serait acceptée et comprise de tous. Malheureusement, tout porte à croire que cette décision gouvernementale, qui suscite déjà des commentaires hostiles, risque de mourir de sa belle mort. Comme cela l’a été avec la loi «Anaky» interdisant le téléphone au volant. Ouattara, comme à ces habitudes fait du «tape à l’œil». Et s’y prend très mal. A cette allure, cette décision qui à l’origine est salutaire, en plus de ne pas être appliquée, va créer un effet boomerang, c’est-à-dire des problèmes à n’en point finir.

Paterne Ougueye Yves in LG INFOS

Fri, 12 Oct 2012 03:37:00 +0200

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