LA CRISE IVOIRIENNE

Contexte

Un pays aux ressources accaparées

L’histoire de la Côte d’Ivoire est, depuis l’époque moderne, celle de la domination impérialiste sur l’Afrique et en particulier celle de la Françafrique. Les grands trusts et banques français y sont bien implantés, une base militaire permanente y est établie (43ème BIMA), et la monnaie (Franc CFA) est contrôlée par la France. Dans un rapport de l’ONU, on peut lire les phrases suivantes, prudentes mais significatives :

"Les témoignages recueillis ont aussi permis de savoir que la loi de 1998 portant code rural et foncier serait liée à la position dominante que la France ou les intérêts français occupent en Côte d’Ivoire. Selon ces sources, les Français posséderaient 45 % de la terre et, curieusement, les sièges où se trouvent la Présidence de la République et l’Assemblée Nationale ivoirienne feraient l’objet d’un bail conclu avec des Français. Ces derniers contrôleraient les secteurs de l’eau et de l’électricité qui représentent une somme de 10 milliards de francs CFA par mois ".

Bolloré est notamment "maître" du port d’Abidjan (le premier d’Afrique de l’Ouest), du chemin de fer Burkina-Côte d’Ivoire, du caoutchouc et du tabac. Dominent aussi Colas, Vinci, et surtout Bouygues, qui n’est pas seulement n°1 du BTP mais aussi dans les concessions d’eau et d’électricité, et aujourd’hui dans le pétrole. Total détient le quart de la Société Ivoirienne de Raffinage et 160 stations-services. France Télécom est l’actionnaire majoritaire de Côte d’Ivoire Télécom et détient 85 % de la Société Ivoirienne des Mobiles depuis la privatisation. On peut citer également la doyenne des entreprises françaises (Groupe Compagnie Française de l’Afrique de l’Ouest – CFAO) et celles de l’ex chef du patronat français, Ernest-Antoine Seillères, à travers Technip et Bivac. Les grandes banques et sociétés d’assurance y sont aussi très présentes : la Société Générale, BNP-Paribas, AXA…

De plus, un accord néocolonial existe entre la Côte d’Ivoire et la France depuis 1961, qui se résume simplement : la Côte d’Ivoire privilégie la France pour l’accès aux ressources et le commerce, et en retour celle-ci assure une "coopération militaire" en cas de trouble dans le pays.[1]

Les premières richesses de la Côte d’Ivoire sont actuellement le cacao et le café (1er et 7eme producteur mondial). En 2003 la Côté d’Ivoire a en effet produit 38,5 % du PIB et 45 % de la masse monétaire des huit pays de la sous-région Union Économique et Monétaire de l’Ouest Africain (UEMOA) de la Communauté Financière Africaine. Les Etats-Unis commencent tout juste à pénétrer ce marché monopolistique, via les compagnies Cargill et ADM. Mais un rapport relève les découvertes récentes qui attisent encore bien plus l’appétit des multinationales :

"Il serait notamment question de découvertes de puits de pétrole dont la réserve serait proche de celle du Koweït et qu’ainsi, la Côte d’Ivoire pourrait devenir le deuxième producteur africain de pétrole après le Nigeria. Au surplus il serait question, toujours selon ces témoignages, du pétrole "vert ", très prisé. A côté du pétrole, on aurait également découvert, selon des témoignages, du gaz entre San Pedro et Sassandra : la réserve en permettrait l’exploitation pendant un siècle. D’autres ressources existeraient aussi tels l’or, les diamants, outre des métaux rares actuellement utilisés dans la fabrication des satellites."[2]

Pendant que le pays est toujours plus écrasé par le capitalisme mondial (libéralisation des marchés, poids croissant de la dette, 4 plans d’ajustement structurel entre 1990 et 1994…), divers leaders politiques tentent de s’imposer.
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Mon, 19 May 2014 08:49:00 +0200

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