Le Dr Augustin Thiam ne peut pas abattre les caïmans
Certes les accidents enregistrés, ces temps-ci, sont à déplorer, et je salue la mémoire des disparus dont Monsieur Toké. Cependant, il n’est pas à exclure la responsabilité des victimes. En effet, à la différence des prédateurs, en général, qui traquent leur proie, les caïmans, crocodiles ou gavials attendent la leur et font preuve d’une patience déconcertante. Dans le cas qui nous intéresse, toutes les victimes enregistrées ont franchi, consciemment ou non, les grilles de sécurité pour se retrouver dans la réserve des animaux. Face à cette situation, le Docteur Augustin Thiam et sa famille ont arrêté une série de mesures qui n’ont, hélas, pas été fidèlement transcrites ou retranscrites par certains journaux.
Pour avoir été présent à la conférence de presse accordée par l’un des héritiers du Président Houphouët, je puis affirmer que le Docteur Augustin Thiam a expliqué que sa famille a opté, entre autres solutions provisoires, pour la réduction de la population des sauriens afin d’en maîtriser l’élevage, soit en en offrant à des ONG de protection d’animaux de cette espèce, soit en s’attachant les services des parcs zoologiques concernés. Par ailleurs, le Dr Augustin Thiam a implanté des panneaux d’interdiction le long des grilles de protection pour éviter toute approche par des visiteurs. Enfin, avec le préfet de région et le maire de la commune, il a rédigé un communiqué conjoint qui est diffusé à longueur de journées sur les ondes des radios locales, pour mener une campagne de sensibilisation tous azimuts. Ces actes prouvent, si besoin en est encore, que le Docteur Augustin THIAM n’a jamais manifesté d’intérêt à abattre les sauriens de Yamoussoukro qui constituent des entités incontournables de curiosité touristique chargées d’une forte symbolique traditionnelle. Mieux, le Dr Thiam, par ailleurs chef du canton Akouè, donc garant des traditions, est très respectueux des valeurs ancestrales qui prennent en compte ces animaux presque centenaires pour lesquels il fait accomplir les différents rituels périodiques. En somme, ces animaux qui font intimement partie de la vie à Yamoussoukro ne sauraient être abattus et le Dr Augustin Thiam et sa famille disent respecter la philosophie du Président Houphouët-Boigny, en évitant « de faire couler le sang des créatures de Dieu ». Pour ma part, des pistes peuvent être exploitées dans la gestion efficiente des caïmans de Yamoussoukro. En premier, à l’instar de « La Ferme des Crocodiles » dans la Drôme et du « Parc Alligator Bay » dans la Manche, en France, les lacs aux caïmans de Yamoussoukro jouxtant le Palais présidentiel pourraient être entièrement clôturés. Leur accès pourrait être subordonné au paiement d’un droit qui varierait en fonction des groupes de personnes, des tranches d’âge, de la catégorie socioprofessionnelle ou tout autre critère.
Ensuite, ces lacs pourraient être intégrés à un ensemble plus grand de sites touristiques qui comprendrait également la résidence du Président Houphouët-Boigny qui regorge de merveilles et qui pourrait être érigée en musée. Ce complexe, animé par des guides et des experts, pourrait véritablement contribuer à la relance des activités touristiques du pays, et singulièrement au rayonnement de la capitale politique et administrative.
YOUSSOUF TRAORÉ
Directeur de cabinet du gouverneur
du District Autonome de Yamoussoukro
yttraore@yahoo.fr
Mon, 15 Oct 2012 16:43:00 +0200
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