Les membres de la famille du journaliste, informés par le juge d`instruction Patrick Ramaël du résultat de ces expertises, ont confié à l`AFP leur déception, tout en réaffirmant leur confiance dans les recherches conduites depuis près de huit ans par le magistrat français.
"L`expertise ADN est négative. Le corps retrouvé n`est pas celui de Guy-André Kieffer", a déclaré à l`AFP Me Alexis Gublin, l`avocat de Bernard Kieffer, le frère du journaliste qui avait disparu le 16 avril 2004 sur un parking d`Abidjan.
"C`est une déception pour la famille parce que ça ne permettra pas de commencer le deuil mais ça ne remet en rien en cause l`enquête en cours", a-t-il estimé.
De nombreux éléments, notamment des témoignages, avaient laissé penser à l`entourage de Guy-André Kieffer que cette dépouille était bien celle du journaliste indépendant qui enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
Le squelette a été exhumé en présence du juge Ramaël près du village de Yaokro, entre les villes de Saïoua et d`Issia, à environ 360 km à l`ouest de la capitale économique ivoirienne.
Et des échantillons de cette dépouille avaient immédiatement été envoyés en France pour analyse.
Des doutes étaient cependant apparus quand certains villageois interrogés par l`AFP avaient affirmé que, dans leur souvenir, ce corps qui avait été enterré près d`un cours d`eau noirâtre enjambé par un pont, était celui d`un noir.
Osange Silou-Kieffer, l`épouse du journaliste, a confirmé à l`AFP que les analyses étaient négatives, et a cherché à positiver.
"Si l`ADN avait été celui de Guy-André, cela aurait signifié qu`il était mort. Nous avons cependant ce soir toujours un espoir, même s`il n`y a que 1% de chances qu`il soit toujours en vie", a-t-elle dit.
Si le mystère de la disparition de Guy-André Kieffer demeure, Me Gublin veut voir dans ces résultats ADN une hypothèse de moins à prendre en compte dans une enquête compliquée qui, de l`avis de tous, a nettement progressé depuis la chute en avril 2011 de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
"Depuis sept ans, le juge d`instruction Patrick Ramaël fait un travail remarquable qui consiste à explorer toutes les pistes, toutes les hypothèses pour pouvoir fermer des portes", a rappelé l`avocat.
"Le porte qui se ferme aujourd`hui va permettre de poursuivre les investigations et de renforcer d`autres hypothèses", a-t-il dit, précisant que Bernard Kieffer s`exprimerait vendredi lors d`une conférence de presse à Paris.
Depuis l`arrivée à la présidence ivoirienne d`Alassane Ouattara en avril, le juge Ramaël s`est rendu au moins trois fois en Côte d`Ivoire, où il a pu interroger plusieurs responsables de la sécurité de Laurent Gbagbo et de son épouse Simone.
Me Gublin confiait samedi que l`enquête du magistrat, qui se trouvait toujours en Côte d`Ivoire jeudi soir, était désormais "au plus proche de l`entourage de Simone Gbagbo". C`est avec le beau-frère de cette dernière, Michel Legré, que Guy-André Kieffer avait rendez-vous le jour où il a disparu.
L`une des thèses est que les travaux de Guy-André Kieffer sur la filière cacao gênaient les autorités.
"Soit on a voulu lui faire peur et les choses se sont mal passées, soit on a purement et simplement voulu le faire disparaître", avait indiqué Me Gublin.
AFP
Fri, 13 Jan 2012 03:47:00 +0100
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