Le syndrome libérien ne nous a pas encore dépassés

« Ce matin, (mercredi 22 août) c’est sur le coup de 11h, que je suis parti de chez moi à Niangon nord. J’ai emprunté un woro-woro pour descendre au "Lavage" (carrefour – ndlr) et c’est de là que je devais emprunter un véhicule pour la Riviera. Il y a eu des échanges dans le taxi où une dame, passagère comme moi, a fait remarquer que les taxi-compteurs n’ont pas circulé. Et dans les échanges, elle a soutenu avoir entendu dire que c’est parce que les taxis reprochent aux Frci de les racketter. Le conducteur a eu une réaction vive et négative, dans un français aproximatif évidemment, où il se dit lui-même Frci. Voici à peu près ses propos : Moi-même là, je suis Frci. J’ai mes papiers d’enrôlement, on me connait à l’état-major. Et puis, j’ai encore mon arme quelque part. Cette deuxième guerre qui vient-là, on veut que ça n’a qu’à arriver vite vite même. Nous-mêmes, on est pressé que ça arrive. Façon on va les manger là, ils vont comprendre que nous-là, on n’est pas là pour s’amuser. On va les manger beaucoup plus qu’avant. Cette fois-là, on va rentrer dans les villages, dans les maisons, dans les cases, mêmes les campements les plus cachés on va rentrer pour fermer la bouche à tous ceux qui sont contre Alassane (entendez Alassane Ouattara). C’est parce que Alassane s’amuse avec les militants de Gbagbo-là qu’ils font bouche encore. Si comme la première fois là, on nous avait laissés faire comme on voulait, on n’en serait pas là aujourd’hui. Avant-hier quand on est rentré à Bassam-là, est-ce que on a entendu bruit encore ? Ils sont restés tous bouches bées, non ? On n’a pas vu garçon ! » Appréciez, chers lecteurs, la teneur de ce discours. Souvenez-vous des dénonciations quand les Frci ont envahi le pays. Voyez les arrestations ces jours-ci. Rappelez-vous du massacre de Nahibly, des affrontements à relents ethniques de Bongouanou et bien d’autres villes telles Dabou, Tabou, etc. Nous avons encore, chers Ivoiriens, la possibilité d’éviter le syndrome libérien, l’éclatement du pays. Dieu n’aime pas plus les Ivoiriens que les Libériens. Vivement que ceux qui ont autorité parmi nous attaquent le mal à la racine.
Pascal Bellasset in Aujourd’hui
Wed, 22 Aug 2012 22:02:00 +0200
0